L’opposition laminée au lieu d’adopter un profil bas, de ronger son frein et de s’interroger sur les raisons de sa correction mémorable, au lieu de s’égosiller en criant au hold up électoral, de chercher des faux fuyants, ferait mieux d’accepter le verdict des urnes plutôt que de lancer des appels à la sédition. Appel que les Sénégalais n’entendront pas. Que cette opposition sache que le combat se gagne non pas dans les états majors partisans, non pas dans les meetings mais et surtout près du peuple réel qui n’a certainement pas oublié ce qu’il a enduré hier. Le Secrétaire Général du Gouvernement, Me Alioune Badara Cissé analyse avec lucidité le scrutin du 25 février.
Le Messager : Me Cissé, avant la proclamation des résultats par le Conseil Constitutionnel, la victoire de Me Wade ne fait plus l’ombre d’un doute ?
Me Alioune Badara Cissé : « Il n’y a pas de doute que le peuple souverain a choisi Me Abdoulaye Wade pour être son Président malgré la pléthore de candidats, il a été le seul qui a proposé un projet chiffré. Son bilan fort éloquent avec ses vastes chantiers n’est qu’un échantillon par rapport à ses ambitions pour le Sénégal. Il est le seul à proposer un programme cohérent en termes d’infrastructures, de pistes de production, d’universités régionales, de collèges universitaires, de grand boom dans l’emploi, de réformes budgétaires, de prise en charge sanitaire avec le Plan Sésame, de l’électrification rurale, de la téléphonie rurale...Me Wade est un homme hors du commun. En 2000, il venait de battre la campagne la plus brève de l’histoire, la coalition qui l’a porté au pouvoir n’a cessé de lui faire des crocs en jambes, cette coalition a voulu le prendre en otage. Aujourd’hui, il est libéré car il n’est plus l’otage de qui que ce soit. Tous les chefs de parti qui l’ont accompagné l’ont fait pour le compte du Sénégal des contrées lointaines, des jeunes et des femmes de demain. Il faut aussi saluer l’abnégation et la sagacité du Premier ministre Macky Sall qui s’est donné pour sacerdoce de mettre ses chantiers sur les rails et d’avoir mis ses troupes sur la rampe du succès. »
Me, Talla Sylla constitue un exemple de fair play, tel n’est pas le cas d’une certaine opposition ?
« Je salue l’honnêteté de Talla Sylla qui est l’un des plus jeunes candidats à se présenter à l’élection présidentielle. Cela lui a permis de reconnaître la victoire. Le Ps battu à plates coutures dans ses fiefs traditionnels se transforme en aboyeurs pour demander au peuple la sédition. Le peuple avait choisi son camp dans la transparence. Le Ps avec son petit score serait mal avisé pour appeler le peuple à se soulever. Ils n’ont qu’à se préparer pour 2012. »
And Jef de Landing Savané n’a pas attendu la proclamation des résultats pour rendre le tablier ?
« En dépit d’une certaine amitié qui me lie avec certains, je dirais que ce parti a fait preuve d’une irresponsabilité puisqu’ils auraient dû quitter le gouvernement depuis lors. And Jef a tiré profit de la stature du Président de la République pour le poignarder dans le dos. Ces Sénégalais ne vont pas confier leur destin à des aventuriers peu scrupuleux incapables de mettre en avant la notion de dignité. AJ réclame sa part dans le bilan. Un bilan que les Sénégalais ont plébiscité, Aj n’a que ses yeux pour pleurer. Cela ne le rétablit ni dans son honneur ni dans sa dignité. »
Le score obtenu de plus de 54% se passe de commentaires, peut-on parler de score gaullien ?
« Ce score n’est ni le score du Pds ni de la Coaltion Sopi mais c’est dans l’opposition qu’il a grignoté des points. Idrissa Seck a revu ses ambitions à la baisse car il a été surpris par le coup de sifflet final. Il a pensé aux milliards qu’il a subtilisé pour battre campagne à l’américaine, par le luxe par les faux fuyants par les sourates mal apprises qu’il serait élu mais le Sénégal ne s’y est pas trompé en faisant corps avec le Président de la République lorsqu’il a fallu choisir un responsable. Le score de Wade aurait pu être plus élevé si on s’y était pris plus tôt dans notre manière de battre campagne. »
Après les élections, il y a les priorités qui ne peuvent attendre, allez vous tenir compte du signal fort envoyé par les électeurs ?
«Nous allons davantage nous préoccuper de l’amélioration des conditions de vie des Sénégalais. Le Chef de l’Etat a un bilan à faire valoir car il a mieux pour nous et pour demain. Il va forcément y avoir une nouvelle donne puisque les électeurs se sont inscrits en masse donnant lieu à une réappropriation du peuple de son bulletin de vote. Nous avons donc le triomphe modeste. Si un parti n’a pas réélu le Président de la République lui-même en a une compréhension des charges qui l’attendent. C’est pourquoi, il évite que des déclarations politiques aient lieu en conseil des ministres. Le Sénégal l’a plébiscité, il lui appartiendra d’en tenir compte. Nous allons passer au peigne fin la prestation des candidats pour faire une évaluation.
Ce serait impensable d’envisager l’entrée au gouvernement des candidats aux présidentielles qui ont combattu Me Wade lors de la campagne alors que nous nous sommes battus corps et âmes en allant à la pêche aux voix. Nous avons suffisamment de compétences capables de relever le défi car il y a beaucoup de lions et de lionceaux prêts à rugir. »
Le Chef de l’Etat devra t-il battre campagne pour aider son parti ?
«Il devra descendre dans l’arène, assister son parti.»
Secrétaire Général du Gouvernement, vous n’avez pas envie de devenir ministre plein et d’être au premier plan ?
«Je n’ai jamais rien demandé, j’ai suffisamment à faire dans la coordination de l’action gouvernementale car j’ai le rang de ministre. Le Président de la République nomme les ministres sur proposition du Premier ministre, cela relève donc de son pouvoir discrétionnaire. »
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