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Vendredi 01 Juin, 2018 +33
Politique

Me El Hadji DIOUF : ‘ Le Pds sait qu’il allait être laminé aux élections locales ’

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Me El Hadji DIOUF : ‘ Le Pds sait qu’il allait être laminé aux élections locales ’
S’il y a quelqu’un qui regrette le report des élections locales, c’est bien Me El Hadji Diouf. Parce que l’allié de Me Wade qui se dit trahi et snobé par le Pds voulait, dit-il, saisir cette occasion pour écraser le Pds à Kaolack. Avec la verve qu’on lui connaît, l’ancien ministre du Réseau hydrographique national ne nourrit actuellement qu’une seule ambition : Etre le président de la République en 2012. Et pour ce faire, il ne voit personne pour le battre. Même pas Karim Wade qu’il promet d’écraser si jamais il ose répondre à l’appel du pied de la ‘Génération du concret’. Une génération virtuelle, selon Me El Hadji Diouf.

Wal Fadjri : On vous a entendu dire que le Pds vous a trahi. Est-ce à dire que votre compagnonnage avec Wade ne marche plus fort ? Ou c’est celui entre le Ptp et le Pds qui ne va plus ?

Me El Hadj Diouf : Vous avez bien fait de préciser la différence qu’il y a entre les relations qui lient Me Wade à Me El Hadji Diouf et celles entre le Pds et le Ptp. Autant Me Abdoulaye Wade est ouvert, autant son parti est sectaire. Je n’ai jamais demandé à militer au Pds, car nous n’avons pas la même idéologie. Je suis un homme de gauche formé dans les valeurs du maxisme-léninisme. Toute ma vie est consacrée à la lutte contre l’injustice, l’exploitation de l’homme par l’homme. C’est pourquoi le Parti des travailleurs et du peuple (Ptp) est un parti qui a pour mission de défendre les travailleurs et de donner du travail à tout le monde. Telle n’est pas la philosophie de la droite. Puisque, pour eux, la primauté est accordée au capital… J’avais choisi en mars 2000 de voter Abdoulaye Wade à l’instar de mes anciens compagnons de la Ld/Mpt parce qu’il fallait un changement dans ce pays. Et en 2007, j’ai participé à la reconduction de Me Wade pour être conséquent avec moi-même par rapport à mes convictions de 2000. Donc Me El Hadji Diouf n’est pas un transhumant. Certaines personnes malhonnêtes se permettent de me citer parmi les transhumants comme si j’étais du Parti socialiste alors que j’étais membre du Fal qui a élu Abdoulaye Wade en mars 2000. Après l’élection de Wade, j’ai repris mon indépendance et, jusqu’à présent, je garde mon autonomie de réflexion et de critique.

Wal Fadjri : Mais en quoi le Pds vous a-t-il trahi ?

Me El Hadj Diouf : La trahison, c’est au niveau de la considération que je mérite pour avoir aidé ce parti et son chef à se maintenir au pouvoir. Ce n’était pas évident pour Wade de passer au premier tour en février 2007. Il a fallu réunir plusieurs partis autour de lui pour obtenir ces résultats qui ont surpris plus d’un. On a même parlé de magouilles, de fraudes, etc. C’est faux. Il y a eu juste une forte mobilisation d’une cinquantaine de partis. Wade avait fait appel à tout le monde et même aux chefs religieux comme Modou Kara, Cheikh Béthio Thioune, Mamoune Niasse, aux partis qui montent comme celui de Me El Hadji Diouf. Non seulement j’ai répondu à l’appel de Wade, mais j’ai été déterminant dans sa victoire. Ne serait-ce que dans mon fief, mon Saloum natal, ma ville de Kaolack où j’étais le seul responsable politique de la coalition Sopi à battre campagne. Aucun autre leader de cette coalition n’a battu campagne pour Abdoulaye Wade dans la ville de Kaolack. Ils vont lire ces propos et si je mens, ils n’ont qu’à dire dans quel quartier, ils ont mené cette campagne à Kaolack. Ils pensaient tous que Wade n’allait pas passer, tellement l’opposition était forte avec la présence d’Ousmane Tanor Dieng, Moustapha Niasse, Idrissa Seck et autres Abdoulaye Bathily. J’ai été trahi parce que les gens du Pds de Kaolack n’ont pas eu l’honnêteté intellectuelle et la foi en Dieu pour aller dire à Wade que c’est grâce à Me El Hadji Diouf qu’on a gagné les élections. Dire aussi à Wade que j’étais tous les jours sur le terrain. Ma présence à Kaolack avait provoqué un fort élan de sympathie pour mon parti et pour Me Wade. Aux législatives, j’ai refait le même travail pendant que les libéraux avaient opté pour boycotter comme l’opposition. Je me suis encore retrouvé seul sur le terrain à tenir près de cinq meetings par jour. C’est pourquoi je dis que j’ai été trahi. Car ces responsables de Kaolack qui ont vu ce que j’ai fait pour le Pds, auraient dû être mes premiers défenseurs auprès de Wade. Ils ne l’ont pas fait par malhonnêteté. Ils sont plutôt allés raconter le contraire à Wade.

Wal Fadjri : Mais vous avez été récompensé parce que vous êtes devenu député sur la liste de la Coalition Sopi.

Me El Hadj Diouf : Non. J’ai été élu député parce que j’étais candidat. Et quand les populations ont vu mon nom sur la liste, et vu que j’avais fait du bon travail, elles ont vite voté massivement pour moi. C’est pourquoi, je suis content aujourd’hui d’être député parce que je le mérite. Ces libéraux ont l’impression que c’est eux qui m’ont donné ce poste de député. C’est faux. Cela me fait même rigoler, car ils n’ont rien compris. C’est pourquoi, ils ont constitué leur bureau et les commissions de l’Assemblée nationale en m’ignorant totalement.

‘Le Pds, c’est des gens affamés qui doivent prier pour que Wade reste longtemps au pouvoir. La plupart d’entre eux (…) étaient des chômeurs avant l’alternance. Ils doivent tout à Wade.’

Wal Fadjri : Feriez-vous l’objet d’un certain ostracisme au sein de l’Assemblée nationale ?

Me El Hadj Diouf : Mais oui. De même que le député Mamour Cissé. Vous savez, le Pds, c’est des affamés qui doivent prier pour que Wade reste longtemps au pouvoir. La plupart d’entre eux, c’est des gens qui, aujourd’hui, font la pluie et le beau temps alors qu’ils étaient des chômeurs avant l’alternance. Ils doivent tout à Wade. A l’Assemblée, ils ont pris tous les postes sans même chercher à voir les profils. Tout cela, c’est le cadet des soucis des gens du Pds. C’est un parti sectaire et c’est pourquoi on assiste tous les jours à des querelles et des invectives. Quand Wade a désigné les superviseurs, vous avez vu comment des responsables se sont rebellés, menaçant de créer des listes parallèles, défiant ainsi leur secrétaire général. Voilà un parti qui ne connaît que la guerre, les batailles de positionnement pour des intérêts inavoués. Mamour Cissé et moi, nous avons été marginalisés à l’Assemblée nationale, mais nous connaissons notre valeur. On ne boxe pas dans la même catégorie que ces gens-là.

Wal Fadjri : Le partenariat, c’est donc entre Me Wade et Me El Hadji Diouf.

Me El Hadj Diouf : Bien sûr. La preuve, je ne fais pas partie de la Cap 21

Wal Fadjri : Pour quelles raisons ?

Me El Hadj Diouf : La Cap 21 ne m’intéresse pas, car elle n’a pas d’ambitions. Moi je ne me bats pas pour un seul homme. Mon parti est indépendant du Pds. Ce sont des partis satellites qui composent la Cap 21 et c’est pourquoi, ils me combattent tous. On a même donné à la Cap 21 un poste de vice-président à l’Assemblée nationale. Ce sont des gens mus uniquement par des postes. C’est dur de travailler avec les gens du Pds, car il n’est pas facile de travailler avec des gens qui n’ont pas votre niveau, mais qui vous dirigent sur la base d’une majorité mécanique. Cela ne fait pas avancer l’Assemblée nationale. Je crois qu’il faut chercher des compétences.

Wal Fadjri : Etes-vous en train de dire que vous méritiez d’être vice-président de l’Assemblée nationale ?

Me El Hadj Diouf : Plus qu’un vice-président, je méritais d’être le président de l’Assemblée nationale. Pourquoi le Pds ne m’a pas proposé comme président de l’Assemblée ? C’est une trahison. Une fois la victoire obtenue, le Pds a oublié ses alliés. Nous avons été trahis. Mais la haute trahison, c’est au moment où ce parti confectionnait sa liste pour les municipales à Kaolack. Ils ne m’ont même pas contacté, alors que j’ai sauvé ce parti à Kaolack.

Wal Fadjri : C’est pourquoi vous aviez annoncé votre candidature à la mairie de Kaolack…

Me El Hadj Diouf : Absolument. Et bilahi walahi talahi, si on tenait les élections locales, j’allais écraser le Pds. Eux–mêmes le savent, mais ils font semblant de l’ignorer. Ils savent qu’ils n’osent pas tenir de meetings dans cette ville qui est laissée à elle-même. Aujourd’hui, Kaolack veut être gouverné autrement et ce sont les populations qui m’ont demandé de venir briguer la mairie. Au fait, ce n’est pas ce poste qui m’intéresse, c’est plutôt ma ville qui me préoccupe. Je veux montrer à ma ville que je peux lui être utile et l’aider à sortir du marasme. La plus haute trahison du Pds, c’est le fait de me snober alors que je suis plus fort qu’eux. C’est ce qui m’a fait mal et j’allais faire une démonstration de force pendant les élections locales avec peut-être 95 % de l’électorat de Kaolack.

Wal Fadjri : Comment appréciez-vous alors le report des élections locales ?

Me El Hadj Diouf : Ce report a sauvé le Pds. Ce parti aurait été laminé presque partout au Sénégal. Nous avions décidé de nous présenter Mamour Cissé et moi, dans plusieurs villes et villages. Nous avions fait une coalition, nous les victimes du Pds, nous qui avions été trahis par ce parti qui prend tout pour lui après nous avoir utilisés.

‘Le Pds a un bon marabout. Ce parti allait perdre ces élections locales. Dans tous les départements, il y avait une fronde et des listes parallèles étaient prêtes à être déposées’.

Wal Fadjri : Vous reconnaissez donc que le Pds vous a utilisé dans son combat contre l’opposition en vous nommant ministre ?

Me El Hadj Diouf : Je vous dis tout de suite que je préfère être député plutôt que ministre. Mon poste de député, ce n’est pas Wade qui me l’a donné. Je l’ai mérité et il savait que j’étais incontournable à Kaolack… Je pense sincèrement que le défaut de Wade, c’est ce que je peux appeler sa naïveté politique. Il n’a pas souvent les bonnes informations et je crois qu’il est souvent abusé. On vient lui raconter n’importe quoi sur des gens sérieux. Dans son parti, il y a tellement de guéguerre que l’essentiel n’est pas préservé. Ce qui fait que Wade passe tout son temps à gérer des contentieux. C’est pourquoi je dis que le Pds a un bon marabout. Ce parti allait perdre ces élections locales. Dans tous les départements, il y avait une fronde et des listes parallèles étaient prêtes à être déposées. Des éléments du Pds sont allés voir des partis pour emprunter leur récépissé afin d’être hébergés pour pouvoir participer aux élections locales. Quand un parti fait preuve d’autant d’indiscipline, de manque de solidarité et d’unité, il est évident que ce parti aurait été écrasé par les autres. Surtout qu’il y avait le front Siggil Sénégal, celui de Me El Hadji Diouf et Mamour Cissé qui allaient faire mal. Il faut le dire, le Pds n’a jamais été majoritaire dans ce pays. Il n’a jamais gagné une élection. C’est toujours en coalition que le Pds a gagné. Montrez-moi une seule élection que le Pds a gagnée seul ? Alors, c’est ce parti-là qui a souvent tendance à narguer les autres, à les humilier, mettant tout dans sa besace en ignorant ses alliés.

Wal Fadjri : En tant que député, avez-vous été convaincu par les motifs évoqués pour reporter ces élections ?

Me El Hadj Diouf : Les arguments tiennent quand même la route. Et c’est pourquoi je dis que le Pds a un bon marabout. Au fait, les populations n’avaient pas manifesté quand on a érigé Sédhiou, Kaffrine et Kédougou en régions. Personne n’a contesté, y compris l’opposition non parlementaire. Par conséquent, on ne peut pas organiser des élections locales sans tenir compte de ces trois nouvelles régions. Nul n’ignore qu’on n’a pas encore terminé le processus d’installation de ces nouvelles régions. La nouvelle carte politique du Sénégal n’est donc pas prête. Ce serait une injustice de tenir ces élections en laissant de côté ces nouvelles régions. C’est pourquoi, je dis que la loi Aminata Tall est venue réparer une injustice qui aurait été incompréhensible. C’est-à-dire l’inégalité dans le traitement des populations et des régions. On nous avait appris en droit administratif que les citoyens sont égaux devant la loi et qu’il ne faut pas rompre l’égalité des citoyens devant la loi.

‘Karim Wade, c’est le paradoxe du Sénégal (…) Quelqu’un qui n’a pas de parti, qui n’a jamais dit qu’il veut être candidat, on se permet d’enregistrer des soutiens pour lui. Cette ‘Génération du concret’, c’est la génération virtuelle’.

Wal Fadjri : Vous clamez que vous serez président du Sénégal après Me Wade. Vous risquez de croiser le fer avec Karim Wade à qui on prête cette ambition.

Me El Hadj Diouf : Karim Wade n’a même pas de parti, donc c’est le cadet de mes soucis. Et s’il se présente à la présidentielle en 2012, je l’écrase. C’est moi qui vous le dis aujourd’hui.

Wal Fadjri : Il n’a pas de parti, mais il a un mouvement de soutien…

Me El Hadj Diouf : Karim Wade, c’est le paradoxe du Sénégal. Et les Sénégalais eux-même deviennent un paradoxe extraordinaire. Quelqu’un qui n’a pas de parti, qui n’a jamais dit qu’il veut être candidat, on se permet d’enregistrer des soutiens pour lui. Cette ‘Génération du concret’, c’est la génération virtuelle pour moi. Moi, j’avance à visage découvert, je dis ce que je pense tout haut. Je ne suis pas un sous-fifre, je suis chef de parti, comme Me Wade, avocat comme lui, j’ai été ministre comme il l’a été et aujourd’hui je suis député comme il l’a été aussi. Et je suis Sénégalais, petit-fils du roi du Saloum. Toutes les conditions ne sont-elles pas réunies pour que je sois président de la République ? Est-ce que les Sénégalais ne seraient pas surpris de me voir me ranger derrière d’autres prétendants au fauteuil présidentiel ? J’ai le droit d’avoir des ambitions comme Ousmane Tanor Dieng, Moustapha Niasse, Idrissa Seck. Donc je ne me soucie pas de Karim Wade et de ses mouvements de soutien. Karim c’est le cadet de mes soucis.

Wal Fadjri : Derrière vos récriminations contre la Fédération sénégalaise de football, il se dit que vous lorgnez un poste de ministre des Sports. Est-ce vrai ?

Me El Hadj Diouf : Je suis prêt à tout dans l’intérêt de mon pays. Mais je ne demande rien. Quand je quittais le gouvernement pour aller à l’Assemblée nationale, j’avais dit que j’étais un homme heureux et comblé. Contrairement à ceux qui disaient que j’étais limogé, j’ai quitté un poste de nomination pour occuper un poste d’élection. C’est exaltant d’être le représentant de tout un peuple au lieu d’occuper un poste de ministre pour être dégommé le lendemain.



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