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Politique

Me Ousmane Ngom, Idrissa Seck, Macky Sall, Pape Diop et Abdoulaye Balde : Cinq prétendants sérieux pour un fauteuil nouvellement

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Me Ousmane Ngom, Idrissa Seck, Macky Sall, Pape Diop et Abdoulaye Balde : Cinq prétendants sérieux pour un fauteuil nouvellement

La victoire du candidat Abdoulaye Wade a deux véritables artisans : le Premier ministre, M. Macky Sall, et le ministre de l’Intérieur, Me Ousmane Ngom. Tous deux ont rivalisé de zèle et n’ont pas lésiné sur les moyens pour obtenir la réélection de leur patron. Et chacun revendique pour lui seul cette victoire. Or, l’élection présidentielle de dimanche étant la dernière à laquelle l’actuel président ait pu participer — sauf s’il fait modifier la Constitution pour briguer, à 85 ans, un troisième mandat ! —, sa succession est d’ores et déjà ouverte. Elle compte dès à présent deux sérieux prétendants. À l’intérieur du Parti démocratique sénégalais (Pds) tout au moins puisque M. Idrissa Seck n’a apparemment pas encore dit son dernier mot.

Source Le Temoin

Le premier de ces prétendants c’est, bien entendu, le Premier ministre, M. Macky Sall qui, en tant que directeur de campagne, a managé de manière particulièrement efficace et habile la campagne de son candidat. Portant deux casquettes à la fois, il a mené de pair la coordination de l’activité gouvernementale et la direction de la campagne du président Abdoulaye Wade. Oh, en réalité, pendant toute la durée de la campagne électorale, et bien avant en réalité, le gouvernement n’a pas fonctionné, sinon très au ralenti, tous les ministres étant descendus à la base pour contribuer à la réélection de leur champion. Mais c’est sûr, c’est M. Sall qui a mis et maintenu le parti en ordre de bataille, assuré la coordination avec les mouvements de soutien, les partis alliés, acheté le bétail électoral etc. C’est lui également qui est monté au créneau contre l’Opposition dans le rôle du cerbère. Il a évité que le Parti se fissure après le départ de M. Idrissa Seck. Enfin, il a largement gagné chez lui, à Fatick. Surtout, il a été un bon Premier ministre version wadienne, c’est-à-dire qu’il a su avaler les couleuvres du Président et accepter que Karim Wade gère les dossiers les plus juteux. En échange de quoi, il a eu une longévité exceptionnelle, à l’aune du temps de l’Alternance en tout cas, à son poste. Avec la bénédiction de M. Karim Wade dont il n’a jamais cherché à contrarier les appétits financiers, M. Macky Sall, ancien militant maoïste de Aj/Pads venu sur le tard au Pds dont il a gravi rapidement les échelons, ainsi que ceux du gouvernement, espère donc, succéder au président Wade à la tête du Parti, d’abord, de l’Etat, ensuite.

C’est exactement la même ambition que nourrit le ministre de l’Intérieur, Me Ousmane Ngom, qui peut à présent relever la tête car fier de son travail qui a débouché sur le résultat que l’on sait. Militant de la première heure du Parti démocratique sénégalais (Pds) dont il avait pris la carte dès ses années de lycée à Saint-Louis en même temps que les Talla Fall, les doyens Moussa Faye et Francky Bâ etc., Me Ousmane Ngom aussi avait fait une ascension fulgurante au sein du Pds où beaucoup le voyaient en un moment donné comme le digne successeur de Me Abdoulaye Wade. Une profonde complicité intellectuelle liait les deux hommes et Wade avait un amour paternel pour « Ousmane ». Tout s’est gâté par la suite lorsque M. Idrissa Seck et Mme Aminata Tall s’allieront pour le pousser hors du parti. Et là, horreur, l’ancien dauphin commettra le crime de rejoindre l’ennemi, c’est-à-dire le Parti socialiste honni.

À l’élection présidentielle de 2000, Ousmane Ngom battra campagne pour le socialiste Abdou Diouf et n’aura pas de mots assez durs pour son ancien père spirituel. L’Alternance survenue, il reviendra dans la maison du Père où il fut considéré comme un «  traître » et un « pestiféré ». Il a fait le dos rond et accepté de manger son pain noir. Surtout, surtout, il a multiplié les gages même si les réticences de Karim et de sa mère n’étaient pas tombées. Néanmoins, en homme intelligent, il avait accepté — pouvait-il le refuser d’ailleurs ? — que Karim Wade gère le fabuleux marché de l’informatisation — ou, plus exactement, à la numérisation — du fichier électoral. Un marché attribué à la société britannique De Larue dans des conditions nébuleuses pour une quinzaine de milliards de nos francs. Ayant su se montrer plus accommodant et plus compréhensif sur ce marché que son infortuné prédécesseur, M. Cheikh Sadibou Fall, limogé puis nommé plus tard ambassadeur en Italie, Ousmane gagnait donc le droit de rester le premier flic du Sénégal. Et à ce poste, il a fait des merveilles comme le prouve la manière dont il su faire réélire le président de la République sortant. Une réélection à laquelle le commandement territorial a contribué de manière décisive, Ousmane Ngom ne s’étant pas contenté d’être un arbitre neutre puisqu’il a organisé une marche bleue à Saint-Louis tandis que le jour du vote, on l’a vu, lui le ministre de l’Intérieur, en train de jubiler derrière le candidat Abdoulaye Wade accomplissant son devoir civique. Ayant contribué à booster les résultats en faveur du « Père », et à organiser des élections sans faille, Me Ousmane Ngom est donc en droit d’exiger plus. Surtout qu’en accord avec son collègue M. Cheikh Tidiane Sy — dont les enfants ont trempé dans l’affaire de l’attribution du marché à De Larue ! —, ils ont contribué à mettre l’ancien Premier ministre M. Idrissa Seck, devenu l’ennemi public numéro un des Wade — en prison. Bref, si Ousmane a eu à trahir Wade, il estime s’être largement racheté à présent. Il se replace donc de manière spectaculaire dans la course à la succession de Wade. Bien évidemment, avant cela, il se verrait bien Premier ministre à la place de M. Macky Sall. Lequel s’est à ce point méfié de l’ambitieux ministre de l’Intérieur que c’est lui-même qui nommait tous les grands patrons de la Police, et supervisait personnellement les mouvements des gouverneurs, préfets et sous-préfets ! Surtout qu’il a été le prédécesseur du même Ousmane Ngom à l’Intérieur.

Bien évidemment, les outsiders dans cette guerre de succession sont nombreux, à commencer par l’ancien Premier ministre, M. Idrissa Seck, qui estime être l’actionnaire majoritaire du Pds. Fort de son excellent score à l’élection présidentielle de dimanche dernier, il peut prendre date et travailler pour la prochaine élection. Surtout qu’il sait que s’il travaille intelligemment, il peut bénéficier du soutien d’éléphants du parti libéral comme Mme Aminata Tall — qui vient d’accuser le Premier ministre d’être derrière les huées qui la visaient à Diourbel — et Modou Diagne Fada.

Il existe deux autres prétendants tellement discrets qu’on a tendance à les oublier mais qui travaillent dans l’ombre et qui pourraient créer la surprise le moment venu. Il s’agit du président de l’Assemblée nationale — et maire de Dakar — M. Pape Diop, qui est à l’heure actuelle l’un des hommes les plus riches du Sénégal. Son nom est cité par les initiés dans une affaire très récente de rachat de l’une des plus grosses industries de pêche du Sénégal, ainsi que dans la vente d’un terrain à un jeune Sénégal qui pèse au moins 100 milliards de nos francs. Riche aux as, Pape Diop tisse patiemment sa toile sans tambour ni trompette. On le dit proche de Idrissa Seck mais ses intimes affirment qu’il entend rouler pour lui-même. À surveiller de près.

Last but not least, l’autre prétendant sérieux à la succession, c’est le secrétaire général de la présidence de la République, M. Abdoulaye Baldé. En tant que directeur exécutif de l’Anoci (Agence nationale de l’Organisation de la Conférence islamique), il est le bras droit de Karim Wade qui lui voue une confiance absolue. Surtout que son investissement sur le terrain politique à Ziguinchor vient de payer puisqu’il a réussi à terrasser le baobab Robert Sagna qui se croyait indéracinable chez lui. Commissaire de police de formation, il est meilleur flic qu’Ousmane Ngom. Quant au Premier ministre, M. Macky Sall, dont il est le parent par alliance, il voit évidemment d’un mauvais œil l’ascension fulgurante de M. Baldé à qui Karim Wade semble ne vouloir rien refuser…



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