Me. Wade : " Cheikh Mbacké Gaïndé Fatma,savait que j'allais devenir chef d'Etat"

Dakar, 5 mars (APS) - Le président Abdoulaye Wade a fait part dimanche de son regret de ne pas avoir eu à ses côtés le guide religieux Cheikh Mbacké Gaïndé Fatma, premier petit-fils du fondateur du mouridisme, lors de sa prestation de serment comme président de la République le 1-er avril 2000.

‘'Serigne Cheikh Mbacké Gaïndé Fatma fut un visionnaire'', a dit le président Wade parlant de Gaïndé Fatma qui l'a longtemps soutenu à travers son combat politique comme l'un des membres les plus en vue de l'opposition sénégalaise.

‘'Il savait que j'allais devenir chef d'Etat, c'est pourquoi il s'était autant investi dans mon combat politique'', ajouté Me Wade s'exprimant au cours de la ‘'cérémonie nationale d'hommage'' organisée par la Rencontre africaine pour la défense des droits de l'Homme pour honorer la mémoire de ce guide religieux, décédé il y a 28 ans.

‘'Je me souviens qu'à la veille du congrès de mon parti (PDS au pouvoir) à Kaolack, pour des problèmes de moyens, il était question que chaque responsable apporte une contribution en nature'' s'est-il souvenu.

''Et à deux jours de l'évènement, Marcel Bassène (ancien député libéral de Ziguinchor) vient me présenter une liste de plusieurs de nos responsables qui avaient préféré démissionner sous la pression du pouvoir de Senghor''.

‘'C'est Gaindé Fatma que je suis allé voir à Touba qui m'a remis plus d'argent que je n'en avais besoin. Et c'est ainsi que le congrès qui m'a permis de poursuivre ma carrière politique s'est tenu'', a-t-il poursuivi.

''Mon regret est que j'avais souhaité l'avoir à mes côtés lors de ma prestation de serment après mon élection à la présidence de la République. Mais Dieu en a décidé autrement'' a encore dit le président Wade avant d'ajouter : ''Dieu lui avait confié le sens de savoir le devenir des hommes''.

Pour lui la qualité de visionnaire du guide religieux lui avait par ailleurs permis de penser au dialogue islamo-chrétien que le Sénégal va organiser.

‘'Et en son temps, je l'ai même accompagné lorsqu'il allait rencontrer à ce sujet à Rome le Pape'', a confié le chef de l'Etat.