Même à l’Assemblée nationale, Me El Hadji Diouf enfile sa robe d’avocat pour défendre les populations contre les projets et propositions de loi qui vont à l’encontre de leurs intérêts. Qualifiant la création du poste de vice-président de bizarrerie institutionnelle et d’hérésie politico-constitutionnelle, le célèbre avocajuge cette trouvaille inutile et inopportune. Après avoir réfuté la thèse de la promotion de la femme avancée par le Président Wade, pour créer une telle institution, Me El Hadji Diouf en appelle à une mobilisation générale pour empêcher cette forfaiture.
Me El Hadji Diouf est vraiment fait d’un bois à part, et pour cause. Il a beau être dans la mouvance présidentielle, mais, quand il s’agit de dire la vérité et de défendre les populations, le leader du Parti des travailleurs et du peuple le fait sans mettre de gants. C’est tout le sens qu’il faut donner à son opposition ferme au projet de Abdoulaye Wade d’instaurer un poste de vice-président de la République. « C’est une bizarrerie institutionnelle doublée d’une hérésie politico constitutionnelle », a-t-il tranché. Le célèbre avocat, qui déclare à qui veut l’entendre que notre pays n’a pas besoin d’une telle institution, précise qu’avec cette nouvelle « trouvaille » du chef de l’Etat, le Sénégal prête le flanc dans le concert des nations. Et inutile de chercher à le convaincre, car, pour Me Diouf, il est aberrant qu’un pays qui dispose d’une Présidence de la République, d’un Premier ministre, d’un Sénat, ainsi que d’une Assemblée nationale, puisse s’offrir le luxe de se taper une autre institution. D’autant que, poursuit-il, avec ce poste en gestation, notre pays risque d’avoir un système particulier au monde, loin des régimes présidentiels, ou parlementaires. À force d’analyser cette institution, l’avocat conclut : « on va, sans doute, vers un régime hybride ». Au Président Wade qui justifie la création de ce poste, au motif qu’il veut promouvoir les femmes, El Hadj Diouf demande de revoir sa copie. Car, si l’on suit la logique du chef de l’Etat, le ministère de la Femme risque d’être privé de sa substance. En outre, à certains qui seraient tentés d’être surpris par sa sortie, l’avocat répond : « je réitère mon ancrage dans la mouvance présidentielle, mais je revendique mon indépendance et ma liberté d’expression ». No comment !
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