Karim Wade est Sénégalais et a parfaitement le droit d’avoir l’ambition de diriger le Sénégal, dont le peuple seul peut décider de le mettre à la place de son père ou non. C’est ainsi que Modou Diagne Fada a tranché, avant-hier sur les ondes de Walf Fm, le débat sur la succession de Wade. D’ailleurs, dit-il, « le président des Etats-Unis, Georges Bush, est le fils d’un ancien président américain ».
Invité avant-hier de l’émission « Opinions » de Walf Fm, Modou Diagne Fada a abordé le débat sur la succession de Me Wade qui agite le pays et singulièrement le Pds. Il s’est particulièrement appesanti sur le cas Karim Wade, de qui les observateurs de la scène politique disent que son père, le président Wade, travaille à lui mettre le pied à l’étrier. Et à ce propos, l’ancien porte-parole du Pds se veut clair et dédramatise la situation : « Ce que je peux vous dire, c’est que M. Karim Wade est un Sénégalais comme vous et moi, comme Madiop Bitèye ou Ibrahima Kébé. S’il a l’ambition de diriger le Sénégal, il en parfaitement le droit. Mais, ce sont les Sénégalais qui décideront à travers des élections de le mettre à la tête du pays ou pas. Moi, je ne vois aucun inconvénient à ça ». Pour preuve, avance-t-il : « Le président des Etats-Unis, Georges Bush, est le fils d’un ancien président américain. Donc, je ne vois pas pourquoi on devrait dire que Karim Wade, parce qu’il est le fils du président, ne doit pas devenir président de la République du Sénégal ». A la question de savoir comment il voit l’avenir du Pds, après le départ de Me Wade, Modou Diagne Fada déclare : « Si nous nous organisons, si nous sommes dès à présent conscients des risques d’éclatement qui pèsent sur le Pds, nous pouvons avoir des chances de garder intact le parti ». Pour ce qui est du parti présidentiel que prône le président du Psd/Jant-bi, Mamour Cissé, Fada indique que « ce n’est pas une mauvaise idée », estimant que « Wade dépasse lui-même le Pds, il est plus populaire que le Pds ».
« Je ne vois pas pourquoi on devrait dire que Karim Wade ne doit pas devenir président de la République du Sénégal » Mais en attendant, expliquant les raisons qui l’ont poussé à présenter sa propre liste aux élections législatives, sous la bannière de la Coalition « Waar-wi », après qu’il a soutenu la candidature victorieuse de Me Wade à la dernière élection présidentielle, Modou Diagne Fada dit être tout simplement constant dans sa démarche. Une démarche, qui, selon lui, est la résultante des « injustices » au sein du Parti démocratique sénégalais (Pds), dont il continue pourtant à se réclamer. Quant aux chances de sa liste pour lesdites échéances électorales, l’ancien porte-parole des libéraux de faire remarquer que « Wade n’est pas le Pds, il n’est pas dit que la ’Coalition Sopi’ va obtenir ce qu’il a obtenu ». Modou Diagne Fada s’est également largement prononcé sur les raisons de sa brouille avec Me Massokhna Kane, Secrétaire général de l’Union des forces patriotiques (Ufp). Une brouille qui serait causée par les 50 000 000 de F Cfa que le président Wade aurait remis à l’ancien ministre de l’Environnement et de la Protection de la nature. Tout en confirmant avoir reçu une somme venant de Me Wade, à l’occasion de la campagne électorale, l’enfant de Darou-Mouhty n’a pas voulu avancé le montant : « C’est Modou Diagne Fada en personne qui a reçu l’argent. Je ne parle pas de chiffre, c’est indécent. Ce n’est pas trop responsable d’avancer des chiffres ».
« Wade n’est pas le Pds, il n’est pas dit que la ’Coalition Sopi’ va obtenir ce qu’il a obtenu » Et de révéler que l’argent a été réparti entre l’achat de carburant, le paiement des logements qu’ils avaient loués pour les besoins du tour du Sénégal qu’ils ont effectués et les partis alliés. Fada indique, dans la foulée, que le parti de Me Massokhna Kane, l’Ufp, « devait se retrouver avec 500 000 F Cfa », même s’il tient à préciser que ce dernier « avait refusé de participer à l’audience ». « Je l’ai appelé au téléphone avant de partir en campagne. A la fin de la campagne, je l’ai également appelé pour lui expliquer comment les choses se sont passées. Et je lui ai remis tous les documents justifiant un certain nombre de choses. Malheureusement, j’ai retrouvé ces documents dans la presse. Ce qui est tout à fait regrettable. C’est parce que j’avais confiance en lui que je lui avais remis les documents », poursuit-il. Très amer sur le coup, le leader de la Coalition « Waar-wi » d’enfoncer le clou, en soulignant : « Je pourrais comprendre que notre différend puisse porter sur l’orientation, sur des idées. Mais, si notre séparation porte sur des questions d’argent, je crois qu’il n’y a plus d’éthique, il n’y a plus de morale. Ce qui existe entre nous devrait être plus important que des montants d’argent. Il n’était pas d’accord sur le montant et il a quitté. C’est tout ». Sur sa lancée, Modou Diagne Fada minimise la saignée qu’a connue sa coalition, avec les départs de l’Ufp de Me Massokhna Kane et du parti « Yakaar » de Mor Dieng : « Il y a eu d’autres formations politiques qui ont accepté de nous rejoindre ».
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