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Politique

MOHAMED SAMB PRÉSIDENT DES JEUNESSES LIBÉRALES WADISTES : « Karim ne sera jamais numéro 2 du PDS »

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MOHAMED SAMB PRÉSIDENT DES JEUNESSES LIBÉRALES WADISTES : « Karim ne sera jamais numéro 2 du PDS »

Connu pour son franc-parler, Mohamed Samb se fait depuis un certain temps remarquer pour ses prises de positions ; soit pour contrecarrer les attaques de l'opposition radicale, soit pour dénoncer certaines pratiques du Pouvoir. Dans une interview qu'il nous accordée le week-end dernier, le président des Jeunesses Libérales Wadistes invite le président de la République à « parfaire son système, s'il veut que les Sénégalais lui fassent beaucoup plus confiance ».

S'agissant du fonctionnement interne du parti de Me Abdoulaye Wade, le responsable libéral des HLM soutient que « le PDS n'est plus un parti politique, mais juste une association ». Entre autres sujets, Mohamed Samb a abordé avec nous les opérations renouvellement du PDS qui sont actuellement au point mort et la question du numéro 2 du parti. 


Le Matin : L'opposition refuse la main tendue du ministre de l'Intérieur, Me Ousmane Ngom. Cela ne risque-t-il pas de constituer un blocage dans la gestion du processus électoral ?

 Mohamed Samb : Effectivement. Vous savez, l'opposition a tout bloqué dans ce pays. Elle tire sur tout ce qui bouge. Même si Dieu était au Ministère de l'Intérieur, l'opposition allait le critiquer. Aujourd'hui, c'est nous qui sommes au pouvoir et eux dans l'opposition, c'est à nous de diriger le débat mais pas à l'opposition de le faire. Maintenant, Me Ousmane Ngom a été ministre de l'Intérieur de 2005 à 2008.

Il a montré des signes très importants pour le dialogue politique. Maintenant que l'opposition refuse ce dialogue politique, je crois qu'ils ne sont pas de vrais patriotes. C'est assez regrettant pour un pays dont l'opposition et le pouvoir ne se parlent pas, c'est très dangereux.


 Votre appréciation sur l'ouverture d'une information judiciaire sur les délibérations du conseil municipal de Dakar sur l'acquisition de terrains à hauteur de 15 milliards ?

J'ai dit tantôt, même dans une radio de la place, que Khalifa Sall va trop vite. La façon dont il acquiert les terrains à des milliards de francs, cela n'est pas acceptable. Il doit faire l'objet d'un contrôle au niveau du ministère de la Décentralisation qui gère les collectivités locales. J'ai dit aussi de l'autre côté, il y a Mbane qui est là, les terrains de l'aéroport qui sont là.

Ces choses doivent être auditées ainsi que la mairie de Dakar. Je crois qu'il faut gérer ces problèmes avant de s'attaquer à la mairie de Dakar. Sinon les gens y verraient un dessous politique et ce n'est pas bon pour l'image du président Wade.


 Ils sont de plus en plus nombreux dans l'entourage du président Wade à dire tout le mal qu'ils pensent du système. En tant que jeune libéral engagé à ses côtés, que ressentiment avez-vous par rapport à tout ce rififi ?

 Il y a une seule chose que je veux dire, dans ce pays, on est en démocratie. Mais il ne faut pas que cette démocratie soit bafouée. Il faut qu'il ait un Etat de droit et qui puisse s'imposer à tous, et que tous les citoyens restent égaux devant la loi.

Mais ceci déborde du fait que, même si le président n'est pas au courant, il y a des gens qui passent tout leur temps à saborder cet acquis démocratique qu'on a. C'est pourquoi je tire à chaque fois sur eux. Il y a des problèmes qui sont là, des détournements de gauche à droit. Des gens qui enfreignent la loi.

Toujours c'est l'entourage du président de la République, et des personnes très proches de lui qui n'arrivent pas à dire la vérité et qui ne s'occupent plus des militants. Je crois que c'est tout un système à refaire. Il faut en plus que notre justice soit une justice beaucoup plus indépendante pour prendre en charge les doléances des populations. Je crois que le président de la République insiste beaucoup sur ça. Je trouve que vraiment, il y a des choses à parfaire.

Je  crois que le président de la République va le faire s'il veut que les Sénégalais lui fassent beaucoup plus confiance. C'est juste un problème de confiance entre le président et ses administrés. Et je crois que le président doit parfaire son administration, c'est très important.


 Que pensez-vous de la léthargie que connaît le PDS avec des opérations de renouvellement actuellement au point mort ?

 Très franchement, je vous dis que nous, nous n'avons plus de parti. Nous avons juste une association en ce moment. Nous n'avons plus de parti. Le Parti Démocratique Sénégalais d'antan n'est plus le Parti Démocratique Sénégalais d'aujourd'hui.

Aujourd'hui, il faut que Me Wade recentre le débat. Les renouvellements n'ont pas leur raison d'exister. Parce que tout simplement, on va vers une élection avec un seul candidat. Ce n'est pas avec ce qui s'est passé aux locales. Je dirais au président de la République, dans chaque région, il l'a la possibilité de le faire avec ses renseignements qu'il a, de choisir la personne qui puisse diriger une concertation ensemble pour gagner les élections.

Mais je dis que, pour moi, les renouvellements c'est un faux débat. Je demanderai au président de la République, par écrit, ainsi qu'à Pape Samba Mboup, d'arrêter ces renouvellements parce que le parti est en léthargie.

Le Parti Démocratique Sénégalais n'existe plus, il faut que le président de la République ait des hommes fiables, des hommes valeureux autour de lui pour aller aux élections de 2012, sinon on aura vraiment quelque chose de surprenant.


Pourquoi les retrouvailles entre le président Wade et son ancien numéro 2, Idrissa Seck, coincent-ils toujours à presque un an de l'élection présidentielle ?

 Vous savez, je vais vous dire ce que je ressens, moi. Abdoulaye Wade a besoin de Idrissa Seck, mais il n'a plus besoin de ses compétences. Et je vous le dis très franchement. C'est un problème de confiance qu'il y a entre eux. Le président ne peut plus faire confiance à Idrissa Seck.

Mais il ne peut pas le laisser partir parce qu'il est un fils à lui, même s'il lui pardonne. En plus de ça, Idrissa Seck a un potentiel électoral non négligeable. Il était deuxième derrière le président en 2007. Mais il faut oublier tout ce qui s'est passé entre eux.

En politique, il faut oublier. Je trouve que Idrissa Seck a des prétentions un peu élevées quand même. Et le président est en train de mettre la pédale douche pour voir les voies et moyens de contourner toutes ces petites discussions et lui donner un poste approprié pour qu'il puisse travailler pour le PDS et pour le Sénégal. Je crois que c'est cela qui amène ces lenteurs-là, très sincèrement.


 D'aucuns pensent que ce sont les « faucons » du Palais qui bloquent les choses.

 Non. Il n'y a plus de « faucons ». Entre le président et Idrissa Seck, il n'y a plus de « faucons ». Parce que tous ceux qui s'opposaient avant ne s'opposent plus. Moi, je suis le premier à contrecarrer Idrissa Seck. Le président m'a dit une fois à l'aéroport :

« Mon fils, maintenant, c'est fini la bataille avec Idrissa Seck ». Je lui ai dit : « Non. Tant qu'il ne vous laissera pas tranquille, je ne le laisserais pas tranquille » ; Pape Samb Mboup est d'avis que Idrissa Seck doit revenir. (Il hésite). Il n'y a plus de « faucons ».

Cette notion n'existe plus. Parce que le président a pris les choses en main, et il a maintenant de bons conseillers. Moi, de toute façon, tout le temps je lui fais de bons papiers pour lui indiquer la bonne voie à prendre. Je crois que les « faucons », ça appartient au passé maintenant.


 Il y a des choses qui sont naturelles dans la vie. Ce qui m'amène à soutenir que le président Wade a comme premier adversaire le poids de son âge. A votre avis, doit-on toujours continuer, au PDS, à fermer les yeux sur la question du numéro 2 de Me Wade, qui doit, peut-être, être son dauphin ?

Vous savez, aujourd'hui, l'âge du président ne me pose pas problème. Parce que je suis un croyant. Je crois en Dieu. Abdoulaye Wade est devenu président par la volonté du Bon Dieu. Le Bon Dieu a choisi l'âge propice pour emmener Abdoulaye Wade au Pouvoir.

Seul Dieu sait. Houphouët Boigny a quitté le Pouvoir ou est décédé à 90 ans. Et il était Maître de la Côte d'Ivoire. À 85 ans, Me Abdoulaye Wade peut avoir un mandat supplémentaire. Peut-être, lui trouver un vice-président aujourd'hui qui pourrait l'épauler.

Parce qu'au-delà de 2012, les efforts de 2007 ne sont plus les efforts de 2012. Il faut impérativement que le président trouve un vice-président qui puisse l'épauler dans ses charges. En plus de ça, trouver un numéro 2. Soit en la personne de Idrissa ou en la personne de Macky Sall s'il revenait pour conduire les destinées du Parti.

Parce qu'aujourd'hui, Wade ne peut pas surveiller tout ce qui se passe au Sénégal. Avec ses charges en dehors du Sénégal, Wade ne peut pas. Donc, même s'il gagne en 2012, il aura un second qui se chargera de 60 à 70% de ses prérogatives pour l'aider dans ses tâches. Je crois que ça c'est quand même très important.


 Ce numéro 2 du Parti pourrait-il être Karim Wade ?

Écoutez, Karim Wade ne sera jamais le numéro 2 du Parti Démocratique Sénégalais ! Moi, j'ai fait 22 ans dans le parti. J'ai été dans toutes les batailles. Aujourd'hui, Karim Wade peut être le conseiller de son père, il peut être dans le Gouvernement. Mais être numéro 2 du parti, aucun grand homme du PDS ne l'accepterait. Ça, c'est sûr et certain. Je n'ai rien contre Karim.

Il est le fils de son père. Son père m'aide bien, comme je l'aime. Mais être numéro 2 du Parti, il faut déjà connaître le territoire. Il faut déjà maîtriser le wolof purement et simplement pour parler aux populations qui sont par exemple derrière Tambacounda ou derrière Kaffrine. Ça, c'est une étape quand même assez difficile. Et ça, il ne faut même pas y penser, ça n'existera jamais.


Réalisée par Massaër DIA et Boubacar Demba SADIO



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