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Mountaga Guèye, ministre Conseiller à l’ambassade du Sénégal à Washington, Chef de mission économique, président de la fédération PDS des Etats-Unis : «Idy a compris que Wade n’est pas à sa hauteur»

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Mountaga Guèye, ministre Conseiller à l’ambassade du Sénégal à Washington, Chef de mission économique, président de la fédération PDS des Etats-Unis : «Idy a compris que Wade n’est pas à sa hauteur»

Né au PDS, puisque d’une mère militante de la première heure du parti à Kébémer, le ministre Conseiller à l’ambassade du Sénégal à Washington est de ceux qu’on appelle « les fils de Wade ». Celui-là même qui a beaucoup contribué pour que le jeune Mountaga émigra aux USA, il y a 13 années, pour poursuivre ses études et se forger l’esprit. Militant convaincu de la cause du Sopi, celui qui est devenu le président de la fédération PDS des USA a été le véritable fer de lance du parti au pays de l’oncle Sam. Savourant la réélection de Wade le 25 février dernier, après avoir vécu les années de braise, Mountaga Guèye n’en jette pas moins un regard prospectif sur l’avenir de son parti. Entretien .

Le Messager : Mountaga Guèye, pouvez-vous revenir sur votre parcours politique au sein du PDS en général et sur l’action que vous menez depuis les USA pour le triomphe des idées de Me Wade ?i=

Mountaga Guèye : Je peux dire que je suis presque né dans le PDS. Ma mère, Awa Guèye, a été l’une des premières militantes de base du PDS à Kébémer avec d’autres anciens comme les Mamadou Sady. Cela, à un moment où il n’était pas facile d’être un opposant au Sénégal. Notre maison a toujours été un lieu d’accueil des militants du parti à l’occasion des manifestations qu’organisait le PDS à Kébémer. Etant le fils cadet de ma mère, j’ai été fortement influencé par son militantisme et dès 1974 j’étais déjà dans le parti. Pour mon cursus, j’ai été formé au lycée De Gaule avant d’intégrer l’université de Dakar. Je suis parti à Paris, par la suite en 1988, toujours dans le cadre de mes études avant de rejoindre les Etats-Unis en 1992 où je vis depuis 13 ans maintenant. J’ai longtemps milité avec les jeunesses libérales. Je me rappelle que j’avais même confectionné un document à l’époque sur le thème de l’informel dans le cadre du programme du PDS, que Mamadou Diané, un ancien militant du parti, chauffeur du chef d’Etat et par ailleurs mon ami d’enfance, m’avait aidé à remettre à Wade. J’avais alors analysé le secteur informel comme une locomotive de développement de tout pays qui veut émerger. Le Président Wade avait trouvé cela très intéressant et c’est d’ailleurs par la suite qu’il m’a donné plusieurs lettres de recommandation pour me permettre d’aller aux USA poursuivre mes études en 1992. Depuis, j’ai créé le parti à New York avec les Alboury Seck, Cheikh Mbacké Seck, secrétaire général de la fédération. J’ai ensuite créé les différentes sections du PDS dans les différents Etats des USA et je suis actuellement le président de la fédération PDS des Etats-Unis et le secrétaire général de la section de Washington.

Comment avez-vous vécu toutes ces années en tant qu’opposant vivant à l’extérieur ?

Je dois avouer que ce n’était pas évident du tout. Nous n’avions pas les moyens. J’ai personnellement financé par mes propres moyens plusieurs activités du PDS aux USA. A l’ambassade où je travaille, j’étais la personne qui dérangeait et ce n’était pas du tout facile. Sur le terrain, on s’est beaucoup battu, on organisait des manifestations jusque devant la Maison Blanche pour dénoncer les dérives de l’ancien régime socialiste. Et je me rappelle que des émissaires m’avaient contacté à plusieurs reprises pour me décourager dans mon action. Mais comme beaucoup de Sénégalais, j’étais convaincu qu’il fallait changer les hommes au Sénégal pour que les choses évoluent. Il ne fallait plus que le même parti se recycle éternellement. D’autres personnes pourvues d’idées et de programme de développement viable devaient être choisies . Et c’est dans cet objectif que nous avons mené le combat pour libérer Wade, aux USA.

Les dernières élections présidentielles du 25 février ont été un plébiscite pour le Président de la part des Sénégalais. Aux Etats-Unis aussi, le Pape du Sopi a triomphé avec pas moins de 54% des votes. Comment expliquez-vous ce succès ?

Comme le savez, l’Amérique est un pays ou il est très difficile de sonner la mobilisation. Cela parce que les Sénégalais sont éparpillés dans les 54 Etats que compte ce grand pays. Mais nous avons pu réussir un bon maillage de tous les Etats-Unis et je peux vous dire qu’on est présent partout sur le territoire Américain. Et nous nous devions de réussir ce pari parce que nous savons, nous qui vivons là-bas, que Wade est très connu et respecté des Américains, vu son aura et le rôle qu’il joue au plan international.

Est-ce que le départ de Idy et tous ces développements n’ont pas déteint dans vos actions ?

C’est vrai que le parti s’est un peu fissuré avec le départ de Idy. Mais aujourd’hui, la diaspora suit le Sénégal au quotidien avec le développement des nouvelles technologies de l’information comme l’internet. A ce niveau, j’aimerais attirer l’attention de la presse dans le rôle qu’elle joue. Car elle n’a pas le droit de mettre les populations sénégalaises de l’extérieur en état de choc, en décrivant quotidiennement un K.O imaginaire au Sénégal. Je crois que ce n’est pas juste et ce n’est pas constructif. Je pense que la presse doit jouer pleinement son rôle en toute objectivité dans un espace républicain. Cela dit, il faut reconnaître que le PDS est un grand parti et nous avons l’expérience de l’opposition. Donc nous savons gérer l’essentiel. Et même dans le contexte de l’extérieur ou la cherté de la vie fait de la politique un accessoire, nous avons pu mener le combat pour, au finish, gagner les élections. Je dois vous préciser à ce titre que nous n’avons pas perdu le moindre bureau de vote aux USA. Même celui de Washington qui était très disputé est tombé dans l’escarcelle du Président Wade, malgré les conditions climatiques très difficiles le jour du 25 février, avec une forte grêle, les gens sont allés voter et Wade a dépassé les 50% à Washington.

C’est certainement dans le cadre de cette bataille médiatique que vous avez installé une radio à New York pour mieux faire passer le message de Wade ?

Vous savez, il est très difficile de contrôler les sources d’information. Mais je pense qu’il faudra aller vers l’offensive. J’estime qu’il est temps que le PDS bouge dans ce sens. Mais je pense que tout cela est à l’honneur du Sénégal, car aujourd’hui, je peux vous dire que notre démocratie est meilleure que celle des Etats-Unis. Et je sais de quoi je parle, moi qui vis là-bas depuis 13 ans maintenant. Je crois que personne n’a oublié les conditions dans lesquelles, le Président Bush a été élu pour son second mandat.

Malgré la clarté des élections louée par tous les observateurs nationaux et étrangers et constatée par la presse, certains candidats comme Tanor ont versé dans la contestation. Qu’est-ce que cela vous inspire ?

Je crois que c’est très simple à expliquer. Il suffit juste de prendre l’extérieur comme témoin. Car il ne peut pas y avoir de fraude à l’extérieur. Et je vous ai dit tantôt que dans le cas des Etats-Unis, Wade a gagné dans tous les bureaux de vote, ce qui est très rare. Je pense tout simplement, sincèrement, que Tanor est un mauvais perdant. Son comportement trahit sa frustration, car, pour un parti qui a dirigé le pays pendant 40 ans, il n’a même pas été second et son score ne reflète pas le statut du parti qu’il revendique. Par ailleurs, tout le monde sait qu’il a des problèmes au sein de sa propre formation, où il ne fait pas l’unanimité. Je pense sincèrement que son temps est fini.

Revenons à Idy, quel enseignement tirez-vous de sa participation aux élections lui, qui avait juré de ne jamais se présenter devant « son père », lequel l’a définitivement désavoué ?

Heureusement que Wade est allé seul aux élections et a gagné. Aujourd’hui, personne ne peut dire que c’est grâce à lui que Wade a été plébiscité. Ces gens se sont coalisés et se sont montrés de véritables ennemis de Wade. Mais aujourd’hui, Idy a compris qu’il n’est pas à la hauteur de Wade. Malgré qu’il se soit présenté, le peuple Sénégalais s’est levé comme un seul homme et a plébiscité Me Wade. Le peuple a montré sa grande maturité et, aujourd’hui, tout le monde nous apprécie et nous respecte pour cela. Et je pense que nous devons continuer dans cette voie. Car nous ne devons pas accepter que des gens insignifiants nous divertissent. Je pense que le Président doit se lever pour mettre de l’ordre dans tout cela et nous inscrire dans un développement économique durable. Ce pour quoi les Sénégalais l’ont réélu.

Pensez-vous que le parti pourra rééditer le score de son leader lors des législatives du mois de juin prochain?

Je crois que les Sénégalais savent où se trouvent leurs intérêts. Ils ont conscience qu’après avoir élu Wade, il s’agit maintenant de mettre en œuvre son programme de développement pour le pays. Et je suis certain qu’ils vont lui donner les moyens de parachever son oeuvre.

Il est établi que le Président Wade ne briguera pas un troisième mandat. Certains disent même qu’il n’ira pas au bout de son quinquennat. Comment voyez-vous sa succession et l’avenir du PDS ?

Wade a toujours été un bâtisseur et la plupart des leaders du parti tirent leur légitimité de sa personne. Le Sénégal est devenu un amphithéâtre devant lui et le peuple ses étudiants. Je crois qu’il a déjà assez fait pour que son héritage vive longtemps. Si la plupart des idéologies ont échoué, Wade a su mettre en place un libéralisme travailliste au Sénégal sans pour autant verser dans un capitalisme sauvage. Il a su mettre en relief le secteur privé avec une diminution des taxes de 33 à 50%. Il est en train de mettre en place des infrastructures pour un développement économique et social durables. Car, faut-il le rappeler, l’Etat est incapable de créer des richesses, c’est au secteur privé de jouer ce rôle pour permettre ensuite à l’Etat de récupérer les taxes. Et il ne faut pas oublier que le Sénégalais est par nature entrepreneur.

Quel appel lancez-vous au peuple Sénégalais ?

Je remercie très profondément le peuple Sénégalais et la diaspora pour la lucidité dont ils ont fait montre. Je remercie le Président Wade, lui-même, et son Premier ministre Macky Sall pour avoir permis au Sénégal de se mettre en ligne pour l’essentiel. Je considère que ces 7 premières années étaient juste une phase de transition. La plupart des grands pays sont passés par la guerre ou le Parti-Etat pour ensuite se reconstruire. Aujourd’hui, je pense que nul ne peut nier que la démocratie est bien ancrée au Sénégal et c’est un grand pas de franchi. Le peuple Sénégalais est un peuple vaillant, et je crois que certains acteurs comme la presse doivent s’inscrire dans cette dynamique. Notre peuple a su faire la transition et une richesse intellectuelle s’est créée. On sent que quelque chose est en train de sortir de terre et c’est ça l’essentiel.



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