 Dans son périple à travers les pays de la Sous-région, Idrissa Seck alias Ndioublang s’est rendu récemment en Côte d’Ivoire où il aurait été «reçu avec les honneurs», selon notre confrère «L’Obs» du 14 décembre 2006. Un dîner avec Laurent Gbagbo était prévu dans sa résidence privée de Cocody ! Invité par le Congrès Panafricain des Jeunes Patriotes (Cojep) du belliqueux Charles Blé Goudé, devenu un admirateur d’Adolf Hitler et de Milosevic, Ndioublang veut-il s’initier aux méthodes musclées de Blé Goudé qui a transformé les rues du paisible quartier de Cocody en une poudrière ? Nous ne savions pas si bien dire en mettant les Sénégalais en garde, dans un récent article, contre les menaces «d’Ivoirisation» que fait planer Idrissa Seck sur le pays, à travers notamment ses enregistrements, déballages et autres... |
| En incluant les autres pays (Gambie, Mali, Burkina et Bénin) dans son circuit, Ndioublang Seck usait de son jeu favori, la diversion. Il est évident que le pays de Gbagbo était sa destination finale. La preuve, Idy a reçu chez Laurent Gbagbo des «honneurs» qu’il n’a reçu nulle part ailleurs. La raison est fournie par le quotidien «L’Observateur» qui dans son édition d’hier écrivait qu’ «un des opposants du régime de Wade constate que si le Président ivoirien compte recevoir Idrissa Seck dans sa résidence privée de Cocody, c’est pour se venger de Wade. Car, rappelle cette source ayant requis l’anonymat, «le Président ivoirien en veut à Wade à cause de ses sorties notamment sur la crise ivoirienne. Et Gbagbo penserait que cela lui a été défavorable. Pire le Président ivoirien croirait que Wade travaillerait pour son départ», nous renseigne «L’Observateur». Ayant constaté l’échec de la plupart des étapes du voyage de Ndioublang, le quotidien de la Corniche se demande si Gbagbo, «va-t-il sauver l’honneur en recevant Idy qui a été snobé par tous les chefs d’Etat des pays qu’il a visités ?...». Il a été précisé que Ndioublang était notamment l’invité de Charles Blé Goudé et son mouvement le Cojep, qui a fini de semer la terreur dans le pays de Houphouët-Boigny. En fait qui est cet homme que fréquente Idrissa Seck, Président du parti «Rewmi» ? Pour vous dresser son portrait robot, il n’y a pas mieux que la reproduction de ses propos sur de grands criminels contre l’humanité : «Je suis arrivé aujourd’hui à un point où je ne crois plus que Hitler a été mauvais, ou que Milosevic est mauvais. Parce que ce sont les mêmes chaînes (ndlr : les radios internationales) qui présentaient Hitler et Milosevic comme des criminels qui me présentent aujourd’hui moi et les patriotes ivoiriens qui souffrons de la rébellion, comme étant les bourreaux alors que les rebelles seraient nos victimes», dixit Charles Blé Goudé, l’ami ivoirien de Ndioublang Seck. Né en 1972 à Guibéroua, dans le centre-ouest du pays, Charles Blé Goudé A étudié l’anglais à l’université de Cocody (du nom d’un quartier d’Abidjan), où il entame une carrière de militant et participe aux grèves et manifestations violentes de la Fesci, liée au Fpi durant toute la décennie 90. Il succède à Guillaume Soro à la présidence de la Fédération des étudiants et scolaires de Côte d’Ivoire (Fesci), de 1998 à 2000. Il fonde également la Coordination des jeunes patriotes en 2001, et le Congrès panafricain des jeunes patriotes (Cojep) la même année. Il obtient une licence d’anglais, puis fait un master en gestion et prévention des conflits à Manchester. En apprenant la nouvelle du coup d’État du 19 septembre 2002, il quitte immédiatement l’Angleterre pour revenir en Côte d’Ivoire, où il fonde l’Alliance des jeunes patriotes pour le sursaut national, qu’il dirige avec Serge Kuyo, mouvement qu’il définit comme un mouvement de combat. L’agitateur violent Il joue un rôle important dans la vie politique sanglante, comme soutien de Laurent Gbagbo. Il organise ainsi plusieurs manifestations de soutien au président et de protestation contre l’action des Forces nouvelles dans le Nord de la Côte d’Ivoire. Il prête aussi appui aux forces de l’ordre, par exemple pour la répression de la manifestation de soutien au processus de Marcoussis le 25 mars 2004, qui fait 120 morts et 20 disparus. Son organisation, dotée d’une milice armée, est connue comme violente et responsable de pillages réguliers, mais est couverte par le gouvernement. À partir de 2004, il réclame le départ des troupes françaises, et organise un sit-in devant le 43e BIMA de Port-Bouët (quartier d’Abidjan) en juin. Dans la semaine du 31 octobre au 5 novembre 2004, il intensifie le recrutement et la préparation de ses troupes. Le 6 novembre, il lance, avec l’aide de la Radio télévision ivoirienne, ses fidèles contre les Occidentaux, et spécialement les Français et les militaires français. La manœuvre échoue toutefois à prendre le contrôle de la ville et de l’aéroport. Selon Charles Blé Goudé, il soupçonnait la France de vouloir faire un coup d’État, et a ordonné en conséquence à ses partisans de libérer l’aéroport d’Abidjan, et de constituer un bouclier humain autour de la résidence du président Laurent Gbagbo, à proximité de l’hôtel Ivoire. Voilà l’homme que fréquente Idrissa Seck et qui lui a réservé un accueil digne d’un grand ami. Les Sénégalais, habitués à la stabilité et la paix sociale ont le droit de s’inquiéter d’une liaison aussi dangereuse de la part de quelqu’un qui voudrait se présenter comme candidat à la prochaine présidentielle. En tous cas, la vigilance devra être de rigueur, car nul n’est à l’abri du danger dans un Continent où la classe politique confond ambition nationale et ambition personnelle. |
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