Ce sont les canaux diplomatiques que les partisans du chef rebelle Magne Diémé ont choisi pour sortir leur leader des geôles gambiennes. Et, c’est le chef d’Etat-major de l’Armée bissau-guinéenne qui a été approché en vue de la libération de M. Diémé.
Depuis quelques jours, le Mfdc a lancé une vaste offensive diplomatique pour tenter de libérer un des chefs de guerre d’Atika, Ismaïla Magne Diémé, arrêté depuis plusieurs semaines par les forces de sécurité gambiennes. Des sources bien introduites au milieu du mouvement irrédentiste casamançais soutiennent que Antoine Diamacoune, neveu de l’Abbé Diamacoune, à la tête d’une forte délégation de plénipotentiaires du Mfdc mènerait des négociations intenses avec les autorités bissau-guinéennes, en l’occurrence, le général Batista Tagma Naway, pour obtenir de leurs homologues gambiennes la libération de M. Diémé.
Nos interlocuteurs précisent que Antoine Diamacoune qui est un proche du camp de Kassolol, serait porteur d’une mission de son mentor, César Atoute Badiate, allié de Magne Diémé et de Tagma Naway dans leurs traques lancées en mars dernier contre Salif Sadio, chef autoproclamé du maquis casamançais. Cette mission viserait principalement à faire libérer mais surtout à éviter au chef de la faction de Kampala d’être livré comme l’a été son ancien frère d’armes et chef Souaïbou Kamougué Diatta.
«Une délégation du maquis a déjà rencontré l’ambassadeur gambien à Bissau grâce aux bons offices des autorités guinéennes. Parmi elles il y avait un haut gradé de l’armée bissau-guinéenne. Des tractations sont en cours pour faire libérer Magne Diémé, le chef de guerre de la faction de Kampala, une des franges de l’aile combattante du mouvement des forces démocratiques de Casamance (Mfdc), arrêté depuis plusieurs semaines par les forces de sécurité gambiennes», apprend-t-on auprès d’une autre source. Interpellée sur les contenu de ces discussions, cette source répond : «Tout ce que je sais, c’est que Bissau est prête à aider le Mfdc à obtenir la libération de Magne Diémé, sans pour autant hypothéquer sa bonne intelligence avec l’Etat du Sénégal dans ce dossier Casamançais».
Par ailleurs, confie-t-on, une autre mission, composée d’éléments du front nord proche de l’homme fort de Kampala serait dépêchée auprès des autorités de Banjul pour diligenter la libération de Magne Diémé. Aussi dément-on la libération annoncée du prisonnier, depuis la semaine dernière pour raison de santé. En outre, les partisans de Magne Diémé, indiquent que leur mentor n’a pas été blessé lors de leurs affrontements avec les éléments de Salif Sadio, mais qu’il est plutôt affecté par une crise d’asthme.
Pour rappel, Magne Diémé et huit de ses lieutenants ont été arrêtés le jeudi 17 août dernier par la police gambienne, au domicile de Youssouf Sambou à Sérékounda. Depuis lors, une quinzaine de ses hommes ont été mis aux arrêts par Banjul avec la complicité d’un ressortissant casamançais très au fait des moindres mouvements des maquisards en territoire gambien. D’ailleurs, les partisans de M. Diémé s’inquiétaient en son temps des raisons d’un tel acharnement de la Gambie contre leur camp, au moment où ceux du camp de Salif Sadio, présumé ennemi de la paix sont les bienvenus dans ce pays limitrophe du Sénégal.
Quoi qu’il en soit sur le terrain des opérations, l’armée maintient la cadence et renforce ses positions dans les différentes bases conquises aux dépens du Mfdc.
0 Commentaires
Participer à la Discussion