Au Parti socialiste, les méthodes politiquement musclées de Ousmane Tanor Dieng refont surface. Entre absence de démocratie interne, recrutement massif de nouveaux militants au comité central et au bureau politique pour se construire une nouvelle majorité au sein de la formation verte, surtout après la survenue du nouveau courant Démocratie Solidarité animé par Robert Sagna, la tension est vive au sein de l’une des plus vieilles formation politique du Sénégal. D’ou le courroux de Moustapha Kâ. Le patron du Parti socialiste dans le département de Foundiougne voit dans la main de Tanor une tentative de manipulation pour les tenir dans les rets de la discipline de parti pour mieux les avoir à l’usure.
Le climat de tension qui se dessine chaque jour entre Ousmane Tanor Dieng, le Premier secrétaire du Parti socialiste et les animateurs du courant de pensée Démocratie et Solidarité annonce un vaste mouvement de protestations qui se dessine chaque jour avec des contours de plus en plus précis. Est-ce la résurgence des vieux démons ? En tout comme une réponse du berger à la bergère, la charge de Moustapha Kâ ne s’est pas faite attendre : « Ousmane Tanor Dieng procède à des recrutements irréguliers de responsables dans le bureau politique et au comité central » L’ancien Ministre de la Culture du Président Abdou Diouf qui est sorti de sa réserve habituelle lors de la dernière assemblée générale de la coordination départementale Ps de Foundiougne n’y est pas allé de mains mortes.
Il a qualifié les réunions du comité central du Ps de véritable foire, à cause dit t-il de la pléthore de militants qui y participe ». Non sans brocarder au passage « l’absence de démocratie interne au sein des instances du Ps »
Si cette sortie de Moustapha Kâ annonce une tendance lourde dans le bras de fer qui oppose le courant démocratie Solidarité au Parti Socialiste, toujours est t-il que « l’absence de démocratie au sein des instances du Ps » qui revient comme un leitmotiv dans le discours des militants socialistes opposés aux méthodes de gestion de Tanor Dieng mérite une autre lecture. En effet, comparer n’est pas raison, mais les Abdou khadre Cissokho, Mamadou Diop, Robert Sagna, Madia Diop, Moustapha Kâ qui forment l’ossature du courant politique des socialistes ont grandi dans le feu des batailles d’idées et de courant au regard de l’évolution ayant rythmé le processus de constitution qui a accompagné le PS dans son évolution. Contrairement à cette tranche de la vie politique nationale marquée par les grandes controverses politiques et idéologiques et des espaces de gestion privés et publics de ces conflits sous l’arbitrage de l’intellectuel Senghor bien averti du débat contradictoire, celle de Tanor coïncide avec une nouvelle ère qui se cherche encore des marques, malgré la débâcle du printemps de 2000 qui aurait dû servir de déclic. Et ce n’est guère par hasard que les animateurs du courant Démocratie solidarité qui ont côtoyé la mouvance du Président Senghor se soit sentie à l’étroit dans le PS.
Cette génération face aux méthodes musclées « Tanoriennes » qui n’ont jusqu’ici secrétées que frustrations et antipathie risque de n’avoir d’autres alternatives que la désaffection des rangs du PS ou les perpétuelles joutes politiques. Dans ce jeu, Tanor devra tenir compte désormais d’une résistance interne certes maîtrisée, mais porteuse de surprises de toute sortes.
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