PARIS - Robert Sagna, maire de Ziguinchor, sur la situation actuelle en Casamance : L’Etat apporte «de l’eau au moulin des indépendantistes»

C’est dans les locaux de la Fédération du Parti socialiste (Ps) français, du département de Seine-Saint-Denis (région parisienne), au Pré-Saint-Gervais, que l’actuel maire de Ziguinchor, Robert Sagna, a tenu une conférence, samedi après-midi. Evoquant, entre autres sujets, la situation actuelle en Casamance où les armes tonnent à la frontière avec la Guinée-Bissau, le responsable socialiste considère que le gouvernement donne raison aux partisans de l’indépendance de la région Sud.

Sur l’initiative de la Coordination de France du Parti socialiste (Ps) sénégalais, Robert Sagna, maire de la ville de Ziguinchor, a évoqué la situation politique du Sénégal devant un parterre de militants désormais habitués à voir les ténors de l’opposition venir faire leur état des lieux de l’Alternance au pays de Marianne.

Robert Sagna s’est notamment exprimé sur la guerre en Casamance, en parlant de situation «tout à fait déplorable». «Comment un gouvernement sénégalais peut encourager l’armée bissau-guinéenne à combattre d’autres Sénégalais ?», s’est interrogé pour le déplorer, l’ancien ministre d’Etat, ministre de l’Agriculture du Président Abdou Diouf. Pour Robert Sagna, «on met de l’eau au moulin de ceux qui demandent l’indépendance (…) Cela peut être très dangereux». A cause de l’intervention de la Guinée-Bissau voisine, «aidée en cela par le Sénégal», il y aurait actuellement, à Ziguinchor, «2 500 déplacés selon la Croix Rouge», a ajouté Robert Sagna. Avant de rappeler que «les bombardements se font au Sénégal».

Le premier magistrat de la ville de Ziguinchor a brossé un bilan négatif, tour à tour, des secteurs agricoles, industriels et touristiques. Il s’est désolé de la mise à mal de la concorde religieuse du pays, révélée, selon lui, par la récente affaire autour de l’arrestation du Premier secrétaire du Bloc des centristes gaïndé (Bcg), Jean-Paul Dias, à sa sortie d’un lieu de culte (voir notre édition du samedi 15 et dimanche 16 avril 2006).

Toutefois, les réponses face aux questions pressantes autour de quelques idées fortes du programme se seront bornées à la promesse d’une «alternative nouvelle», dynamisée en cela par la «responsabilité de proposer».

L’un des initiateurs du courant Démocratie-Solidarité, au sein du Ps, est revenu également sur ce qui avait provoqué une secousse chez les socialistes, et notamment à Paris. Le Courant n’est «pas une tendance, pas un clan», a-t-il tenu à rappeler. Il «veut rompre avec les idées que porte une fraction seulement» du Ps et peut «permettre à ceux qui sont aux abords du parti de revenir. (…) Le Ps accepte les tendances, mais refuse les courants ; cela nous paraît totalement aberrant ». Avant d’apaiser ses propos en reconnaissant que le dialogue est maintenant «ouvert»…

Concernant les prochaines échéances électorales et pariant sur une prolongation des inscriptions sur les listes, il s’est refusé à donner un candidat plus apte que les autres, en cas de candidature unique, lors des prochaines présidentielles. Quant à la candidature au poste de Premier secrétaire du Parti socialiste, il a déclaré ne pas y avoir encore songé. «Mais, vous savez, je pense à tout… », s’est contenté de déclarer M. Sagna.

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