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Politique

PDS : Un parti et son ombre

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PDS : Un parti et son ombre
La création annoncée du Parti démocratique sénégalais/libéral (Pds/l) semble une option prioritaire pour le secrétaire général national Me Abdoulaye Wade. Le projet avait été interprété dans un premier temps comme une sorte d’artifice pour légitimer l’entrée en force dans les instances du parti du mouvement Génération du Concret. Il revêt aujourd’hui un caractère d’urgence. Depuis la perte des principales agglomérations aux élections locales du 22 mars 2009, la preuve a été faite que le parti du président de la République n’est pas une machine électorale invincible.


Le retour de M. Idrissa Seck à qui le chantier a été confié n’a pas suffi. Le président s’implique beaucoup dans la mobilisation et convoque les parlementaires de son camp. Son Premier ministre met à profit ses déplacements pour rattraper d’anciens militants passés à l’opposition. Des membres du mouvement de la Génération du Concret prennent part à ce redéploiement et mènent des tournées dans le pays. Des responsables libéraux présents dans les rangs du parti depuis la période de l’opposition reprennent du service dans le branle-bas actuel. Cette activité ne révèle pas cependant une cohérence dans sa démarche. D’abord concernant l’objectif déclaré de bâtir une grande formation libérale, les gisements pour le recrutement de nouveaux militants ne sont guère identifiés. Le Pds en route vers le Pds/l semble plus tourner sur lui-même qu’il n’indique une direction de conquête de nouveaux adhérents. Aucune couche sociale ou professionnelle n’est clairement ciblée, malgré la mise sur pays d’un syndicat paysan. Au plan de la doctrine, le constat est le même : le qualificatif libéral apposé au sigle initial du parti n’indique ni rupture ni renforcement idéologique. L’élargissement du parti au pouvoir aurait pu commencer par l’adhésion de partis alliés membres de la mouvance présidentielle. D’abord ceux dont les leaders ont perdu toute illusion de se faire élire à la tête de l’État. Ensuite les autres, qui n’ont jamais caressé ce rêve.

Cette résistance peut-être perçue comme une fidélité aux idées fondatrices de ces formations parfois assez éloignée des options libérales du Pds. Elle peut aussi être le signe d’une certaine crainte des dirigeants de ces partis de se voir transformés en simples supplétifs alors qu’en gardant leurs sigles, ils gardent en même temps un certain pouvoir de négociation -donc aussi de rupture au cas où la situation l’exigerait- avec la formation qui exerce une hégémonie sans conteste au sein de la mouvance présidentielle.

L’initiative de refonder le Parti démocratique sénégalais est une réaction qui se veut rationnelle après le choc émotionnel du 22 mars 2009. L’éclatement du Pds en chapelles bâties sur l’exclusion et la frustration est l’une des causes de sa défaite dans les grandes ville. Elle n’est pas la seule, loin de là. Mais l’évaluation qui en a été faite est suffisamment alarmante pour que le parti se lance à la rencontre de lui-même. Dans un premier temps selon une logique arithmétique, en procédant par recouvrement et addition des fractions dissidentes. La formation présidentielle ne veut cependant pas aller au bout de cette logique. Elle ne jette pas le même regard sans complaisance sur la Génération du Concret qui serait facteur de confusion et partiellement responsable, selon certains secteurs du parti, de la défaite à Dakar notamment. Donc il n’y a, apparemment, aucune initiative pour ramener dans le giron d’une direction libérale unique ce mouvement dont la finalité est assez spécifique dans le projet global des libéraux qui est de garder le pouvoir.

La Génération du Concret va même bénéficier d’un repositionnement favorable puisqu’elle pourra se prévaloir d’un statut de fondateur du Pds/l. Ce qui va rendre sans objet les critiques des légitimistes qui ne pourront plus évoquer leur antériorité historique pour contester la place que les membres de ce mouvement prennent dans le parti et le gouvernement. Une telle situation n’est pas sans risque pour le déroulement du processus de création et de stabilisation d’un grand parti libéral. La débâcle des socialistes avait commencé lorsque des légitimistes ont refusé que la direction du parti fût cédée à des héritiers choisis par M. Abdou Diouf, alors chef de l’État et du Parti socialiste.




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