Avec l’approche des élections et ses multiples enjeux repose le débat sur l’âge du Président Abdoulaye Wade. Officiellement, le Chef de l’Etat aurait 74 ans. Selon Barthélémy Dias, de la Convergence socialiste, un mouvement affilié au Parti socialiste (Ps) sénégalais, le Chef de l’Etat doit aujourd’hui être âgé de 84 ans. Invité à l’émission dominicale de la Rfm "Remue-ménage", le journaliste et Président d’Aid-Transparency, Jacques Habib Sy estime que Barthélémy Dias a parfaitement raison de poser le débat.
Et qu’on ne saurait le poursuivre pour ce motif. Jacques Habib Sy estime que « du moment où la Constitution sénégalaise fixe l’âge minimal pour briguer la magistrature suprême à 35 ans, il faut aussi un âge limite à ne pas dépasser ». C’est déjà, estime-t-il, le cas dans certains pays comme le Bénin. "Je suis pour une révision constitutionnelle pour fixer l’âge limite à ne pas dépasser pour rester au pouvoir. C’est une exigence démocratique ». Selon Jacques Habib Sy, « notre pays ne peut plus faire l’économie de ce débat ». Simplement parce que « les sénégalais sont matures et sont devenus exigeants sur leurs dirigeants. Ils doivent pouvoir contrôler les personnes appelées à les diriger". Le directeur d’Aid Transparency (qui croit savoir que le Président Wade partage avec le chef de l’Etat, Fidel Castro et celui du Zimbabwé, Robert Mugabé le podium des Présidents en exercice les plus âgés du monde) de soutenir que dans les démocraties dites avancées, il n y a pas de tabou autour de la question. « En France sous Mitterrand, le débat s’est posé. Aux Etats-Unis aussi sous Reagan. Et aujourd’hui avec Chirac ». Ce dernier, précise-t-il, est moins âgé que le Président Wade, mais cela n’empêche pas qu’on parle de son âge. Abdoulaye Thiam correspondant d’Africa numéro 1, invité aussi de l’émission abonde dans le même sens. "Je crois savoir si je m’abuse que du temps de Senghor, pour être fonctionnaire, il faut au moins 35 ans. Je ne comprends pas pourquoi on ne le ferait pas pour le Président de la République d’autant qu’il gère tout un pays". La question de l’âge limite pour être président a pour la première fois été mise sur la table puis sur cassette par le chef de file de l’Alliance Jëf-Jël, Talla Sylla. Mais la classe politique dans son ensemble avait fait la sourde oreille. Une attitude compréhensible interprétée par certains comme une manière de ne pas scier une branche sur laquelle certains politiciens sont assis.
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