Selon Ibrahima Thioub professeur d’histoire contemporaine à l’université Cheikh Anta Diop, parmi les raisons explicatives de la victoire écrasante de Wade au premier tour du scrutin présidentiel de dimanche dernier, l’argent a été déterminant. Il était ce jeudi matin l’invité de Radio France internationale (Rfi).
Interrogé par Rfi, Ibrahima Thioub, professeur d’histoire à l’Université de Dakar a estimé que personne n’envisageait que Wade qui était à 31% en 2000, pouvait devenir majoritaire avec 55%, sept ans après, dans 34 départements du pays y compris les anciens bastions de l’opposition. Le professeur affirme que parmi les raisons explicatives de ce vote massif en faveur du président sortant Abdoulaye Wade il y a certes le fait que le Parti démocratique sénégalis (Pds) est au pouvoir avec une main mise assurée sur l’appareil administratif. Mais surtout, croit-il savoir, "l’argent a joué à fond. Le pouvoir a financé des forces intermédiaires pour l’achat des consciences".
Conséquence, ce phénomène entretenu par la pauvreté profite selon le professeur Thioub "aux barons locaux qui en font des situations de rentes". De l’avis de l’historien "au niveau de la vox populi, on entend dire que "si l’argent volé s’accompagne de redistribution ce n’est pas grave". Pour lui, dans la perspective de la succession de Wade on va assister " à une lutte pour le contrôle des ressources pour la redistribution".
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