Me Abdoulaye Wade
Il est l'actuel président de la République , et candidat à la présidentielle de 2007 pour un second mandat. En effet, Me Abdoulaye Wade est le candidat le plus expérimenté. Depuis 1978, il participe à des élections en tant que leader d'un parti politique. Il s'est frotté à Léopold Sédar Senghor, premier président du Sénégal, et Abdou Diouf, son prédécesseur. Après 26 ans d'opposition, il est arrivé au pouvoir en 2000, soutenu par une forte coalition. Mais durant ce mandat, il s'est séparé de presque tous ceux qui l'ont porté au pouvoir, et s'est fait entourer presque de gens qui l'ont toujours combattu et diabolisé. Son magistère est certes riche en réalisations dans le Btp, mais il est émaillé de scandales financiers jamais connus depuis que le Sénégal est indépendant. Son bilan à la tête de ce pays suffira-t-il pour qu'il soit réélu pour un deuxième mandat ? Seuls les Sénégalais pourront répondre à cette question, au soir du 25 février 2007.
Abdoulaye Bathily
Loin d'être un néophyte en politique, Abdoulaye Bathily est connu pour la pertinence de ses discours et son franc-parler. Il n'est pas à son coup d'essai pour la présidentielle. Bathily fait partie des leaders de l'époque qui ont porté Wade au pouvoir en 2000. Ils chemineront ensemble dans la gestion du pouvoir avant que son parti ne soit viré du gouvernement. La liberté de ton des « Jallarbistes » gênait les libéraux. Dans le camp de l'opposition, il a continué à les combattre. Pour la présidentielle du 25 février 2007, il est sur la ligne de départ avec quatorze autres candidats. Certes, il n'est pas le favori, mais il y jouera un rôle non négligeable.
Ousmane Tanor Dieng
Ancien directeur de campagne de Abdou Diouf, il a connu tous les honneurs durant le règne des socialistes. Tout puissant ministre d'Etat, ministre des affaires présidentielles. Il faut le reconnaître, il était un «faiseur de carrière». Technocrate confirmé, l'homme connaît l'Etat. Mais Ousmane Tanor Dieng traîne une « tare » en politique, il n'est pas un homme de dialogue. Ni un leader politique charismatique. Au lendemain de la chute de Diouf, il est fortement contesté dans le Ps, au point que des dinosaures ont préféré claquer la porte pour aller voir ailleurs. N'empêche, il est parvenu à redresser la «barque socialiste». Certes, sa formation politique est implantée sur le plan national, mais Tanor peinera à convaincre d'autres Sénégalais à voter Ps. Encore une fois, l'homme manque énormément de charisme. Même s'il a eu le mérite de résister aux manœuvres de démantèlement de Wade.
Moustapha Niasse
C'est la deuxième fois qu'il brigue les suffrages des Sénégalais à la Présidentielle. Ancien dignitaire du Ps, Moustapha Niasse a claqué la porte pour mettre sur pied l'Afp à la veille des élections de 2000. La politique, il connaît ; pour avoir grandi sous l'aile protectrice de Senghor. A l'image de Ousmane Tanor Dieng, c'est quelqu'un qui connaît l'Etat pour y avoir occupé de hautes fonctions. Il n'aime pas être contrarié, nous dit-on. Ce qui est un grand handicap pour un homme politique. Il fait partie des leaders qui ont porté Wade au pouvoir en 2000. D'ailleurs, pour y avoir joué un rôle considérable, il s'est retrouvé à la tête du premier gouvernement de l'Alternance, qui a fait long feu. Il se retrouve dans l'opposition. Et depuis, son souhait le plus ardent est de renvoyer Wade à son domicile privé du Point E. Son parti a connu des saignées terribles, mais Niasse est parvenu à le maintenir parmi les têtes d'affiche du landernau politique. Des moyens financiers, il en a. Mais suffiront-ils pour conquérir le pouvoir ? Comme disent les Anglais…
Talla Sylla
Il est jeune certes, mais Talla Sylla, on l'aime ou on ne l'aime pas mais il faut reconnaître qu'il est pertinent et cohérent dans sa façon de faire la politique. Formé au niveau des partis de la «gauche», du Pai de Majmout Diop plus exactement, il est un redoutable polémiste. Talla Sylla est l'un des opposants les plus virulents au régime de Wade. D'ailleurs, c'est ce qui lui avait valu d'être tabassé à coups de marteau par des proches du pouvoir. Leader du Jëf Jël, son parti fait son bonhomme de chemin dans le landernau politique. Craint pour la virulence de ses propos, aussi bien par le régime que du côté de l'opposition, Talla n'en demeure pas moins un homme politique qui sait où il va. Mais au niveau d'une certaine partie de l'opposition et du pouvoir, il passe pour le « sale gosse » de la classe politique sénégalaise.
Robert Sagna
Dignitaire socialiste, il a été ministre durant vingt ans, sans interruption. C'est récemment qu'il a quitté le Ps, suite à une divergence avec l'actuelle direction dirigée par Ousmane Tanor Dieng. Aujourd'hui, Robert Sagna est candidat à la présidentielle, à la tête d'une coalition épaulée par d'anciens dinosaures socialistes. Il est entouré d'hommes expérimentés sur le plan politique, mais Robert Sagna peinera à sortir la tête de l'eau. On a l'impression qu'il est un leader régional. Mais aussi, un autre handicap, Robert ne parle pas Wolof, alors que cette langue est la plus parlée du pays. En tant que Sénégalais, c'est son droit le plus absolu de se présenter à la Présidentielle , mais sincèrement, il a peu de chances. Même s'il s'est attaché les services du redoutable débatteur « Makhou Foural »…
Idrissa Seck
Il se présente pour la première fois à une élection présidentielle. Ancien directeur de campagne de Abdoulaye Wade, il a été son directeur de cabinet au lendemain de l'Alternance, avant de se retrouver à la Primature. Ces fonctions au niveau de l'appareil d'Etat ont fait de lui, à un certain moment, «l'homme le plus puissant du pays ». Un statut qui lui a aussi permis d'avoir une mainmise sur le Pds. Et arriva l'affaire des chantiers de Thiès et des fonds politiques. Un scandale financier estimé à plusieurs milliards de francs Cfa. Idrissa Seck est alors arrêté ; il séjournera six mois durant à la prison de Rebeuss, avant d'être libéré. Bien que « blanchi » par Wade, pour le moment le peuple n'est pas encore édifié sur ces milliards qui se sont volatilisés. Il se présente aujourd'hui contre son mentor, après son jeu de yoyo politique, entre le palais et la coalition Jamm Ji. Un fait qui a considérablement écorné sa crédibilité… Beau parleur, il n'en demeure pas moins un homme politique futé. Mais la ruse suffit-elle pour conquérir le pouvoir ? Réponse le 25 février prochain !
Landing Savané
Sincèrement, cet homme, on nous l'a changé. Landing Savané faisait partie des leaders, opposants de Diouf, qui avait le plus de chances à diriger ce pays, après l'intermède Wade. Il était adulé de la jeunesse sénégalaise, de par sa constance et son sens élevé de l'éthique politique. Mais l'alternance l'a vraiment changé. Malgré les innombrables scandales, Landing Savané n'a osé piper mots sur ces affaires qui ont secoué le pays, se barricadant derrière la solidarité gouvernementale. Comble du paradoxe, il est candidat contre un régime qu'il a défendu durant sept ans. Ce n'est que récemment qu'il a pris le contre-pied du pouvoir, quand les policiers du régime se sont acharnés sur les opposants qui devaient marcher. Il va en campagne. Qu'est-ce que Landing dira aux Sénégalais ? En tout cas, nous osons croire qu'il ne va pas attaquer le régime, puisqu'il fait partie du système.
Me Mame Adama Guèye
Il est un candidat indépendant. Brillant avocat, à force de se battre, il a fini par mettre sur pied un cabinet de référence dans le milieu des affaires. Me Mame Adama Guèye n'est pas un homme politique, il est de la société civile. Il est le candidat «Sellal ». Et qui dit « Sellal » fait référence forcément à «Tilimaal». Ce qui veut dire que Me Adama Guèye et Cie mettront l'accent sur la bonne gouvernance. Certes, il est candidat à la présidentielle, mais Mame Adama Guèye n'a pas la prétention de la gagner. Et il est clair qu'il veut passer son message, et se faire connaître au niveau du pays. Eh oui, pour gagner la prochaine présidentielle, il faut être un leader d'envergure nationale.
Alioune Mbaye
Il est candidat à la présidentielle. Mais sincèrement, à notre avis, ce promoteur de lutte est un farceur. Petit Mbaye, comme l'appellent les intimes, qui ne peut même pas être chef de quartier là il où vit… comment donc, peut–il prétendre diriger le Sénégal. Au-delà même cette impopularité, il n'a pas le background. Nous n'allons jamais confier notre pays à un «bana bana». Il nous procure énormément de plaisir en organisant des galas de lutte. Mais là, c'est du sérieux ! Revenons encore à la présidentielle. Si par extraordinaire, Koor Mame Mbeugué ak …est élu ; sûr que « Tyson » sera le Premier ministre, « Bombardier », ministre des Forces Armées, Tapha Guèye, ministre des Affaires Etrangères, Yékini, ministre de la Justice , Yawou Dial, directeur de cabinet du président Petit Mbaye… Catastrophe nationale !
Cheikh Bamba Dièye
A l'image de son défunt père, c'est est un homme de principes. Patron du FSD/BJ, sa formation politique fait partie des partis qui ont porté Wade au pouvoir. Mais il faut préciser qu'à l'époque, c'est son père Cheikh Abdoulaye Dièye qui en était le secrétaire général. Aux commandes, Cheikh Bamba Dièye a certes rénové le parti mais il lui reste à l'imposer sur le plan national. On a l'impression que le FSD/BJ est un parti régional. Au-delà de Saint Louis, cette formation politique est presque inconnue. Candidat à la présidentielle, il n'a aucune chance de la remporter. Même si la pertinence de ses idées est à saluer.
Mamadou Lamine Diallo
Polytechnicien, ingénieur des mines, et Dr en économie, Mamadou Lamine Diallo est candidat à la présidentielle du 25 février prochain. Il est du lot des « indépendants ». Technocrate confirmé, il a fait ses preuves, aussi bien sur le plan national qu'international. Très crédible au niveau des institutions financières internationales, il a eu la chance d'y occuper de hautes fonctions. Mais cela suffit-il pour briguer les suffrages des Sénégalais pour la présidentielle de 2007. Certes, il y a eu l'exemple de Yayi Boni au Bénin, mais il faut reconnaître que le Sénégal n'est pas encore arrivé à ce degré de maturation dans le choix des candidats. Les politiciens, surtout ceux qui sont au pouvoir, ont largement contribué à ce fait. Mais sous peu, la donne va changer, car les hommes politiques ont montré leurs limites. Mais pour cette élection, il faut le reconnaître, Diallo y va sans grande illusion.
Me Doudou Ndoye
Il est le secrétaire général de l'Upr. Grand juriste, il n'en demeure pas moins un piètre homme politique. En effet, Me Doudou Ndoye se présente pour la première fois à une élection présidentielle. Mais jusqu'à présent, ce brillant avocat peine à sortir du centre-ville de Dakar. Ministre de la Justice durant le règne socialiste, il a d'abord milité au Mjups (Mouvement des jeunes de l'Ups) avec un certain Moustapha Niasse, puis au Pds ; avant de tracer sa propre voie. Il était Souteneur de Diouf en 2000 (en compagnie de la styliste Aïda Diop Diamono, l'ex-Mme Diack-le Parrain). Tantôt il soutient Wade, tantôt il le charge. Homme politique difficile à cerner, Doudou, comme on l'appelle en milieu lébou, ne peut rien gagner, mais il faut s'attendre à des déclarations, comme il sait bien les faire…
Louis Jacques Senghor
Il n'est pas tellement connu des Sénégalais. Mais il paraît qu'il est dans le milieu pétrolier, aussi il est un petit-fils du premier Président du Sénégal indépendant, Léopold Sédar Senghor. Non seulement, il n'a pas le charisme de son grand-père, mais Louis Jacques Senghor n'a pas non plus beaucoup de chances de briller. Il brigue les suffrages des Sénégalais à la présidentielle, avec une pléthore de candidats dont certains sont dans l'arène depuis trente ans. Sérieusement, Louis Jacques Senghor devait briguer le poste de chef de village, de président de la communauté rurale ou d'une mairie, avant de se lancer à l'assaut de la présidentielle.
Modou Dia
Candidat à la présidentielle de 2007, cet ancien ambassadeur du Sénégal en Arabie Saoudite, fait partie des candidats dits indépendants. Il est accusé à tort ou à raison de rouler pour Wade, l'actuel président de la République. Selon certaines indiscrétions, il est l'épouse de Indou Wade, la fille du grand frère de Me Abdoulaye Wade. Crédité d'une fortune colossale, l'ambassadeur a décidé de faire le tour du Sénégal pour « chasser » son « goro » du palais. En a-t-il les moyens ? Peut être financiers… Mais sur plan de la représentativité, Modou Dia est un nain. Donc, ce Saint-louisien n'a aucune chance de remporter la prochaine présidentielle. En résumé, c'est un tocard pour cette course à la présidentielle…
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