La femme de Jean-Paul Dias qui faisait face à la presse a dénoncé «l’acharnement contre sa famille». Pour elle, les arrestations successives de son mari et de son fils sont l’expression d’une discrimination qui ne dit pas son nom.
Au nom de l’époux et du fils en prison, Christiane Dias ne compte pas baisser les bras. Hier, dans la demeure familiale, elle a tenu une conférence de presse pour décrier «l’acharnement sur sa famille». Visiblement rongée par la fatigue et décidée à ne laisser paraître aucun signe de faiblesse, elle a exprimé le «sentiment de révolte, d’indignation et d’écœurement» qui l’anime devant l’incompréhensible. «Je continue de m’interroger sur les raisons de cet harcèlement à l’endroit de ma famille.»
Pour Christiane Dias, l’emprisonnement de Jean-Paul et de Barthélémy Dias ressort «d’une volonté délibérée du régime en place d’exclure définitivement sa famille du champ politique, voir du pays». Sinon, comment comprendre que «la sénégalité» de Jean-Paul-Dias fasse l’objet d’une enquête de la police. «C’est un scandale ignominieux», juge la dame Dias, qui rappelle que son époux a occupé de hautes fonctions dans ce pays. Dont, celle de ministre dans le premier gouvernement de majorité élargie en 1991, alors qu’il était un compagnon de l’actuel chef de l’Etat, Me Abdoulaye Wade. C’est pourquoi, Mme Dias soutient que cette affaire reste «une discrimination raciale, sociale». Une forfaiture. Mais qu’à cela ne tienne, elle informe que toute sa famille possède le certificat de nationalité sénégalaise et personne ne les empêchera de jouir de leurs droits civiques. De toutes les façons, annonce-t-elle, Jean-Paul Dias tiendra une conférence de presse dès sa sortie de prison pour élucider définitivement cette affaire de deux actes de naissance dont le procureur du tribunal des flagrants délits faisait allusion lors du procès de mercredi dernier.
En tout cas, Mme Dias estime que l’acharnement doit s’arrêter pour éviter les dérives. Elle évoque, comme exemple, la situation en Côte d’Ivoire. Elle rappelle les conditions de l’arrestation de son mari et la perquisition effectuée par la Division des investigations criminelles à son domicile en compagnie de son fils. «Pourquoi tant de meurtrissures, de haine, de mépris, de méchanceté à notre endroit quand les chefs religieux prônent le dialogue inter-religieux pour un Sénégal de paix.»
Ainsi, Christiane en appelle au bon sens de Me Wade et à l’amitié du ministre de l’Intérieur, Ousmane Ngom. Elle croit savoir qu’après le drame du bateau le Joola, quand Dakar croule sous le poids des ordures, quand les paysans sont découragés et que les citadins souffrent des coupures d’électricité, le Président de la République doit refuser «cette manipulation de personnes tapies dans l’ombre et qui agissent de façon machiavélique dans le seul but de se débarrasser de Jean-Paul Dias et son fils».
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