Prochaine législature: Wade veut une parité absolue entre hommes et femmes

Le président de la République, par la voix de son Premier ministre, dans un message adressé aux députés hier, a dit sa « détermination à respecter et à faire respecter les principes énoncés dans notre charte fondamentale », notamment l’article 79. A la veille de la confection des listes pour les élections législatives de février 2007, Me Wade, qui a été à l’origine de l’adoption par ses pairs présidents de l’amendement sur la parité absolue à la Commission de l’union africaine, souhaite que la prochaine Assemblée nationale compte autant de femmes députées que d’hommes. Dans cette perspective et au nom des principes de « justice, d’équité et de partage », Me Wade a lancé un « appel solennel à tous les partis politiques à faire plus de place aux femmes dans la composition de leurs listes pour les élections législatives de février 2007 et au-delà ». Tout en reconnaissant la difficulté qu’il y a à atteindre cet objectif d’égalité des genres dans les investitures des partis, soumises à l’approbation de leurs instances dominées par des hommes, le chef de l’Etat demande que chacun fasse « un pas décisif dans ce sens pour atteindre cet idéal dans un délai raisonnable ». Le Président Wade n’a pas manqué d’arguments pour convaincre. Ainsi, puisant dans la sociologie politique, le droit international et l’histoire des héroïnes célèbres, Me Wade estime que « notre histoire nous y prédispose, nos valeurs traditionnelles nous le permettent, les normes internationales nous le recommandent ». Pendant ce temps, le président a également déploré le fait que malgré l’engagement déterminé et l’enthousiasme constant des femmes dans la mobilisation et l’animation des partis, « elles sont reléguées au second plan quand vient le moment de sélectionner les futurs représentants du peuple ». Par conséquent, le chef de l’Etat considère que « c’est une injustice qu’il convient de réparer au plus vite. Les femmes sont une composante essentielle de la population sénégalaise. Elles apportent une contribution majeure à l’œuvre de construction nationale, que ce soit dans les foyers, à l’école, au bureau, aux champs, dans les usines ou les milieux d’affaires ». Mais, selon toujours Me Wade, c’est à l’Assemblée nationale de discuter et adopter les lois qui déterminent la vie de la nation et le destin du peuple : « Il est par conséquent plus juste, plus légitime et plus équitable que la composition de l’institution parlementaire soit l’illustration de la volonté populaire exprimée dans notre Constitution ». Le président de l’Assemblée nationale, au nom de ses collègues députés, s’est félicité de « l’appel que vient de lancer le chef de l’Etat ». Tout comme Aïda Mbodj, ministre de la Femme, de la Famille, du Développement social et de l’Entreprenariat féminin. « Le Président Wade a pris ses responsabilités et nous l’apprécions de façon positive », s’est-elle félicitée. Même son de cloche chez Aminata Mbengue Ndiaye du Ps : « C’est un pas important. Le président vient de jeter des jalons, maintenant nous attendons l’application pratique de sa volonté politique ».