Le ministre d'État, par ailleurs secrétaire général de And Jëf- Pads, restera-il avec ses autres camarades aux affaires jusqu'en décembre prochain ? L'évidence s'estompe de jour en jour. Car, Landing Savané et ses affidés ont estimé, qu'un projet de modification de la Constitution en vue de supprimer le quart bloquant à l'élection présidentielle n'est qu'un faux débat. Cette énième démarcation des "follistes" pourrait bien fâcher Abdoulaye Wade, unique maître du jeu, d'ici février prochain, au moins.
Le Secrétariat permanent de And Jëf/Parti africain pour la démocratie et le socialisme (Aj/Pads) était en conclave mercredi dernier. À l'occasion, Landing Savané et ses camarades se sont penchés sur le projet de modification de la Constitution en vue de supprimer le quart bloquant à l'élection présidentielle, que le gouvernement s'apprête à soumettre aux députés. Pour le Secrétariat de Aj/Pads, "l'enjeu est ailleurs". En effet, développent M. Savané et ses camarades, "l'essentiel" est que tout candidat doit, pour être élu au premier tour, obtenir la majorité absolue des suffrages exprimés, dans le cas contraire, "il sera nécessairement organisé un second tour". Comme ce fut le cas à la dernière présidentielle de 2000. L'élection présidentielle à deux tours représente, aux yeux des "follistes" un "élément essentiel" du système démocratique sénégalais. Le vote n'étant pas rendu obligatoire au Sénégal, contrairement à Macky Sall, Secrétaire général adjoint du parti au pouvoir, M. Savané et ses camarades estiment qu'il revient alors à l'ensemble des forces politiques et sociales "d'assurer une bonne mobilisation de l'électorat", pour une participation "massive et consciente" des Sénégalais aux élections. C'est de cette manière, estime la crème de Aj/Pads, que l'on garantit "l'expression effective" de la souveraineté populaire. Dans leur communiqué, les "follistes" ont demandé également au régime de Me Wade de "mettre un terme rapide" à la "détérioration de la conjoncture économique et sociale". Ils envisagent de tenir leur "Université d'hivernage" et leur Conseil national en novembre prochain. C'est leur Conseil qui va entériner ou revenir sur la candidature de Landing Savané à la prochaine élection présidentielle. D'ici là, lui et ses trois camarades, nommés ministres, resteront-ils au gouvernement ? Car, si leurs dernières sorties avaient soulevé l'ire de bien des libéraux, le projet qu'ils désavouent tient à cœur les libéraux, Me Wade en premier. Et c'est connu, l'incompatibilité de caractère et d'humeur finit toujours par séparer un couple. S'y ajoute que Me Wade est réputé hostile à la critique : les motifs de ses divorces avec ses anciens alliés, Moustapha Niasse, Amath Dansokho, Abdoulaye Bathily et Madior Diouf, sont encore frais dans les mémoires. Bref, Me Wade pourrait défenestrer M. Savané et Cie avant le terme de leur deal : décembre 2006. Et les postulants à leurs "stations" sont légion et s'agitent.
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