Le ‘protocole de Wade’ ne dit pas autre chose. Selon ce document, Idrissa Seck s'engage, dès sa libération, à remettre à Me Ousmane Sèye et à Me Nafissatou Diop, pour le compte de Me Wade, la somme de 7 milliards à titre d'acompte sur les fonds politiques.
Où est la justice dans tout cela ? On a loué une maison chic dans le quartier résidentiel de Fann, mobilisé des magistrats aux frais du contribuable sénégalais pour ensuite tout mettre sous le boisseau et négocier la sortie de prison d'Idrissa Seck moyennant le versement de l'argent des fonds politiques que celui-ci se serait approprié illégalement. Les portes de la prison de Rebeuss ont été ouvertes tard la nuit pour permettre à Me Ousmane Sèye et Me Nafissatou Diop Cissé, respectivement émissaires de Me Wade et d'Idrissa Seck, de discuter avec l'ancien Premier ministre. Aux orties le règlement qui régit l'administration pénitentaire !
La Justice sénégalaise a, donc, servi de caution dans un différend crypto-personnel opposant Me Wade et Idrissa Seck et portant sur les fonds politiques. Tous les deux viennent de reconnaître, à la face des Sénégalais et de l'opinion internationale, que le nœud gordien de leur inimitié réside dans une question pécunière. Me Wade, en sa qualité de chef de l'Etat, peut disposer, à sa guise, des fonds politiques dans la limite de la légalité et de l'intérêt de la nation. Mais, les deux protocoles indiquent que l'argent des fonds politiques devait servir à financer la campagne électorale de Me Wade pour les élections de 2007 et de 2012 ? Où est l'intérêt de la nation dans tout cela ?
Quelle que soit la provenance des fonds politiques, il ne faut pas perdre de vue que Me Wade en a été doté du fait de l'institution ‘président de la République’ qu'il incarne. Par conséquent, il en est le seul répondant devant les Sénégalais. La question est alors de savoir comment cet argent est tombé entre les mains d'Idrissa Seck, qui a été son directeur de cabinet, puis son Premier ministre. Pour ce dernier, ces fonds lui ont été confiés par le chef de l'Etat qui en avait défini la grille de répartition. Des arguments que rejette Me Wade qui estime avoir été grugé par Idrissa Seck. La polémique atterrit sur le terrain judiciaire qui, visiblement, a été mis à contribution pour contraindre Idrissa Seck à rembourser.
Mais, malgré les protocoles de Rebeuss, l'ancien Premier ministre semble ne s'être pas exécuté. La justice pourrait, à nouveau, être mise en branle.
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