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Politique

Révélations d'Amath Dansokho : Wade voulait le poste de vice-président pour Idrissa Seck

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Révélations d'Amath Dansokho : Wade voulait le poste de vice-président pour Idrissa Seck
C’est parce que lui et ses camarades étaient prêts à sacrifier leurs vies que Wade a reculé pour laisser s’exprimer la volonté populaire. Sur cette question et sur d’autres, Amath Dansokho, comme à son habitude, a donné libre cours à sa pensée. C’était au micro de nos confrères de Walf Tv.

Victoire de l'opposition

‘Nous avions dit que nous allions le battre (Wade, Ndlr) et on l'a battu. S'il a gagné avant, c'est parce que nous n'avions pas pris les mesures que nous avons prises pour ces élections locales. Avant ces élections, j'ai dit que cette fois ci, si les choses ne sont pas normales, nous sommes prêts à répondre et de façon foudroyante. Il a compris le message et nous allions le faire au prix de nos vies. C'est cela qui nous a sauvés. C'est parce que nous avons pris des mesures dissuasives, efficaces et que l'opinion internationale était avertie que nous n'allions pas tolérer, comme d’habitude, des élections truquées. Dans les campagnes, l'administration est encore très faible et nous n'étions pas dans les bureaux. Il y a 105 communes et collectivités locales où on n'a pas présenté de listes parce que l'administration a tout fait pour compliquer la tâche à l'opposition. C'est le cas, par exemple, à Kédougou où l'administration a refusé de manière scientifique nos listes. Pour les régionales, ils ont organisé ces élections de telle manière qu'un résultat positif ne puisse en sortir. Dans cette localité, Wade lui-même a réuni le gouverneur, le préfet et les têtes de liste de la coalition Sopi 2009 et a dit à ces derniers : ‘Je m'en vais, mais si vous perdez ces élections, vous aurez affaire avec moi’.

Contentieux sur le fichier électoral

‘Le fichier n'est pas fiable. A Dakar, il n'a pas pu manipuler le fichier parce que nous avions des équipes de vigilance. Là où nous avons pris des mesures, il a été battu et c'est cela que nous allons continuer pour les prochaines élections. En 2007 aussi, Wade n'était pas bien élu. Deux mois séparaient la présidentielle des législatives et nous lui avions demandé par lettre, comme on le faisait d'habitude du temps de Diouf, d'examiner le fichier et il nous a répondu de manière insolente à travers Ousmane Ngom, ministre de l'Intérieur à l'époque. Il a refusé de discuter avec nous parce que pour lui, il fallait qu'on se soumette. Car, il voulait que nous lui donnions notre accord pour qu'il se fasse remplacer par son fils à la tête de l'Etat. Et tous les gens qui ont contesté cette décision, ont en fait les frais : Idrissa Seck a été le premier, ensuite Macky Sall. Si vous voulez être bien avec lui, dites-lui que c'est Karim qui doit être président. Tous ses actes sont commandés par cette obsession quasi métaphysique d'installer son fils. C'est cela la cause du blocage du pays.’

Dialogue avec l'opposition

‘Nous ne sommes pas des enfants de chœur. Il n'a ouvert aucune fenêtre pour qu'on discute parce que son obsession c'est : qu'est-ce que je vais devenir moi Wade, si mon fils ne prend pas le pouvoir ? Il n'a confiance en personne. Même pas à son parti.’

Statut et du chef de l'opposition

‘Nous avons l'habitude de dialoguer avec lui. Pour cela, nous n'avons pas besoin d'un chef. En tout cas, en ce qui me concerne, personne n'est mon chef (…). S'il veut un chef qu'il veut désigner c'est son affaire, mais je ne serai sous la tutelle d'aucun autre chef de parti C'est le suffrage universel qui décide du poids et de la réalité des partis. Ce statut était dans la Constitution. Pourquoi, il ne l'applique pas ? En fait, il croit qu'il peut faire exploser l'opposition. Je connais tous ceux qui sont dans l'opposition et je ne crois pas qu'il y ait une personne qui court derrière ce statut. Nous travaillons bien comme ça, nous ne sommes pas des Anglais. Notre culture politique jusqu'à nouvel ordre est française. Le statut du chef de l'opposition a toujours été son rêve dès les années 1960. Une fois, en 1989, au plus fort des tensions, il est allé voir le président Abdou Diouf et lui a proposé de le nommer vice-président, mais une fois nommé par lui, il ne pourra plus le démettre. Vous ne pouvez pas imaginer l'appétit de pouvoir de Wade.’

Poste de vice-président à une femme

’Il a dit vouloir une femme pour le poste de vice-président, mais ce n'était pas cela qu'il voulait. Vendredi, jusqu'à la dernière minute, il avait voulu annoncer autre chose, mais ce sont des gens qui l'ont raisonné. Il voulait annoncer que c'est Idrissa Seck qui portera sur son dos son fils Karim Wade mais, son entourage a fait des efforts pour l'en dissuader. Alors, puisqu'il a été dissuadé, il a fait cette diversion sur la femme vice-président. C'est une diversion : ce sont les gens qui lui ont dit de laisser cette histoire de Karim et de ne pas provoquer encore une fois la population puisque les choses ne sont pas encore calmées. C'est cela qui l'a fait changer d'avis. D'après le compte-rendu qu'on m'en a fait dans les hautes sphères du Pds, le schéma est qu’Idrissa Seck va être nommé vice-président, mais un vice-président à qui on fait signer des décrets et qui n'assure pas son intérim. Alors, quand il va réaménager la Constitution, il quitte le pouvoir ; Idrissa Seck devient le président et Karim son vice-président. Voilà le monstre qu'il a voulu annoncer vendredi et qu'il n’a pas eu le courage de faire.’

Division au sein de l'opposition

‘Je suis convaincu qu'il y a des problèmes. Les partis ont des histoires différentes. Nous sommes des alliés, mais les ambitions existent. Cependant, la lucidité que les Sénégalais attendent de nous, ce n'est pas de nous déchirer. Il y a des difficultés certes, mais je vous assure qu'à 80 %, nous allons les surmonter sur la base d'une unité consolidée pour une plus grande efficacité pour les luttes à venir et assurer ce que nous avons commencé le 22 mars. C'était plus difficile de faire les investitures.

‘Et puis, ces querelles sont le résultat des déformations que Wade a introduites dans la société parce que l'argent est devenu une préoccupation. Le pays est par terre économiquement et les positions politiques sont devenues très lucratives. Le moindre maire a 500 mille francs par mois dans un pays où le paysan n'a même pas 20 mille francs de revenu. Alors, tout le monde se jette et il l'a fait exprès. Quand il y a une pareille situation, tout le monde veut être servi. Mais, notre ambition pour le Sénégal est telle que nous en sortirons renforcés.’

Candidature unique présidentielle de 2012

‘Peut-être que la situation va changer, nous aurons une démocratie véritable en plus, je ne crois pas que Wade va rester jusqu'en 2012. Mais de toute façon il ne peut pas gagner en 2012.’

Propos transcrits par Charles Gaïky DIENE (Avec Walf Tv)



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