Révision du code électoral : Le pouvoir ne veut pas d’une commission cellulaire

Pour arriver à un code consensuel, la Cap21 demande que les travaux soient pilotés par le National démocratic institut (Ndi), à la fois pour son indépendance et sa maîtrise du code électoral Sénégalais.

La Cap21 ne veut pas d'une commission cellulaire que prône Bennoo Siggil Senegaal pour arriver à un code consensuel. A la place, elle propose un médiateur extérieur : le National démocratic institut. Une ‘meilleure’ manière, selon Iba Der Thiam et les siens, d’assurer de la transparence dans le déroulement des travaux. ‘Nous pensons que la meilleure façon de régler la question (sur le choix du médiateur : Ndlr), c'est de faire appel à un médiateur extérieur, totalement indépendant, qu'on ne peut soupçonner d'aucun parti pris’. Voilà pourquoi, poursuit Iba Der Thiam, ‘nous voulons demander au Ndi (National démocratic institut) américain de venir jouer la fonction de médiateur et, en ce moment là, nous estimons que les choses seront claires’.

Si la Cap21 qui recevait hier les organisations de la société civile, a porté son choix sur la Ndi, c’est parce qu'‘il connaît le code électoral du Sénégal pour y avoir travaillé pendant des années et aidé à trouver un consensus dans les années précédentes’, renseigne son coordonnateur. Les alliés du Pds se disent aussi favorables à l'implication de la société civile dans toutes les étapes du processus électoral. Et c'est pour ‘entendre les arguments des uns et des autres et se faire elle-même sa propre idée parce qu'on l'a trop souvent mal informée, l'on a cherché de la manipuler, de l'instrumentaliser pour tenter de la dresser contre le régime en place’, selon le Pr Thiam.

Aux membres de l'Ondh, d’Amnesty international et de la Raddho, venus alerter sur les relations tendues entre le parti au pouvoir et l'opposition, les leaders de la Cap21 ont fait savoir qu'il n'y a pas de péril en la demeure. ‘Nous ne pensons pas que le Sénégal soit installé dans une situation de violence cyclique. Il y a eu certes ce qui s'est passé à Thiès que nous déplorons tous et pour laquelle la justice a été saisie’. Mais, rassure le Pr Iba Der Thiam, ‘c'est un fait isolé, tout comme ce qui s'est passé à la permanence du Pds, ainsi que les violences qu'il y a eues lors des renouvellements. Le Sénégal reste un pays de paix et de stabilité’. Seulement, les leaders de ce cadre demanderont à leurs hôtes de faire de sorte que toutes les formes de violences soient maîtrisées pour que cesse la violence. Il s'agit principalement, selon le vice-président de l'Assemblée nationale, ‘de faire cesser des discours ou propos qui sont de nature à provoquer la violence’. Iba Der Thiam de faire comprendre à Alioune Tine et sa délégation que l'opposition regroupée dans Bennoo Siggil Senegaal ne veut pas des élections et est en train de créer une situation qui empêchera les élections de se tenir. Mais ‘nous sommes capables de faire face à la situation avec détermination, dans la sérénité la plus complète’, a-t-il averti.

La Cap21 promet toutefois de travailler à renforcer la paix au Sénégal. Car notent ses membres, ‘il n'y a pas de développement sans paix, c'est la condition du progrès, de l'entente sociale et du bien-être matériel et moral’. Mais, insiste le Pr Thiam, ‘le contraire de la paix, c'est la violence et la violence n'est pas que physique, elle aussi verbale, épistolaire, comportementale. Et il y a tous les jours des formes de violence verbale qui sont beaucoup plus choquantes pour le Sénégal et pour notre culture que la violence physique’.

Sur l'objet de leur visite, Alioune Tine de la Raddho qui a porté la parole de ses collègues indique que cela s'inscrit dans le cadre d'une démarche qui consiste ‘à faire en sorte qu'il y ait un consensus sur les règles du jeu’. Aussi ajoute-t-il que ‘la violence notée ces derniers temps explique aussi notre démarche qui est pro-active’.