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Politique

REPARTITION DES SIEGES A L’ASSEMBLEE NATIONALE - Une profanation « légalisée » de la loi

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REPARTITION DES SIEGES A L’ASSEMBLEE NATIONALE - Une profanation « légalisée » de la loi

Le chef de l’Etat, Me Abdoulaye Wade, comme la loi l’y fait obligation, a signé le décret 2006-1350 du 8 décembre 2006 portant répartition des sièges de députés à élire au scrutin majoritaire départemental des élections législatives de 2007. Une clé de répartition qui n’a pas manqué de susciter moult réactions depuis sa promulgation. « Curieux procédé » ont dit certains, dépités, à la lecture du décret, « pour raffermir l’unité d’une nation ». Tandis que les autres en appellent à « savoir raison garder » pour ne pas « agresser outre mesure le fragile équilibre national ». Tous semblent s’accorder cependant, sur le fait que la répartition a plus tenu compte « d’un procédé politicien » que d’un acte « politique accompli conformément à la loi ». L’article 143 du Code électoral a été « superbement ignoré ».

Ils seront 90 élus au « raw gadou » (scrutin majoritaire à un tour) départemental de février prochain. Ainsi en a décidé le maître du jeu politique, le président de la République, contre 60 « choisis » sur la liste nationale proportionnelle. La 10ème législature « prorogée » de l’Assemblée nationale avait auparavant porté le nombre de députés à 150 pour la prochaine législature contre 120 actuellement.

Cependant, les stratèges « libéraux » en ont-ils fait qu’à leur tête en soumettant au président de la République le projet de répartition, objet du décret n° 2006-1350 du 8 décembre 2006 ;-il serait en effet curieux que le projet de répartition soit le fait de fonctionnaires attitrés, autrement il est à désespérer de l’Administration sénégalaise, notent plusieurs observateurs interrogés ? L’article 143 (Loi n°92-16 du 7 février 1992) du Code électoral a été « allégrement » violé par cette répartition qui a ignoré « fièrement » le poids démographique de certains départements « à la couleur politique douteuse », au profit de d’autres certainement « plus sûrs », dit-on au sein de l’opposition comme dans certains cercles non partisans intéressés par la chose politique. Pourtant le législateur en promulguant cet article qui dit en son premier alinéa que « dans chaque département, seront élus cinq députés au plus et un député au moins. Le nombre de députés à élire dans chaque département est déterminé par décret en tenant compte de l’importance démographique respective de chaque département (…) », cherchait assurément à raffermir l’unité nationale tout en répartissant équitablement les sièges à pourvoir. Les libéraux n’en n’ont cure. Ils répartissent selon leurs « intérêts politiques du moment », semblent-t-ils se dire. Ainsi, curieusement, le département de Fatick, la ville du Premier ministre, Macky Sall avec ses 271 139 habitants au 31 décembre 2006, selon les projections officielles de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie logée au ministère de l’Economie et des finances, se voit crédité de trois députés contre deux pour Nioro, la capitale départementale de son devancier et aujourd’hui, opposant Moustapha Niasse de l’Alliance des forces de progrès (Afp), qui totalise, selon les mêmes statistiques, 287 996 habitants. Par quelle alchimie ? Mystère et boule de gomme. On retrouve la même curieuse sollicitude pour Saint-Louis avec ses 231 228 habitants. Le département du directeur des structures du Parti démocratique sénégalais (Pds), Ousmane Masseck Ndiaye, ministre du Tourisme et maire de la ville et du ministre de l’Intérieur, Me Ousmane Ngom aura quatre députés à l’issu du scrutin majoritaire de février prochain au regard du décret portant répartition nationale des sièges à pourvoir. Dans le même temps, le département de Mbour dans la région de Thiès où le Pds paraît éprouver quelques difficultés pour asseoir son leadhership avec ses 529 509 habitants n’aura droit qu’à trois élus. Joseph Ndong de Joal appréciera. Bignona, avec ses 231 452 résidents, n’aura que deux députés, tandis que Saint-Louis, elle, en a quatre. Que dire de Bakel, le département oublié ? Sinon que malgré ses 222 945 habitants, on a pensé qu’il ne devait être représenté à l’Assemblée nationale futurement, que par un seul député ! Pendant ce temps, Dagana qui compte moins d’habitants, 213 342 habitants en rafle trois. Les exemples sont nombreux.

Certains observateurs qui s’en désolent attirent cependant l’attention des autorités sur la nécessité de faire observer l’équité dans ce domaine « pour ne pas réveiller les démons de la division et de la dissension ». Selon eux, « il est dangereux pour des raisons simplement politiciennes, d’agresser inutilement la cohésion nationale ». Sud Quotidien pour sa part, offre ci-contre un tableau réalisé par un de ses lecteurs, analysant ainsi cette curieuse répartition.



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