RESTITUTION DE SON PASSEPORT PAR LA SÛRETÉ URBAINE : Macky Sall pourra-t-il voyager ?

C’est comme si elles avaient été entendues par les autorités judiciaires. Les femmes de l’Alliance pour la République (APR), qui avaient menacé de faire du bruit pour la restitution du passeport de leur leader accusé de blanchiment d’argent sale, viennent d’obtenir en quelque sorte gain de cause. Hier, le Procureur de la République sur les mains de qui le dossier de l’enquête a atterri, a restitué à l’ancien président de l’Assemblée nationale son document de voyage. Mais, une question reste en suspens : Pourra-t-il néanmoins voyager ? 
 
Ouf de soulagement au niveau de l’Alliance pour la République (APR). Macky Sall, leur leader, vient de recevoir son passeport confisqué suite à l’enquête préliminaire à la police. L’homme est cité dans une affaire de blanchiment d’argent en intelligence avec un Chef d’Etat étranger. Après avoir obtenu gain de cause hier, le porte-parole du parti dirigé par Macky Sall que nous avons joint par téléphone estime que « c’était important pour son leader et pour le pays ». Interpellé sur le déplacement de Macky Sall aux Etats-Unis au courant en début de ce mois, M. Seydou Guèye soutient que rien ne s’oppose à ce que l’ancien président de l’Assemblée nationale se rende au pays de l’Oncle Sam même si l’enquête doit se poursuivre. Toutefois, il est clair que l’homme étant à la disposition de la justice, rien ne s’oppose à cette dernière à lui refuser un voyage à l’étranger. C’est dire que la restitution du passeport n’est pas forcément une liberté qui lui est accordée de quitter le territoire national.
Rien n’est encore gagné pour M. Sall, du moins s’agissant de cette affaire et des désagréments que cela pourra lui causer. Néanmoins, les femmes de ce parti vont devoir surseoir à leur décision de marcher sur le Palais de la République, et pour cause. Le Procureur de la République, sur les mains de qui le dossier de l’enquête a atterri, a restitué hier à l’ancien président de l’Assemblée nationale son document de voyage. Accusé par le ministère de l’Intérieur à travers un communiqué diffusé le 26 janvier dernier de blanchiment d’argent sale, l’ancien président de l’Assemblée nationale, M. Macky Sall, avait reçu le lendemain une convocation du commissaire Diagne de la Sûreté urbaine de Dakar. Au terme de cet audit qui a duré trois tours d’horloge, le passeport du président de l’Alliance pour la République a été confisqué par les enquêteurs avant de lui demander de rester à leur disposition.
Le responsable de l’APR au Gabon, M. Abdoulaye Sall, cité dans cette affaire s’est vu, lui, aussi son passeport lui être retiré après avoir passé quelques heures entre les mains de la justice avant d’être libéré. Dans cette affaire, les conseillers juridiques de Macky Sall, avec à leur tête Me Moustapha Diop, avaient non seulement dénoncé cette « atteinte à la liberté », mais aussi ils avaient engagé la bataille juridique pour la restitution du document de voyage de leur client. Dans le même sillage, le Mouvement national des femmes de l’APR et les partisans de Macky Sall avaient à leur tour engagé la bataille politique pour que leur leader recouvre sa liberté d’aller et de venir.