D’aucuns avaient soupçonné des relations politiques souterraines entre Robert Sagna et Me Abdoulaye Wade. Mais, le maire de Zuguinchor a profité de l’émission Demande d’explication de la Première Fm pour lever un coin du voile sur les intentions de Me Wade à son égard. Avec, à la clé, des offres alléchantes que M. Sagna avait déclinées.
Il les a combattus ainsi que leur régime mais, le Président Wade semble éprouver beaucoup de respect et de considération pour des cadres socialistes au point de leur faire des offres alléchantes pour les inviter à venir travailler avec lui. Après avoir proposé un milliard à Mata Sy Diallo contre sa transhumance au Pds, une offre qu’elle avait refusée, Me Wade a aussi fait des avances à Robert Sagna, le maire de Ziguinchor et baron du Ps en lui proposant le poste de vice-président du Sénégal. «J’ai refusé ce poste», a révélé Robert Sagna qui était hier l’invité de l’émission Demande d’explication de la radio Première Fm. Il ajoute que cette offre lui a été faite dans «le sens de l’ouverture alors préconisée par Me Wade à l’égard de tous ceux qui pouvaient l’aider dans le cadre de la gestion de son parti et des objectifs qu’il s’était fixés». Mais, le maire de Ziguinchor fait remarquer : «Je n’ai pas la tête de transhumant.»
Pour motiver le refus opposé à Me Wade, M. Sagna évoque la non-définition «de façon claire, du contenu de ce poste. Qu’est-ce que j’allais faire ? Dans quelles conditions j’allais le faire ? C’est ce qui fait que cela ne me paraissait pas pertinent». En effet, l’invité de la Première Fm est d’avis «qu’on n’entre pas dans un gouvernement pour des sinécures». Bien au contraire, moralise-t-il, «on y entre parce qu’il y a des bases claires, des objectifs clairs, et aussi des perspectives claires de travail». D’ailleurs, l’ancien ministre d’Etat sous le régime de Diouf exhibe fièrement ses 22 ans de présence dans un gouvernement pour rejeter toute offre allant dans le sens de l’appâter. «Je ne pense qu’il faut simplement accepter ce poste pour régler le problème de Robert Sagna au poste de vice-président du Sénégal avec des motards, un logement, beaucoup d’argent etc. Je ne crois pas que c’est cela la solution», raisonne-t-il.
Dans le même sens, M. Sagna a semblé faire la leçon au chef de l’Etat en lui faisant savoir qu’il peut être utile au pays, si c’est de cela seulement qu’il s’agit. «Mais, il ne s’agit pas régler le problème des individus», objecte M. Sagna. De l’intime conviction du maire de Ziguinchor, «on n’a pas besoin de titres et de postes ronflants pour aider à la solution des problèmes de ce pays». Il plaide plutôt pour l’utilisation rationnelle et judicieuse des ressources humaines dont dispose le pays pour apporter des solutions aux problèmes. Car, M. Sagna reste persuadé «qu’il y a des Sénégalais, en dehors des 36 ministres qui composent le gouvernement, qu’on peut mettre à contribution pour aider solutionner les problèmes du pays». «On n’a pas besoin de strapontins pour cela. Nous avons des Sénégalais très compétents dans les différents secteurs qui peuvent apporter au pays plus qu’on ne le croit. Ce n’est pas en entrant dans un gouvernement qu’on peut le faire.» Sa conviction tient aussi de son expérience, laquelle, ajoute-il, lui permet «de rendre service à son pays autrement qu’en entrant dans un gouvernement». Et par conséquent, rabâche-t-il, «ce n’est pas nécessaire que j’y entre».
Cette position affichée par Robert Sagna pour décliner l’offre qui lui a été faite par le chef de l’Etat, a été réaffirmée quand ce dernier a voulu faire de lui le président de l’Assemblée nationale. Voulant rester constant dans sa démarche, le secrétaire général du Rassemblement pour le socialisme et la démocratie/Takku defaraat Sénégal (Rsd/Tds) convoque ces mêmes principes au sujet de la gestion du dossier de la Casamance. Car, de sa position, il ressort qu’il n’est «pas indispensable que d’autres qui ne sont pas nécessairement dans le gouvernement puissent y apporter leur contribution». Il évoque son cas pour faire comprendre que Me Wade peut solliciter ses services. D’autant plus que, argumente-t-il, «je suis casamançais, je fus dans un gouvernement et Wade me connaît aussi».
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