Le mot est lâché. L’aile militaire du Mfdc est d’accord pour aller à la table de négociations avec le gouvernement du Sénégal. Salif Sadio et César Atoute Badiate ont confirmé, hier, l’information sur les ondes de la Rfm.
Le gouvernement du Sénégal et le Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (Mfdc) sont dans une logique de négociation. Les sorties enregistrées dernièrement en sont des preuves palpables. Et après la sortie de M. Souleymane Ndéné Ndiaye, Premier ministre du Sénégal, la semaine dernière, c’est au tour de l’aile militaire du Mfdc de faire une sortie sur les ondes de la Radio Futurs Médias (Rfm). Salif Sadio et César Atoute Badiate ont été tous les deux joints par nos confrères de la radio pour prendre leurs réactions sur les dispositions manifestées dernièrement par le gouvernement du Sénégal à s’asseoir autour de la table de négociations. C’est Salif Sadio qui s’est exprimé le premier en déclarant : «Nous décidons d’aller autour de la table de négociations pour le retour de la paix en Casamance. César Atoute Badiate et moi sommes en phase. Nous avons envoyé des émissaires au gouvernement du Sénégal en présence du journaliste Charles Faye.» César Atoute Badiate a aussi abondé dans le même sens que Salif Sadio. Joint aussi au téléphone, il a déclaré : «Je confirme, je suis pour des négociations pour la paix définitive en Casamance, une paix transparente comme l’a dit Salif Sadio.»
Assises inter Mfdc comme préalable
César Atoute Badiate, qui se réclame comme le leader du Mfdc, n’a pas manqué d’expliquer comment il veut que ces négociations soient conduites. Il a confié qu’il souhaite, d’abord, qu’il y ait des Assises inter Mfdc. C’est-à-dire, des rencontres qui vont certainement permettre aux rebelles du Mfdc de parler le même langage pour ensuite aller à la table de négociations. Car pour que les négociations soient transparentes et qu’elles puissent aboutir à une paix définitive, il faut que tout le monde parle le même langage dans les deux camps. Pour le démarrage de ces Assises inter Mfdc, les rebelles attendent que leurs émissaires rentrent.
Le lieu des négociations en question
Après avoir écouté le Premier ministre et maintenant les rebelles du Mfdc, on peut dire, sans risque de se tromper, que les deux camps sont sur une même et bonne voie vers la paix. Mais la question du lieu des négociations risque d’être un point d’achoppement. Car au moment où le gouvernement du Sénégal soutient que les négociations doivent se tenir entre Sénégalais en terre sénégalaise, César Atoute Badiate tient un discours opposé. Il a répondu tout de go : «Non, je ne suis pas d’accord pour que les négociations se fassent au Sénégal. Parce que ce n’est pas une question nationale. Le problème a assez duré et nous devons négocier dans un pays limitrophe, mais pas le Sénégal. Parce qu’actuellement, c’est un problème international.». Pour ce qui est du pays à choisir, M. Badiate explique que ce «n’est pas à lui de choisir un pays. C’est le Mfdc qui doit décider». Tout ce qu’il demande au gouvernement du Sénégal, c’est de respecter leurs mandataires. Car aujourd’hui, ils ont décidé d’aller à la table de négociations «parce que la plupart des morts sont des innocents. Nous voulons mettre une fin à cela, en allant vers des négociations justes et transparentes». Pour ce qui est du contrôle de l’aile politique, M. Badiate confie que la question sera vidée lors des Assises inter Mfdc. Mais d’emblée, il répond que le Mfdc ne rejette personne
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