SENEGAL: Le syndrome Diouf dans le camp présidentiel

XIBAR.NET (Dakar, 28 Juin 2010) -La président Wade avait monté l’Alliance sopi pour toujours qui doit porter sa candidature pour un troisième mandat à la tête du Sénégal. Mais cette coalition est atteinte d’une maladie congénitale, qui pourra être fatale à Abdoulaye Wade, candidat à sa propre succession, à 86 ans.

Me Wade s’était entêté à maintenir Mamadou Diop Decroix au poste de coordinateur de l’Alliance sopi pour toujours. Mais, maintenant, suite aux assauts de la majorité des leaders de cette coalition politique qui le contestent, Decroix est essoufflé : « J’en ai assez de supporter les coups bas. J’ai décidé d’arrêter ça », s’est-il résigné. Ses détracteurs ont installé à sa place Me Mbaye Jacques Diop, et attendent ce que dira Me Wade de leur choix. Le vent est entrain de mal tourner pour celui-ci. Car, désavouer le camp de Me Mbaye Jacques consistera à s’aliéner, dans les urnes, le soutien de celui-ci. L’approuver équivaudrait à frustrer le camp de Decroix, qui voudrait bien se faire réhabiliter par Wade.

Déjà, le ver est dans le fruit, pour qui sait que les rencontres entre leaders de l’Alliance sopi pour toujours sont devenues les lieux d’affrontements verbaux. Ils pourront devenir physiques. Il s’y ajoute que les libéraux, auxquels Abdoulaye Wade demandent d’intégrer les rangs de son alliance, ne l’entendent pas ainsi. Ils ne peuvent pas faire la paix dans le cercle de leur formation politique. Ce n’est pas dans une échelle plus large qu’ils la feront. Son parti est divisé en quatre : libéraux authentiques, néo-libéraux, rewmistes et concrétites. Maintenant c’est sa coalition qui se fracasse en deux. Des implosions qui pourrait être fatale au candidat à sa propre succession, Abdoulaye Wade, de plus en plus bravé par ses militants et souteneurs. Pour preuve, même ses proches, se rebellent contre sa volonté de libéraliser son Parti démocratique sénégalais. Une situation qui rappelle bien celle que vécut l’ancien président Abdou Diouf, au soir de sa défaite. Hélas, le syndrome Diouf étend ses tentacules dans le camp de Wade, qui a ouvert trop de fronts contre lui.