SILENCE SUR SON AVENIR POLITIQUE : IDY S'AMENAGE UNE PORTE DE RETOUR AU PDS

Même à ses soutiens en Europe qui se sont mobilisés pour exiger sa libération après l'avoir présenté partout comme un détenu politique, Idrissa Seck n'a rien voulu dire sur son avenir politique. Tout juste, a-t-il consenti à confesser qu'il avait dit aux émissaires du chef de l'Etat, dépêchés auprès de lui en prison après quatre mois de détention, qu'il ne parlerait avec personne d'autre que Me Wade."Sa bouche, mon oreille, ma bouche son oreille leur ai-je dit", a confié Idrissa Seck à ses soutiens. Et il est resté sur cette position jusqu'au bout, les a-t-il assurés.

Idrissa Seck s'est mis au vert en France et savoure la joie de se retrouver en famille, après sept mois passés en prison. Il profite des vacances d'hiver pour faire du ski. Ainsi, alors que le président Wade séjournait à Paris, il faisait du ski loin de là. Mais, il met à profit ces vacances surtout pour réfléchir sur son avenir politique ainsi que l'ex-Premier ministre l'avait déclaré à sa sortie de prison.

Cette position, Idrissa Seck l'a réitérée devant une dizaine de responsables des mouvements basés en Europe, qui l'ont soutenu lors de son incarcération. C'était en marge de la rencontre organisée à son honneur à Paris, le 26 février dernier. Idrissa Seck s'est entretenu, à huis clos, avec ces derniers qui lui ont demandé ce qu'il comptait faire. Mais, selon une source qui a pris part à cette rencontre, l'ex-Premier ministre n'a voulu rien dévoiler. Au grand dam de ses soutiens, souligne notre interlocuteur, qui se sont sentis quelque peu froissés par cette attitude. Tout juste, Idrissa Seck a-t-il consenti à leur confesser qu'il avait dit aux émissaires du chef de l'Etat, dépêchés auprès de lui en prison après quatre mois de détention, qu'il ne parlerait avec personne d'autre que Me Wade."Sa bouche, mon oreille, ma bouche son oreille leur ai-je dit", a confié Idrissa Seck à ses soutiens. Et il est resté sur cette position jusqu'au bout, les a-t-il assurés.

Ce qui confirme l'information selon laquelle Idrissa Seck a pu s'entretenir, au téléphone, depuis sa cellule de Rebeuss, avec son ex-mentor. Me Wade qui savait pertinemment qu'Idrissa Seck ne pouvait être retenu plus longtemps en prison, avait fait des pas envers ce dernier pour discuter de l'avenir. Mais, ni Me Wade ni Idrissa Seck n'a laissé ébruiter le contenu de leur entretien. Et l'omerta entretenu par l'ex-Premier ministre, lorsqu'il est interpellé sur son éventuel retour au Pds, en dit long. "En réservant sa réponse, l'ex-Premier ministre s'aménage une porte de retour au parti libéral", déclare un soutien du maire de Thiès. C'est que, selon ce dernier, la réponse coule de source, surtout qu'il a été exclu du parti au pouvoir. "Pourquoi, est-ce qu'Idrissa Seck hésite ?", se demande-t-il.

En tout cas, souligne notre source, l'omerta a irrité certains de ses soutiens qui soupçonnent Idrissa Seck de leur cacher la vérité. En effet, indique notre interlocuteur, si ses soutiens se font à l'idée qu'il est prématuré pour l'ex-Premier ministre de créer un parti ou de déclarer une candidature indépendante, ils ne comprennent pas, cependant, la circonspection dont fait montre Idrissa Seck lorsqu'il est interpellé sur son retour ou non au Pds. Selon eux, il a suffisamment eu de temps, lors de son séjour carcéral qui a duré sept mois, pour se déterminer par rapport au Pds et à son leader, Me Abdoulaye Wade. "Il se passe quelque chose", soutient notre interlocurteur. Surtout, poursuit-il, quand on sait que Me Wade multiplie les appels du pied en levant un à un les obsatcles qui se dressent sur le chemin de son ex-sherpa. Dans cette dynamique, la grâce dont vient de bénéficier Yankhoba Diattara, l'un des plus fidèles lieutenants d'Idrissa Seck, au mépris de la loi, est éloquente. Auparavant, la sortie de Modou Amar, le numéro deux de l'Urd, a eu le don de lever l'écueil que pouvait constituer Djibo Kâ pour s'être vu refuser l'entrée au gouvernement par Idrissa Seck alors tout puissant Premier ministre. Modou Amar avait déclaré à Bambey que son parti ne s'opposera pas à un retour aux affaires d'Idrissa Seck. Une position qui laisse en l'air le parfum d'un accord, subreptice, en Me Wade et Djibo Kâ.

Qui plus est, Idrissa Seck a toujours soutenu que le Pds est une entreprise dans laquelle il est actionnaire majoritaire. Tout juste après avoir quitté le gouvernement, il avait confié, à son domicile au Point E, à l'un de ses proches que pour rien au monde, il ne laisserait le Pds à des gens qui ont quitté le bateau pensant qu'il allait faire naufrage. Idrissa Seck faisait allusion à Me Ousmane Ngom, Serigne Diop et tous ceux avaient quitté le Pds. "Je ne peux pas abandonner une maison que j'ai participé à construire à des gens qui l'avaient abandonnée", avait-il confessé.