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Politique

Supervision des inscriptions sur les listes électorales: L'antenne parisienne de la CENA vole en éclats ! .

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Supervision des inscriptions sur les listes électorales: L'antenne parisienne de la CENA vole en éclats ! .
Pour une fois ce ne sont pas les acteurs directs du jeu politique qui s'offrent en spectacle pour des divergences autour du processus électoral. Situation inédite en France où les membres de la délégation de la Commission électorale nationale autonome, à l'exception du président de l'institution ont lancé "un mot d'ordre de grève" qui se traduit par le boycott des opérations de supervisions et de validation. Laissant du coup les Sénégalais à eux-mêmes et à un président de la CENA débordé et qui, qui toute la journée durant, a tenté de tenir son rang pour le bon déroulement des opérations.

C'était dans l'air depuis quelque temps : les membres de la Délégation de la CENA à Paris s'impatientaient et faisaient monter la pression sur leur président pour amener les autorités et l'état-major national de la CENA à se prononcer très clairement sur la nature de leur "contrat" pour continuer à siéger auprès de la commission. Et finalement, c'est en désespoir de cause que les membres de la CENA, à l'exception du président de l'antenne parisienne de l'institution de validation des inscriptions et de supervision des élections, ont décidé de bouder leur siège pour un mot d'ordre de boycott illimité dans le temps, tant qu'ils n'en sauront pas davantage sur la nature des relations qui les lient à l'administration. Notamment en ce qui concerne les indemnités qu'ils pensent devoir percevoir sans même savoir à combien elles s'élèvent. A cela il faut ajouter les dénonciations des membres de la DECENA à l'endroit de leur président qu'ils accusent de gérer l'institution de façon "autocratique". La secrétaire générale de la DECENA Mme Aïssata Badara Dia par ailleurs fonctionnaire au consulat, ne comprend pas que "le président se cache derrière moi qui suis la secrétaire générale, pour aller se faire rédiger des lettres dans la rue".

Quid du budget déjà mis en place : à combien s'élève-t-il, combien a-t-on dépensé, pourquoi et dans quelles actions ? Les critiques fusent de tout bord à la DECENA : «Le président ordonne et exécute lui-même les opérations » fulmine-t-on à la DECENA en marge d'une petite réunion informelle. Les membres de la DECENA qui ont improvisé cette rencontre d'évaluation de leur mouvement d'humeur affirment à l'unanimité que « personne ne sait comment le président gère l'institution et ses ressources (financières s'entend), encore moins ce qu'il traite avec les autorités de la DECENA à Dakar dans les nombreuses correspondances qu'il dit avoir adressées à qui de droit pour régler les problèmes qui lui sont posés». Les grévistes justifient aussi leur mouvement par le fait que leur liberté et leur impartialité sont presque aliénées du fait que c'est le consul général du Sénégal à Paris dont ils doivent être indépendants aussi, qui vient tout le temps à leur secours pour leur permettre de suivre correctement le processus des inscriptions ; surtout quand la commission électorale doit se rendre en banlieue parisienne et que la DECENA étale son manque de moyens qui contraint ses membres à accepter la bienveillance du Consul. A défaut de quoi, les superviseurs et contrôleurs ne pourront jamais faire les déplacements et s'acquitter de leur mission. Les grévistes n'en reviennent d'ailleurs pas de constater que le président de la DECENA a tenu sa place à la commission électorale alors que, affirment-ils en chœur, "ils nous avaient assuré d'être avec nous dans ce combat".

Ce que le président Cheikh Tidiane Dème ne conteste pas, mais pour lui, "être solidaire sur les revendications légitimes de mes collègues ne veut pas dire approuver leur méthode de lutte". Et le président de la DECENA tout en sueur en début de soirée à la suite d'une journée marathon qu'il a conduite seul, au consulat du Sénégal à Paris pour permettre aux Sénégalais qui ont fait le déplacement de pouvoir s'inscrire, comme si de rien n'était, d'affirmer : "c'est pour moi un devoir moral et professionnel, d'être là aujourd'hui. Et, c'est aussi pour le serment que nous avons prononcé à l'entame de notre mission pour servir notre pays. J'ai même suggéré à mes collègues le port du brassard rouge pour matérialiser leur mécontentement, mais ils n'ont rien voulu entendre" fulmine-t-il. Le président a encore réaffirmé qu'il continuera à assurer le service malgré l'absence des superviseurs et contrôleurs qui sont en grève. Et pour leur part les grévistes ont promis qu'ils ne mettront pas la main à l'étrier tant que leurs problèmes n'auront pas trouvé solution. Avant la fin de leur réunion d'évaluation, les membres de la DECENA en grève ont reçu une information faisant état du virement par Dakar (la DECENA) d'une avance sur indemnités de 3 millions de francs CFA soit un peu plus de 4500 euros. Une somme que les grévistes jugent ridicule par rapport à la durée de leur mission et aux moyens personnels, financiers comme matériels qu'ils ont déjà engagés dans le cadre de leur session et dont les 4500 euros ne peuvent même pas couvrir le remboursement.

Et pour leur part, les partis politiques, notamment ceux de l'opposition, ont constaté les "perturbations" pour ensuite renvoyer dos-à-dos l'Etat et la DECENA "pour avoir averti depuis l'installation de l'antenne parisienne de la DECENA, que le travail ne pourrait pas se faire sans la mise en place au préalable du budget de fonctionnement". Sékou Souaré du PIT regrette qu'à l'époque, les membres pressentis pour faire de la DECENA prenaient leur mission comme un sacerdoce et aujourd'hui ça leur retombe sur la figure. Les membres grévistes pourraient d'ailleurs radicaliser leur mouvement d'humeur, et ils ont même avancé l'idée de révoquer le président Dème si ce dernier continue à jouer en solo ; d'autant que selon les textes de règlement intérieur de la DECENA qu'ils brandissent, le président «transgresse les règles en validant des inscriptions qui ne peuvent en aucun cas être valables, en l'absence des contrôleurs et superviseurs » ! Ils menacent d’ailleurs de bloquer les inscriptions sur les listes électorales.



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