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Politique

Suppression du second tour de la présidentielle : L’idée fait son chemin

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Suppression du second tour de la présidentielle : L’idée fait son chemin
‘L’école du wadisme’, un mouvement fondé par Aliou Sow et dont Abdoulaye Ndao est le porte-parole veut promouvoir un scrutin majoritaire à un seul tour pour la prochaine élection de 2012. Ce nouveau mode permettra, selon ce mouvement, de faire des économies mais aussi d’assainir l’espace politique avec la réduction du nombre de partis.

A plus de deux années de la prochaine élection présidentielle, des voix s’élèvent dans le camp de la majorité pour réclamer de la suppression du second tour. De l’avis d’Abdoulaye Ndao, ancien secrétaire général adjoint de la Présidence de la République et tête de file des libéraux de Koupentoum, le temps est venu de revenir à un scrutin majoritaire à un seul tour. Expliquant les raisons qui l’ont poussé, lui et ses camarades, à promouvoir cette idée, M. Ndao affirme qu’un scrutin coûte très cher, et le Sénégal ne peut pas continuer à financer une élection à deux tours. ‘Pouvons-nous continuer à demander au Trésor public de décaisser des milliards pour financer un scrutin majoritaire à deux tours ? Nous disons non’, martèle Abdoulaye Ndao. Même si, par ailleurs, il admet que la démocratie a un coût. Mais dans tous les cas, le temps est venu d’aller dans le sens de l’évolution de notre société, car, selon lui, les crises cycliques nous obligent à rompre avec la réaction et la passivité pour nous inscrire dans une logique d’anticipation.‘En somme, il faut imaginer des nouvelles formules parce que les procédures, les modalités et les mécanismes que nous avions, il y a cinquante ans, ne sont plus opérationnels. Ils sont dépassés. Il nous faut donc de nouveaux mécanismes, car le monde évolue’, dit-il, appelant à une alliance de l’audace, de la volonté et surtout du courage, pour ‘bouleverser des certitudes’. D’où, selon lui, la pertinence du débat que pose son mouvement. Ainsi, d’après les initiateurs de cette idée, le scrutin à un seul tour permettra de ne plus travailler dans la perspective d’un second tour avec des prévisions de dépenses coûteuses. ‘Désormais, tout sera divisé par deux pour faire des économies d’échelle’, dit-il.

Du point de vue politique, le porte-parole de ‘l’école du wadisme’ affirme que ce mode de scrutin permettra de rationaliser et d’assainir l’espace politique. Parce que les petits partis politiques vont disparaître ou se fondre dans des groupes de partis. ‘En tout état de cause, il est souhaitable de voir l’émergence de deux ou trois groupes politiques qui seront mieux structurés et qui auront à la fois une assise solide au plan humain, financier et idéologique parce qu’il y aura un cadre de financement intégral de ces formations politiques’, prédit-il, expliquant que plus de 150 formations politiques pour une population estimée à 12 millions d’habitants, c’est trop. ‘L’espace politique est devenu malsain. La concurrence politique y obéit le plus souvent à des logiques de marchandage et de surenchère. Et une institution comme le président de la République est tellement importante qu’elle ne doit pas être le fruit d’une combine. D’où la suppression du second tour, qui est par excellence, l’occasion de toutes sortes de combinaisons’, indique-t-il. Ainsi, avec ce mode de scrutin, M. Ndao pense que le Sénégal sera à l’image des grandes démocraties du Tiers-monde qui ont adopté le scrutin majoritaire à un seul tour à l’exemple de l’Afrique du Sud, du Brésil et de l’Inde. D’ailleurs, poursuit-il, en France, qui est un modèle pour notre pays, le président Nicolas Sarkozy a demandé à son Premier ministre de réfléchir sérieusement sur la question.

Et pour en arriver à ce mode de scrutin, Ndao renseigne qu’il suffit de modifier la Constitution. ‘Dans ce cas, il faudra tout simplement procéder à une modification de l’article 26 de la Constitution du 22 janvier 2009’, dit-il, expliquant que celle-ci se fera en vertu de l’article 103 de la Constitution. ‘Après cette procédure, si la loi est conforme le chef de l’Etat la promulgue et une loi organique viendra adapter le code électoral à la Constitution’, conclut-il.

Charles Gaïky DIENE

REFLET
Ballon de sonde ?

La pratique libérale, en vogue, depuis l’an 2000 nous a habitués à cette espèce de ballon de sonde qui, assimilé au départ à de l’intox, finit par se transformer en rumeur. Avant de se parer d’oripeaux d’une loi en bonne et due forme, régulièrement adoptée par le Parlement. Il en était ainsi du report des législatives de 2006. Il en a, ainsi, été de la levée de la limitation du nombre de mandats présidentiels à deux. Sauf extraordinaire, il en sera ainsi de cette idée agitée par des cercles dont on dit qu’ils n’ont aucun impact sur les processus de décision. Attentiste par nature, l’opposition se contente toujours du fait accompli. Se frottant après les yeux pour ne pas oser regarder la réalité en face.

Depuis plus d’une semaine, la rumeur enfle : le second tour pourrait être abrogé pour faire place nette à une élection à un tour. Une démocratie à la Gabonaise, quoi - je ne nourris aucun complexe vis-à-vis des frères Gabonais ; c’est juste un clin d’œil à l’actualité. Passons sur le caractère volontairement criminel de vouloir mettre 12 millions de Sénégalais sur des machines à remonter le temps pour les projeter dans cette préhistoire de la démocratie. Passons sur le manque de lucidité de personnes, soi-disant intellectuelles qui, aujourd’hui, ont le toupet d’émettre pareilles suggestions. Pour ceux qui l’oublient, rappelons-leur que l’on est en 2009. C’est-à-dire neuf ans après l’alternance politique. Quarante-neuf ans après l’indépendance du pays. Deux cent vingt ans après la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen ! Si, après tant d’années, le pouvoir libéral issu de l’alternance politique ne peut pas faire, en termes d’avancées démocratiques, mieux que son devancier, qu’il les laisse, au moins, en l’état. Parce qu’en 2009, se payer le luxe de supprimer le second tour de la présidentielle est, politiquement, suicidaire. Historiquement, c’est un recul qui installe confortablement notre pays au musée des démocraties bananières.

En un mot comme en mille, nous osons nous convaincre qu’en 2009, le Sénégal devait faire l’économie de pareils débats. Confronté qu’il est aux défis économique, énergétique. Aux problèmes de survie, pour faire court. Gageons qu’il s’agit simplement d’une farce de ‘wadistes’ en panne d’inspiration. Auquel cas, elle serait de mauvais goût.

Ibrahima ANNE



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