Hier, devant les députés, le ministre de l’Intérieur, Ousmane Ngom, a dressé des lauriers au nouveau fichier numérisé, mais il ne savait pas sans doute que la Cena venait de découvrir quelques irrégularités et cas de tentatives de fraudes et pris des sanctions contre leurs auteurs.
Le ministre de l’Intérieur a vanté, encore une fois, toutes les vertus qu’il reconnaît au fichier numérisé issu de la refonte totale voulue par cet «innovateur» qu’est Abdoulaye Wade. «C’est une performance historique que notre pays vient de réaliser», a ajouté Ousmane Ngom qui prévoit d’ores et déjà d’accueillir des observateurs étrangers pour surveiller le processus.
Evoquant la fiabilité du fichier, le ministre de l’Intérieur déclare que «les inscriptions multiples sont impossibles», car le travail effectué par des firmes à la «réputation mondiale confirmée» comporte «toutes les garanties de transparence, de fiabilité et de sécurité». Afin de convaincre l’Assemblée, il a brandi un «album des fraudeurs» censé répertorié toutes les personnes qui ont tenté des inscriptions multiples sur l’ensemble du territoire national. Elles ont été localisées et fichées, donc neutralisées.
Plusieurs niveaux de contrôle permettent en effet, selon lui, de fermer la porte aux fraudeurs éventuels : la présentation des cartes d’électeur et d’identité numérisée qui portent toutes deux la photo de l’électeur, mais également la liste d’émargement ainsi que l’encre indélébile.
Encre indélébile ou spray ? Pour des «raisons psychologiques» et de fiabilité, le ministre de l’Intérieur indique avoir opté pour la première solution, en dépit de l’insistance contraire du député Khalifa Sall. Aujourd’hui, il se dit prêt, avec le Parti socialiste, à offrir gratuitement ses services afin que la «technique éprouvée du spray» prenne le relais contre la méthode «dépassée de l’encre indélébile». Mais, selon le ministre de l’Intérieur, c’est la Commission électorale nationale autonome (Cena) qui a déconseillé l’utilisation du spray pour des raisons liées à quelques dangers d’ordre chimique.
Grain de sable dans la démonstration de Ousmane Ngom ou intox : Khalifa Sall dit connaître «des gens qui ont plusieurs cartes d’électeurs», mais se refuse à les dénoncer pour leur propre sécurité. <11>[email protected]
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