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Politique

VERDICT DU PROCES DU 11 MAI 1988 : Me Abdoulaye Wade, 1 an avec sursis, feu Boubacar Sall, 2 ans ferme, Ousmane Ngom, Abdoulaye Faye et Joseph Ndong relaxés.

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VERDICT DU PROCES DU 11 MAI 1988 : Me Abdoulaye Wade, 1 an avec sursis, feu Boubacar Sall, 2 ans ferme, Ousmane Ngom, Abdoulaye Faye et Joseph Ndong relaxés.
L’histoire politique du Sénégal est riche en événements qui continuent de marquer l’esprit des Sénégalais. L’année 1988 est loin d’être une exception sur ce plan. Car, on se souvient encore des incidents violents survenus après la proclamation des résultats des élections présidentielle et législatives de février 1988. A la suite desquels, l’état d’urgence a été décrété, puis levé, Me Wade arrêté, puis jugé avant d’être reçu en audience par Abdou Diouf, président de la République d’alors. Rencontre où Me Wade avait annoncé la tenue prochaine d’une table ronde nationale regroupant les représentants des partis politiques. Retour sur ces événements historiques.

Contexte post-électoral de février 1988

Ces élections présidentielle et législatives resteront toujours gravées dans la mémoire collective de l’histoire politique du Sénégal. Elles avaient enregistré un taux de participation de 58,77%. Le Président sortant, Abdou Diouf, était réélu avec 73,20% des suffrages exprimés, contre 25,80% à Me Abdoulaye Wade, son principal rival. A l’Assemblée nationale, le parti socialiste (Ps) avait obtenu 103 députés contre 7 pour le parti démocratique sénégalais (Pds). Avant la proclamation des résultats, il y a eu beaucoup d’agitation et de violentes manifestions s’en sont suivies, un peu partout à Thiès et à Dakar. Dans les établissements scolaires et universitaires. A la suite de ces incidents, l’Etat avait pris des mesures. Selon le quotidien «Le Soleil» du lundi 29 février 1988, on peut relever le communiqué du ministre de l’Intérieur, signé par André Sonko, interdisant les rassemblements sur la voie publique. On peut lire dans ce communiqué ce qui suit : «…pour prévenir tout désordre, les rassemblements sur la voie publique sont interdits et des instructions très fermes ont été données en ce sens aux agents de la force publique». Par Décret n°88.229 du 29 février 1988, l’état d’urgence a été proclamé sur toute l’étendue du territoire de la région de Dakar. Sur la même lancée, le ministre de l’Intérieur avait également signé un arrêté le 29 février 1988 dans lequel il était précisé que «la circulation des personnes et des véhicules sur les voies publiques à l’intérieur de la région de Dakar est interdite de 21h à 06h du matin pendant la période d’application de l’état d’urgence». Il faut noter en somme, que la période post-électorale de février 1988 a été marquée par des séries de casses et de heurts. Des voitures brûlées puis retournées, des magasins saccagés, des stations d’essence en proie aux flammes, tel était le décor du moment. Me Abdoulaye fut arrêté le 29 février 1988. Et d’après le Soleil du vendredi 4 mars 1988, plus de 200 personnes ont été interpellées à l’état-major de la gendarmerie.

Procès du 11 mai 1988 : Wade, 1 an avec sursis, feu Boubacar Sall, 2 ans ferme, Ousmane Ngom, Abdoulaye Faye et Joseph Ndong relaxés

Le verdict a été prononcé le mercredi 11 mai 1988, lors de la dernière audience de la Cour de Sûreté de l’Etat du Sénégal statuant en dernier ressort sur le cas de Me Abdoulaye Wade et ses sept co-inculpés, arrêtés en fin février et début mars, à la suite de troubles consécutifs au déroulement des élections du 28 février 1988. Selon les propos rapportés par Abdallah Faye dans le Soleil du vendredi 13 mai 1988, «…hormis Boubacar Sall (ancien leader du PDS à Thiès, décédé (Ndlr)), considéré jusqu’alors comme le numéro 2 du Parti démocratique sénégalais, qui a écopé de 2 ans de prison ferme, Badara Camara et Assane Dia, condamnés à 6 mois ferme, le principal accusé, Me Abdoulaye Wade, a été condamné à un an avec sursis, tandis que Me Ousmane Ngom, Abdoulaye Faye et Joseph Ndong, ont été relaxés…». Il était reproché à feu Boubacar Sall d’avoir fait organiser une réunion électorale en dépit de l’interdiction des autorités administratives, d’avoir commandité une opération de jets de pierres par des enfants sur le cortège présidentiel et défié les autorités chargées du maintien de l’ordre. Quant à Me Abdoulaye Wade, le principal accusé, il a vu, selon la Cour, sa responsabilité pénale recherchée que pour les événements de la journée du 29 février 1988. Toutefois, au soir de l’Aïd- El-Fitr (fête de Korité), qui a eu lieu le mardi 17 mai de la même année, le président de la République, Abdou Diouf, avait annoncé, toute une série de mesures : levée de l’état d’urgence, proposition à l’Assemblée nationale d’un projet de loi d’amnistie et appel lancé à Me Abdoulaye Wade, leader de l’opposition parlementaire d’alors pour une concertation sur les maux affligeant le pays. Toutes ces promesses ont été effectivement tenues. D’ailleurs, le Secrétaire général du Pds, Me Wade avait accueilli favorablement cette initiative. Ayant obtenu le feu vert du Bureau politique du Pds «pour répondre à l’appel du Chef de l’Etat en vue d’une concertation pour la recherche de solution aux problèmes économiques, politiques et sociaux graves ainsi qu’aux problèmes de la jeunesse qui hypothèquent l’avenir de notre pays» (communiqué du Pds en date lundi 23 mai 1988), Me Wade a rencontré Abdou Diouf dans l’après-midi du jeudi 26 mai 1988.

Me Wade, à sa sortie d’audience au palais

« Nous avons pensé aux millions de Sénégalais qui, aujourd’hui, ont le regard tourné vers nous, nous avons mesuré notre responsabilité et croyez que nous avons travaillé d’une manière très sérieuse», tels ont été les propos de Me Abdoulaye Wade, rapportés par Le Soleil du vendredi 27 mai 1988, n°5408, en réponse aux questions des journalistes nationaux et internationaux, à sa sortie d’audience avec le chef de l’Etat, le Président Abdou Diouf. Selon Alioune Dramé, journaliste au ‘‘Soleil’’ et auteur d’un article intitulé «Le déclic», eu égard à cette audience, «le processus de décrispation du climat politique, initié par le Président Abdou Diouf et favorablement accueilli par le Pds, s’était brutalement accéléré». Et selon les propos de Me Wade, «c’est bien dans l’intérêt du Sénégal». Le Soleil du vendredi 27 mai 1988, (p.4). Avaient assisté à l’audience, le ministre d’Etat, secrétaire général de la Présidence de la République, Jean Collin et Me Ousmane Ngom, président du groupe parlementaire Pds à l’Assemblée nationale et actuel ministre de l’Intérieur. Me Wade s’était engagé, à sa sortie d’audience, à l’organisation, dans 15 jours, d’une table ronde nationale à laquelle serait convoquée l’opposition. Selon la déclaration de Me Wade lue par Me Ousmane Ngom avant de répondre aux questions des journalistes, cette table ronde devait prendre la forme de commissions correspondant aux secteurs identifiés. A savoir la politique, la jeunesse, l’éducation, l’emploi, l’économique et le social. Cette table ronde a eu lieu et voilà tournées des pages marquantes de l’histoire politique du Sénégal.



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