L’arrivée de l’ancien président, Abdou Diouf, dans le centre de vote de Paris ce dimanche a créé un grand mouvement de foule de la part de nostalgiques scandant son nom. Au grand dam des partisans de Me Wade qui ont répliqué par des « Sopi ! » loin de prendre le dessus.
« Reculez ! Laissez les Sénégalais voter. Ça c’est une influence, et ce n’est pas normal ». Ce haut responsable du Pds en France a beau protester, il n’a pas pu empêcher les nostalgiques de réserver un accueil exceptionnel à Abdou Diouf. Avant-hier, aux environs de 10 heures locales, un mouvement de foule s’est soudain emparé du Palais des congrès de Montreuil, lieu de vote des Sénégalais résidents en région parisienne.
Ce n’est pas une bataille rangée entre adversaires, encore moins une tentative de fraude. C’est l’ancien président qui vient d’arriver dans la salle pour accomplir son devoir de citoyen, accompagné de son épouse Elisabeth Diouf. Pour accéder à son bureau de vote (10), c’est tout une gymnastique. Tout le monde veut l’admirer. Le service d’ordre de l’ambassade et les gardes corps de Diouf sont débordés. Heureusement que les militants socialistes sont là pour donner un coup de main. Et le tout sous une litanie de compliments à en vexer les libéraux. Les « Abdou ! Abdou !», « tu nous a manqué ! » et autres « revient ! » l’ont accompagné jusqu’au bureau 10.
Au milieu du corridor de sécurité aménagé pour lui et sa femme, Diouf, d’un geste de la main, savoure le bain de foule. La scène, réelle, est digne des moments d’hystérie qu’il suscitait lorsqu’il faisait le tour du Sénégal en tant que candidat en 1988, 1993, ou 2000. Le prédécesseur de Wade, manifestement très ému, n’a cependant pipé mot. Il s’est simplement contenté de hocher la tête en guise de remerciement. Ceux qui ont eu la chance de se retrouver au même bureau de vote que lui savourent leur bonheur en se joignant aux compliments. Une fois l’ancien couple présidentiel à l’intérieur du bureau, les libéraux qui n’ont pas apprécié ce qu’ils appellent «une influence de vote » sonnent la réplique. Mais les « Sopi ! Sopi !» sont noyés par les « Abdou ! Abdou ! » scandés par une foule indescriptible. Impuissants, les libéraux vont d’ailleurs vite abdiquer. Pour rejoindre la sortie, Diouf aura beaucoup plus de mal que tout à l’heure.
A hauteur de chaque bureau de vote, des électeurs sortent de la queue pour se joindre au cortège. Des bureaux de vote sont même piétinés au passage. Tant bien que mal, le service d’ordre réussira à le raccompagner jusqu’à sa voiture. Tout comme il réussira à empêcher les journalistes, qui guettaient son arrivée depuis les premières heures, de recueillir ses impressions. A noter que Elisabeth Diouf et les proches du secrétaire général de la Francophonie, Ousmane Paye et Christian Valentin, avaient bel et bien reçu leurs cartes d’électeurs, puisqu’ils ont voté. Une information parue dans la presse disait en effet que ces derniers n’avaient pas reçu leurs cartes.
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