Idy s’est encore fait virer ! Quelle nouvelle ! Quelle histoire ! On dit souvent que s’il lui vient l’envie de se répéter, l’Histoire n’articule pas mais bégaie. En fait, de tragique qu’elle fut elle se muerait en farce, en comédie burlesque. Mais là, l’on a atteint de véritables sommets, absolument inégalables dans l’histoire du monde entier. Récapitulons donc.
Un Président qui embastille le chef de son gouvernement, encore que rarissime, est un fait qui s’est déjà vu et d’abord ici même. Senghor, en effet, a bien mis Dia en prison et ce pendant dix-sept ans. Ils avaient été aussi des partenaires politiques et les meilleurs amis du monde.
Ensemble ils avaient renversé la citadelle SFIO, réputée imprenable alors, posé les jalons de l’Etat et obtenu l’indépendance en 1960. Deux ans après, c’était la rupture, c’était le procès et c’était la prison et la fin d’un compagnonnage qui fut exemplaire quatorze années durant.
Certains esprits, et non des moindres, soutiennent encore aujourd’hui, qu’en l’espèce, Mamadou Dia n’aurait pas perpétré le coup d’Etat dont il fut alors l’accusé. Ils en sont convaincus et semblent si sincères que moi-même j’en perds un peu de mon latin. Qu’a-t-il fait alors qui lui ait valu dix sept ans de confinement dans une «enceinte fortifiée» là-bas dans le Kédougou ? Chasser des députés, régulièrement convoqués, de leur lieu ordinaire, légitime de réunion, en arrêter cinq en dépit de l’immunité légale que leur fonction leur conférait, faire occuper par la force du pouvoir exécutif le siège du pouvoir parlementaire.
Et tout ceci afin d’empêcher à ceux qui, au nom du peuple, l’avaient investi de l’autorité régalienne, de le démettre, dans les mêmes conditions et au nom de ce même peuple. Ça, c’était un enjeu et c’était le pouvoir. Ce n’était pas des sous, ce n’était pas du butin et on ne voyait de «grands bandits» nulle part.
Par contre, dans l’emprisonnement d’Idrissa Seck et les innombrables péripéties qui l’ont entouré l’on n’a rien entendu d’autre que cela. On cherche l’argent partout, on ne parle que d’argent puis on signe entre soi et nuitamment, dans l’enceinte même de la prison, des documents sur l’argent et les conditions de son rapatriement ou de sa restitution. Moyennant quoi, on efface tout : l’un décrète et l’autre obtient un non-lieu. Circulez-donc il n’y a rien à voir.
Mais il y en aura à voir, hélas, et de toutes les couleurs. Car sitôt qu’ils se sont repris voilà que nos duettistes commencent à se déprendre. De nouveau, ce sont des piques, à travers les journaux, des imprécations et des admonestations sur les radios. On va l’exclure, non on ne va pas l’exclure. On va le garder, non on ne va pas le garder. On va lui parler, non on ne peut pas lui parler. Et la fin des fins, on l’exclut encore.
Tout cela ne me fait penser qu’à une chose : à ces «télénovelas» sud-américaines, si insipides et si courues pourtant, qui inondent toutes nos télés et où Maria et Rodolfo, Alberto et Luisa, Marina et Rodrigo, etc. s’éprennent, se prennent, se déprennent pour s’épandre et se reprendre encore…et ça dure et ça dure pendant des années.
«Voilà désormais, nos problèmes d’argent sont derrière nous ! Mais sais-tu que les plus grands bandits, ne se disputent jamais qu’au moment du partage du butin ?»
Ces mots ont été prononcés et jamais fait l’objet d’un quelconque démenti. Même dits sous le ton de la plaisanterie, ils ne laissent pas que de faire froid dans le dos. La bienséance interdit de les qualifier et la loi aussi en raison de la qualité et des positions éminentes de ceux qui les ont proférés. Mais c’est un monde quand même ! Et quel monde ! Ça on peut le dire.
Ces deux personnages nous ont donc comme pris en otage depuis plus de sept ans. A l’image de la petite balle jaune entre les raquettes de deux bons tennismen : on nous prend de revers, on nous lifte, on nous brosse et on nous smashe violemment et puis ça recommence. Voici plus de 2700 et quelques jours que ce match d’enfer dure ! En verrons-nous jamais la fin ? Je ne sais. Pour ce qui est de la balle de tennis, en tout cas, il lui restera toujours deux ressources pour arrêter son martyre : soit elle se dégonfle, soit elle éclate. C’est qu’ils sont vraiment trop forts ces deux-la ! Ne pourrions-nous pas l’être un peu aussi ?
Par Abdou Salam KANE
19 Commentaires
Mbouroubane
En Avril, 2011 (19:56 PM)Senegalerienne
En Avril, 2011 (19:58 PM)Mafall
En Avril, 2011 (20:15 PM)Thiamax
En Avril, 2011 (20:17 PM).....
En Avril, 2011 (20:26 PM)Undefined
En Avril, 2011 (20:26 PM)D.
En Avril, 2011 (20:28 PM)Tah!
En Avril, 2011 (20:28 PM)L'homme Présidentiable au destin Présidentiel Idrissa Seck Le Président du vrai Changement
L'homme Présidentiable au destin Présidentiel Idrissa Seck Le Président du vrai Changement
L'homme Présidentiable au destin Présidentiel Idrissa Seck Le Président du vrai Changement
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Pie
En Avril, 2011 (20:42 PM)Undefined
En Avril, 2011 (20:42 PM)Karate
En Avril, 2011 (21:12 PM)Boy Pikine
En Avril, 2011 (21:31 PM)wade est le pere qui se bat pour son fils karim wade, mais il a oublie que les senegalais sont avec IDY
Thait
En Avril, 2011 (21:43 PM)Nous ferons de lui le 4 em Président nchallah
Wathies
En Avril, 2011 (22:06 PM)Yahman
En Avril, 2011 (23:50 PM)Guiss
En Avril, 2011 (08:03 AM)Babacar Diagne Dg Rts
En Avril, 2011 (09:21 AM)Undefined
En Avril, 2011 (14:32 PM)Rignsé
En Avril, 2011 (17:00 PM)Participer à la Discussion