Yéro DEH sur la crise scolaire : ‘Il faut que Wade arrête de divertir les Sénégalais’

Yéro Deh, ancien ministre de la Fonction publique et numéro 2 de la Ld/Mpt, s'étonne que l'on parle de politisation de la grève des enseignants. Le bras droit de Bathily demande, ainsi, à Me Wade d'arrêter de divertir les Sénégalais.

L'ancien ministre de la Fonction publique s'est prononcé, ce week-end, en marge de l'installation du bureau fédéral départemental de la Ld/Mpt de Kanel, sur la crise qui secoue le milieu scolaire et ayant abouti au retard dans l'examen du Bacalauréat. Yéro Deh estime, à cet effet, que ‘le mouvement de grève des enseignants n'est nullement politique, comme l'affirment certains. Je suis même étonné d'entendre ces propos, surtout moi qui ai étudié les théories de la gauche, je sais ce que c'est une grève politique, dont l'objectif est de faire tomber un pouvoir. Et je ne sais pas en quoi demander une somme de 5 000 F de plus à un gouvernement peut-il faire tomber ce dernier. Il faut que le président de la République arrête cette diversion à laquelle il nous a habitué. Et rien qu'à voir la manière dont la télévision a utilisé la rencontre entre le président de la République, le gouvernement et les syndicats, il est manifeste qu'il s'agit là d'une diversion’. Yéro Deh de souligner que ‘les syndicats qui ont parlé pour appuyer le président de la République ont bien une appartenance politique et donc la démocratie doit prévaloir en matière de négociation entre syndicats et gouvernement’.

Sur un tout autre registre Yéro Deh a dénoncé le manque de volonté de l'Etat dans la gestion du processus électoral. ‘Tout le processus électoral nous a posé d'énormes problèmes du début à la fin. Les reports successifs de la date des inscriptions sont un indicateur précis de la manière dont le processus électoral est géré. Cela veut dire qu'il y a beaucoup de manquements. Tout au début, les inscriptions avaient démarré par la région de Dakar et tardivement dans les régions. Comme s'il y avait une certaine discrimination entre les citadins et les ruraux, et ce n'est pas une bonne chose dans une République’, explique Yéro Deh.

Pour ce qui est de la distibution des nouvelles cartes d'identité numérisées, elle est encore très faible dans la région de Matam. Au niveau de la Commune de Matam, sur un effectif de plus de treize mille inscrits, seules quatre-vingt seize cartes ont été distribuées. La Commune d'Ourossogui, malgré ses vingt-huit mille inscrits, n'a reçu que cent quatre-vingt huit cartes et Kanel ne sort pas du lot puisque seules quatre-vingt-dix cartes y sont parvenues. ‘Il y a une discrimination dans cette campagne de distribution de cartes, mais nous ne nous laisserons pas faire. Nous suivrons le processus jusqu'au bout pour que les cartes d'électeur sortent et faire en sorte que chaque citoyen inscrit puisse détenir sa carte pour choisir librement le candidat ou la liste du candidat de son choix’, ajoute le bras droit d'Abdoulaye Bathily.

A l'occasion de ce conclave des Jallarbistes à Kanel, le numéro deux de la formation d'Abdoulaye Bathily et ex-ministre de la Fonction publique a réitéré son soutien aux militants de base et les a exhortés à se mobiliser non seulement pour élargir les bases du parti, mais aussi et surtout gagner les prochaines élections présidentielle et législatives de 2007.

Au sortir de la rencontre Yéro Deh a été élu à l'unanimité secrétaire général de la fédération départementale de Kanel. ‘Mon objectif principal est d'amener les militants jallarbistes à se réunir autour de la Cpa pour apporter une alternative à l'alternance, dont notre pays a tant besoin’, a-t-il conclu.