Dans notre édition d mardi dernier, nous donnions la position de l’Islam sur la pratique lesbienne. À travers, l’entretien qu’il nous a accordé l’Abbés Jean-Baptiste Sagna de la Paroisse Saint Christophe de Yoff, nous livre la position de l’Église sur cette question d’actualité qui fait présentement débat.
Le Matin : Que dit l'Église sur les pratiques lesbiennes ?
Abbé Jean-Baptiste Sagna :
J’aimerais avant tout préciser une chose. Quand l’Eglise se prononce sur une question précise, elle le fait toujours en s’appuyant principalement sur trois corpus : la Bible, la Tradition et le Magistère.
Et cela, elle le fait pour être toujours fidèle à sa foi et fidèle à sa nature profonde en tant que témoin du Royaume de Dieu dans le monde. On ne peut donc pas réduit l’enseignement de l’Eglise à une morale spéculative interdisant ou permettant une chose de façon arbitraire.
Ceci dit, je répondrais tout simplement que les pratiques lesbiennes, comme l’homosexualité au masculin, sont des abominations, c’est-à-dire des horreurs inspirées par ce qui est impie. Dans l’éthique chrétienne, c’est une négation de sa propre nature, une méconnaissance de ce pourquoi nous sommes faits. Le lesbianisme est une attitude perverse qui ne peut être permise sous aucun prétexte.
La pratique lesbienne est vue comme un péché grave (ou mortel), en ce sens qu’elle nous coupe, nous éloigne automatiquement - par le fait même – de la communion avec Dieu, et donc du sacrement de l’Eucharistie, comme tout acte sexuel posé en dehors du mariage sacramentel.
En effet, seul le mariage sacramentel donne accès à l’acte sexuel qui, dans le contexte nuptial, est l’expression la plus haute de l’amour conjugal, réalisant l’être Un, Chair Une, entre l’homme et la femme désiré par Dieu (Gn 2, 23).
Il ne s’agit pas d’une unité égoïste satisfaisant le plaisir de l’homme ou de la femme, mais une unité ouverte à la fécondité, ouverte à la mission reçue de Dieu : « Soyez féconds, multipliez, emplissez la terre… » (Gn 1, 28).
Y a-t-il Abbé, des parties dans la Bible qui condamnent spécifiquement cette pratique ?
Dans le livre de la Genèse, les villes de Sodome et Gomorrhe sont des figures de cités pécheresses détruites par une pluie de feu venant de Dieu (Gn 19, 24), justement à cause des mauvaises mœurs de ceux qui y vivaient.
« Le cri contre Sodome et Gomorrhe est bien grand ! dit Yahvé. Leur péché est bien grave !... » (Gn 18, 20s). Ces péchés graves sont les vices contre nature, entre autre l’homosexualité. Et Dieu a pu vérifier cela en envoyant deux anges hommes à Sodome.
Voici que les hommes de la ville, « depuis les jeunes jusqu’aux vieux, tout le peuple sans exception », encerclent la maison où sont accueillis ces étrangers en disant : « Où sont les hommes qui sont venus chez toi cette nuit ? Amène-les-nous pour que nous en Abusions ». (Gn 19, 5).
En Lévitique 18, 22, voilà ce qui est dit : « Tu ne coucheras pas avec un homme comme on couche avec une femme. C’est une abomination ». Et Lévitique 20, 13 de dire : « L’homme qui couche avec un homme comme on couche avec une femme :c’est une abomination qu’ils ont tous deux commise, ils devront mourir, leur sang retombera sur eux ».
Si le lesbianisme n’est pas explicitement nommé, il reste implicitement un acte contre nature comme l’homosexualité au masculin.Jésus lui-même se prononcera sur cette relation entre l’homme et la femme en référence à leur état originel :
« N’avez-vous pas lu que le Créateur, dès l’origine, les fit homme et femme, et qu’il a dit : Ainsi donc l’homme quittera son père et sa mère pour s’attacher à sa femme, et les deux ne feront qu’une seule chair ? Ainsi ils ne sont plus deux, mais une seule chair. » (Mt 19, 4s).
Quelle recommandation préconise l'Église pour éradiquer cette pratique?
L’Eglise recommande au croyant de prendre au sérieux ce qu’il est réellement, sa nature profonde (un être créé à l’image et à la ressemblance de Dieu), et d’adopter une attitude conforme à la volonté de Dieu. L’homme, fut-il le plus intelligent, est capable de perversité.
C’est pourquoi, il doit toujours se nourrir de la Parole de Dieu qui l’éclaire et le conduit, sous l’action de l’Esprit Saint, sur le chemin de la conversion et par là du salut. Dans les Constitutions pastorales sur l’Eglise dans le monde de ce temps « Gaudium et spes », les pères conciliaires déclarent au numéro 11 : « Mû par la foi, se sachant conduit par l’Esprit du Seigneur qui remplit l’univers, le peuple Dieu s’efforce de discerner dans les événements, les exigences et les requêtes de notre temps
auxquels il participe avec les autres hommes, quels sont les signes véritables de la présence ou du dessein de Dieu. La foi, en effet, éclaire toutes choses d’une lumière nouvelle et nous fait connaître la volonté divine sur la vocation intégrale de l’homme, orientant ainsi l’esprit vers des solutions pleinement humaines ».
Propos recueillis par Zachari BADJI (Stagiaire)
4 Commentaires
Pipo
En Mars, 2011 (12:24 PM)Brutal
En Mars, 2011 (12:41 PM)Xalaas
En Mars, 2011 (12:42 PM)Xalaas !
Mamabiamayo
En Mars, 2011 (12:46 PM)Participer à la Discussion