Au lendemain de l’annulation des mandats d’arrêt internationaux contre certaines autorités sénégalaises mouillées, de par leur responsabilité, dans le naufrage du Joola, les familles des victimes ont été choquées d’entendre le ministre de la justice et ses avocats et monsieur Youba Sambou crier bruyamment leur victoire sur les victimes de cette terrible catastrophe.
Devant l’ampleur inédite, aux allures criminelles, cruelles, lâches, uniques, iniques et cyniques de cette tragédie et par respect pour la mémoire des victimes, le ministre et ses avocats devraient faire preuve d’un peu de retenue.
En criant haut et fort leur victoire, les bras sans doute en l’air, les doigts certainement en forme de V, le ministre et ses avocats narguent les familles et insultent la mémoire des victimes. Mais Dieu tout –Puissant les a entendus lui le Juge Suprême et l’histoire retiendra « ce haut fait d’arme » du ministre de la justice et de ses avocats.
Cette affaire ne sera jamais oubliée, ni enterrée. La décision française est certes regrettable mais bien prévisible. La lecture que nous en faisons est que désormais au Sénégal, un ministre ou une autorité quelconque ne répondra devant une juridiction de délit ou crime commis directement ou indirectement. Sous prétexte d’immunité.
Cette annulation empêche la manifestation de la vérité sur la responsabilité de chacune de ces autorités. Pour notre part, nous avons l’intime conviction que ce drame qui aurait pu être évité s’apparente à une opération préméditée à moins d’être l’expression d’un mépris violent et sans limite du pouvoir libéral pour la Casamance. Le premier responsable de cette tragédie c’est le Président de la république du fait du caractère fortement présidentiel du régime.
Le Premier ministre Mame Madior Boye a certes une responsabilité, mais cette dame sage n’est pas capable de cautionner encore moins de commanditer un acte aussi odieux. Quant à Youba Sambou, l’histoire retiendra qu’il a été un ministre porte-malheur pour la Casamance. L’attitude du Général Gaye CEMGA à l’époque, est impardonnable.
Elle accrédite la thèse de l’indifférence manifeste voire du mépris. En refusant d’organiser les secours, comme l’a soutenu Youba Sambou dans le Témoin du 21/10/2002 et se rendant tranquillement à Saint-Louis, le général Babacar Gaye a fait comme s’il savait ce que allait se passer cette nuit.
Maintenant que les « toubab », nos maîtres, ont décidé de les blanchir (du moins certains), il ne reste plus aux familles des victimes qu’à continuer de pleurer leurs morts dans l’espoir qu’un jour Dieu tout-Puissant leur rendra justice.
•Oumar DIATTA,
•Parent de victime à Ziguinchor
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