AFFAIRE DU SACCAGE DU GROUPE WALFADJRI : Pistes et zones d’ombre d’une enquête

Mame Thierno Birahim Mbacké, le frère de Serigne Modou Kara Mbacké présenté comme étant le chef du gang qui a procédé à des casses au siège de Walf, a fait faux bond à la Police. Attendu dans les locaux de la Division des investigations criminelles (Dic) à la rue Carde, hier vers 16 heures, comme lors de la première journée de son face-à-face avec les enquêteurs, il n’a pas daigné se présenter dans les locaux de la Dic, où se trouve aussi la direction de la Police judicaire du Sénégal. Selon des sources dignes de foi, les enquêteurs devaient aller dans le fond de l’interrogatoire hier, après les éléments recueillis lors des auditions des responsables, journalistes et animateurs du groupe Walfadjri. Mais ils auront beau attendre, pas l’ombre de Mame Thierno Birahim Mbacké. Ce dernier aurait-il été briefé sur ce qui l’attendait à la Dic ? Sans doute, parce que certaines indiscrétions faisaient état, depuis quelques jours, de l’arrestation du frère de Serigne Modou Kara Mbacké. En tout cas, les enquêteurs n’ont pas eu l’occasion de l’arrêter, faute d’avoir une seconde fois sous la main celui qu’on surnomme «Borom Darou». Qui s’est pourtant présenté, avant-hier, devant les locaux de la Division des investigations criminelles (Dic), à bord d’une Porsche noire flambant neuve et accompagné de son avocat.

Zones d’ombre et points d’interrogation

Ainsi, cinq jours après les évènements à Wal Fadjri qui ont créé un véritable choc dans la presse, aucune arrestation n’a été enregistrée. Les personnes, supposées avoir participé à l’expédition punitive qui s’est soldée par des dégâts matériels et des blessés, ont eu le temps de se fondre dans la nature, avant que la Police ne s’active. Ainsi, si les forces de sécurité sont déterminées à faire respecter l’ordre, il faut se demander si cet état d’esprit habite toutes les autorités de l’Etat impliquées dans la gestion de cette affaire. Nos sources s’interrogent, en effet, sur certaines lenteurs qui ont facilité la fuite des bras armés qui ont semé la terreur à Walf le vendredi 25 septembre dernier. En effet, les jeunes, dont la présence sur les lieux a été prouvée, ont eu largement le temps de prendre la poudre d’escampette, au moment où l’enquête n’avait pas démarré. Pourquoi des mesures sécuritaires n’ont-elles pas été prises pour empêcher qu’ils ne s’enfuient ? Les recherches se poursuivent, cependant, pour les dénicher, mais l’opération n’est pas aisée. En effet, ces jeunes peuvent se fondre dans la nature en intégrant, par exemple, la colonie des talibés de Khelcom où la campagne va bientôt démarrer, ou en se confondant dans le décor de n’importe quelle ville sans être démasqué. Les assurances des autorités De même on s’interroge sur les raisons pour lesquelles, Mame Thierno Birahim Mbacké n’a pas tout simplement été placé en garde à vue, après son audition d’avant-hier par les limiers de la Dic. Ne serait-ce que le temps que la lumière éclate. Les enquêteurs n’ont-ils pas les mains liées ? On assure, malgré tout, que la justice sera administrée avec fermeté. Une source proche du dossier néglige les inquiétudes manifestées ça et là quant à l’issue de cette affaire, en indiquant que l’Etat veut gérer cette affaire avec tact. Les forces de sécurité sont mobilisées et tout va bien se passer. Il faut éviter de créer des excès inutiles. L’essentiel, c’est de savoir ce qui s’est passé et de sévir», indique-t-on de source proche de l’Etat.