Dakar, 22 déc (APS) - La prolongation du conflit ivoirien ''explique en grande partie l'accroissement très fort des migrations illégales vers l'Europe'', a soutenu le représentant spécial du Secrétaire général de l'organisation des Nations unies en Afrique de l'Ouest, Ahmedou Ould-Abdallah.
''La crise ivoirienne n'a que trop duré, tant pour les Ivoiriens que pour les populations de la région'', a-t-il ajouté, dans un entretien accordé à ''Echos de la Banque mondiale'', numéro de décembre.
''Il est clair que le dynamisme de l'économie ivoirienne attirait des jeunes de la région vers ce pays'', a fait remarquer M. Ould-Abdallah qui définit sa fonction comme ''une mission de bons offices, de prévention des conflits et de consolidation de la paix'' dans l'espace ouest-africain.
''Il faut imaginer des solutions capables d'aider les Ivoiriens à retrouver la paix'', a-t-il dit, estimant que de ce point de vue, la dernière résolution (1721 du 1-er novembre 2006) ''mérite le soutien'' des membres du Conseil de sécurité, des Etats de la région et des leaders ivoiriens ''qui aspirent à la paix''.
Selon Ahmedou Ould-Abdallah, les acteurs du conflit ''ne peuvent continuer à voter résolution après résolution, adopter déclaration après déclaration sans en suivre avec sérieux la mise en œuvre''.
Interrogé sur les relations existantes entre les différents protagonistes de la crise ivoirienne, il a déclaré qu'il ''existe certainement des passerelles entre eux'', non sans se demander si la Côte d'ivoire ''n'est-elle pas surtout l'otage d'ambitions et d'animosités personnelles ?''.
Parlant des principaux dirigeants politiques du pays (Laurent Gbagbo, Henri Konan Bédié, Alassane Ouattara et Guillaume Soro, il a dit : ''l'on sait qu'ils ont travaillé ensemble, plus ou moins ouvertement, dans le passé''.
Ces différentes personnalités citées ''portent, a poursuivi Ahmedou Ould-Abdallah, une lourde responsabilité dans l'histoire présente de leur pays et sont à même d'en préparer l'avenir si elles ont un sursaut patriotique''.
BK/CTN
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