Agression du chauffeur Gora Seck, le 14 juin 2003 : Emmanuel Gomis acquitté, ses codétenus écopent dix ans de travaux forcés

Le 14 juin 2003, sur l’avenue Bourguiba, le chauffeur Gora Seck a été agressé par une bande de trois individus, identifiés comme étant les accusés Ousmane Diop dit ‘Pacha’, Mamadou Lamine Seck et Emmanuel Gomis. Jugés, hier, après sept ans de détention préventive, seul le dernier cité a été acquitté. Ses deux acolytes ont ramassé dix ans de travaux forcés.

L’agression du chauffeur Gora Seck perpétré le 14 juin 2003, sur l’avenue Bourguiba, a été tirée au clair ce jeudi devant le tribunal. En effet, les trois accusés Ousmane Diop ‘Pacha’, Mamadou Lamine Seck et Emmanuel Gomis dit ‘Paul’ ont été jugés par la cour d’assises de Dakar, au terme de sept années de détention préventive. A l’issue du procès, seul l’accusé Emmanuel Gomis a été acquitté. Ses codétenus ont été condamnés à purger dix ans de travaux forcés.

La machine a été déclenchée lorsque la victime a saisi le commissariat de police de Dieuppeul d’une plainte pour agression, suivie de vols multiples. C’est ainsi que les accusés ont été poursuivis pour le crime de vols en réunion, commis la nuit avec violences et usage d’armes. Les blessures du chauffeur Gora Seck ont été constatées par un certificat médical faisant état d’une incapacité temporaire de travail de douze jours.

A l’interrogatoire, ils ont tous nié les faits qui leur sont reprochés. Les accusés ont catégoriquement réfuté les allégations imputées à eux par le parquet général de Dakar. Ils sont même allés jusqu’à soutenir qu’ils ne se sont pas connus auparavant. Pour sa part, l’accusé Mamadou Lamine Seck estime avoir été trouvé dans un taxi puis assommé et agressé par les deux autres accusés. Récusant ainsi d’avoir participé à l’agression du chauffeur de taxi. Une déclaration contestée par les autres mis en cause.

Cependant, les objets trouvés dans le taxi que conduisait la victime, à savoir un couteau et une machette, a convaincu l’avocat général, Alioune Ndao, de la culpabilité des mis en cause. ‘Les trois accusés se sont rencontrés dans un bar de la place pour mûrir l’opération criminelle. Les bars constituent leur lieu de prédilection. L’agression a été perpétrée sur l’avenue Bourguiba. C’est durant cette année où nombre de cas d’agressions ont été constatées dans cette zone’, dira l’avocat général. Sur ces entrefaites, le représentant du ministère public sollicite les travaux forcés à perpétuité, à l’encontre des trois accusés.

Ce réquisitoire de l’avocat général ne va pas plaire aux avocats Ndoumbé Wane, Abdou Aziz Djigo, Sokhna Diack et Abdou Gning, tous constitués pour la défense des trois accusés. La défense demandera l’acquittement pour le vol aggravé, en écartant cette circonstance atténuante qu’est la nuit. Pour un des avocats, ’en droit, la nuit est inscrite dans une fourchette horaire comprise entre neuf heures et cinq heures du matin’. Pour l’évasion reprochée à Pacha, les avocats reconnaissent cette infraction à leur client et demandent une application bienveillante de la loi pénale.

Cette plaidoirie a porté ses fruits dans la mesure où l’avocat général n’a pas été suivi dans sa sollicitation. La cour a acquitté l’accusé Emmanuel Gomis de l’ensemble des accusations. Ousmane Diop ‘Pacha’ et Mamadou Lamine Seck ont ramassé, chacun, dix ans de travaux forcés pour le vol aggravé. Il faut ajouter une peine de six ans à l’encontre de Pacha, pour l’évasion de la prison de Louga où il était détenu pour une autre cause. Et ce dernier va purger la peine la plus élevée (10 ans), selon le ‘principe de la confusion des peines’.