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Amnistié par le chef de l'Etat : Nkrumah Sané demande l’arrêt des poursuites contre lui en France

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Amnistié par le chef de l'Etat : Nkrumah Sané demande l’arrêt des poursuites contre lui en France
La loi d'amnistie que le président Wade veut étendre à Mamadou Nkrumah Sané n'enchante pas ce dernier. Le représentant de l'aile extérieure et secrétaire général auto-proclamé du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (Mfdc) préfère que le Sénégal retire sa plainte déposée contre lui devant les tribunaux parisiens. Ce retrait lui permettra de mettre fin à sa liberté provisoire à laquelle il est astreint depuis 1996, à la suite de son pourvoi en cassation.

(Correspondant permanent à Paris) - Quand on lui demande ce qu'il pense de la volonté du président de la République, Abdoulaye Wade, de lui faire bénéficier la loi d'amnistie qu'il compte lancer, Mamadou Nkrumah Sané éclate de rire. ‘Je crois qu'il ne manque pas de bons juristes sénégalais. Comme Abdoulaye Wade lui-même. C'est pourquoi je me dis que le président Wade est vraiment ignorant. Sinon, il aurait d'abord pensé à retirer la plainte déposée contre moi ici à Paris par le gouvernement sénégalais en 1996. Et depuis lors, je suis en procès avec le Sénégal puisque je suis en liberté provisoire obtenue par mon avocat’, explique M. Sané, le plus radical des responsables du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (Mfdc). Une plainte qui faisait suite au mandat d'arrêt international lancé contre le représentant de l'aile extérieure du Mfdc. Pour ce dernier, avant de parler d'amnistie, il faut d'abord que cette question judiciaire soit réglée. Et cela doit passer, selon lui, par une demande de retrait de la plainte auprès des autorités françaises. Une lettre qui aura pour objet la levée du mandat d'arrêt et la clôture du dossier judiciaire à son encontre. Car, explique-t-il, depuis son procès de 1996, il est mis en liberté provisoire après qu'il s'est pourvu en cassation. Et l'affaire est, jusqu'à présent, pendante devant la justice française. ‘C'est une honte pour un avocat comme lui’, commente Nkrumah Sané qui soutient que la police française avait perquisitionné, à l'époque, son domicile pour mettre la main sur des dossiers sur la Casamance qu'il avait gardés par-devers lui. ‘C'est presque une tonne de dossiers qui ont été saisis et scellés au tribunal’, relate-t-il.

Pour le secrétaire général auto-proclamé du Mfdc, cette sortie du président Wade est liée à l’élection présidentielle de 2012. ‘Il veut se faire réélire en 2012 en s'appuyant sur la crise casamançaise, mais il ne l'aura pas’, présage M. Sané qui soutient qu'en 2000, le président Wade, alors dans l'opposition, s'était appuyé sur cette crise pour être élu à la magistrature suprême du pays. ‘En 1991, il est passé par moi pour avoir des ailes sur lesquelles il s'est appuyé pour arriver au pouvoir. Cette fois-ci, il ne l'aura pas’, soutient-il.

Quid des négociations avec le gouvernement du Sénégal ? Mamadou Nkrumah Sané rejette la responsabilité de l'échec sur les autorités suprêmes du Sénégal. ‘Depuis 1978, nous avons envoyé quatre lettres aux autorités sénégalaises. Mais elles ont fait la sourde oreille, comme le fait actuellement le président Wade. Abdou Diouf avait répondu qu'à la place des négociations, il préfère les armes’, explique-t-elle. L’irrédentiste rappelle également cette séance de rencontre qu'il a eue en 2005 avec l'émissaire du président Wade, Madické Niang, qui a fini en eau de boudin.

DEPOT DES ARMES PROPOSE PAR LES CADRES CASAMANÇAIS : Sos Casamance émet des réserves

‘(…) Sos Casamance émet des réserves quant à l’opportunité des propositions faites par le Collectif des cadres casamançais notamment sur les questions de désarmement et de démobilisation (des rebelles du Mfdc, Ndlr)’. Telle est la position de Sos Casamance contenue dans un communiqué diffusé avant-hier à l'occasion de la célébration de la Journée internationale de la paix. Cette association estime que ‘ces questions ne doivent intervenir que suite à de véritables négociations, sérieuses et structurées’. Or, depuis la signature des accords de paix en 2004 entre le gouvernement et le Mfdc, ‘tous les observateurs sont d’avis qu'aucune négociation sérieuse n’a été engagée entre les deux parties. Faire donc de telles propositions dans le contexte actuel, consiste inévitablement à mettre les charrues avant les bœufs’, déclare Amadou Sylla, patron du Sos Casamance.

C'est pourquoi, Sos Casamance demande, dans le communiqué, ‘à Monsieur le Président de la République d’engager de larges concertations avec toutes les forces vives de la Casamance, de l’intérieur comme de l’extérieur, afin de définir une véritable stratégie consensuelle de sortie de crise’. Car l’association se dit ‘convaincue que l’usage des armes et de la violence ne peut, en aucun cas, être les moyens de règlement de ce conflit et invite le gouvernement et le Mfdc à dialoguer dans le respect de l’identité de chaque partie’. Ce qui l'amène à parler de l'actualité des violences en Casamance et condamner la reprises des hostilités dans le Sud du pays. Avant de se ‘féliciter des initiatives exprimées par les différents acteurs soucieux et engagés dans la recherche permanente de la paix en Casamance. Cet état de fait traduit la volonté inébranlable des populations de la Casamance à aller droit vers la paix, condition fondamentale pour un développement global et sécurisé. Sos Casamance salue et soutient l’engagement personnel pris par le président de la République pour une solution rapide de la crise, se félicite de l’audience accordée par le président de la République au Collectif des cadres Casamançais. Cette audience traduit une volonté réelle du président de la République d’être à l’écoute de tous les acteurs impliqués dans la recherche de paix en Casamance’, soutient l'association qui œuvre dans le domaine social et qui faisait partie des ‘facilitateurs’ dans la crise casamançaise. ‘Par la même occasion, Sos Casamance réitère solennellement son appel à la reprise des négociations de paix en Casamance entre le gouvernement et le mouvement des Forces démocratiques de la Casamance (Mfdc)’, précisent Amadou Sylla et ses camarades.

Pour rappel, le 21 septembre, la communauté internationale a célébré la journée internationale de la paix. Une occasion pour les Nations Unies, les organisations de défense des droits de l’homme, les Ong, les associations et simples citoyens de plaider pour un monde sans guerre, juste et solidaire. ‘En ce jour de paix pour les peuples et les nations, l’association Sos Casamance exprime toute sa solidarité et son soutien aux populations de Casamance, prises en otage par un conflit armé qui dure maintenant vingt-sept années. L’association s’incline pieusement devant la mémoire de toutes les victimes civiles et militaires de ce conflit’, lit-on dans le communiqué.

 



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