(Correspondance) - Très peu, voire sans doute aucun travailleur n’est en mesure de dire le niveau de sa cotisation à l’Ipres. Réveillez un salarié et demandez son net à percevoir s’il allait à l’instant à la retraite, il resterait groggy. La question est un mystère pour quasiment tous les travailleurs. ‘Et ce n’est pas normal !’, a martelé Mademba Sock, secrétaire général du Sutelec et ancien président du Conseil d’administration de l’Ipres. Il faisait face à ses camarades de Kolda le week-end dernier. ‘Makhfousse Diallo est aujourd’hui incapable de nous dire le nombre de points qu’il a engrangé’, a-t-il lancé en guise d’exemple, s’adressant au chef de district de la Senelec de Kolda. ‘Pourtant, l’article 32 du règlement de l’Ipres est formel : chaque année, l’institution est obligée de fournir le relevé de points au travailleur’, s’indigne le patron du Sutelec.
Approfondissant son argumentaire, Mademba Sock compare le système de l’institution de retraite à celui de la banque. ‘La seule différence avec la banque, c’est qu’ici l’unité de compte c’est le point et non l’argent !’, poursuit-il. Le résultat de cette opacité c’est que le travailleur parti à la retraite le 31 décembre découvre pour la première fois sa pension au guichet du trésor ou de la banque deux à trois mois après. ‘Ce retraité empoche son dû dans l’ignorance la plus totale du système de calcul’, déplore l’ancien Pca de l’Ipres. Et c’est ainsi, à chaque trimestre, pour cet ayant droit. ‘Et pourtant, ce devrait être disponible, d’autant qu’à la banque, le client a droit à un relevé de compte le tenant informé des différents mouvements’, lâche-t-il, ajoutant que pour le retraité, il s’agit d’une mesure de points qui ne doit pas être un mystère pour le cotisant.
C’est la même opacité qui frappe le système de cotisation des fonctionnaires. Le niveau de la cotisation est méconnu de la quasi-totalité des travailleurs relevant de la fonction publique. Aucune information n’est disponible au cours de la carrière du travailleur. C’est à un ou deux ans de la retraite que l’on commence à s’intéresser à la pension. L’ancien Pca de l’Ipres ne s’est pas non plus privé d’évoquer ses bras de fer avec les différents directeurs généraux qui se sont succédé à la tête de l’institution. ‘Il y a en plus ces caprices de directeur général qui veulent se payer sans bourse délier des repas de 30 000 à 40 000 F Cfa, alors qu’il y a des retraités qui perçoivent 8 000 F Cfa par trimestre. C’est inadmissible !’, s’est écrié le patron du Sutelec. Lui qui s’apprête à publier un livre intitulé ‘Pour que nul n’en ignore’, consacré sans doute à son ‘combat’ à l’Ipres. Un combat fondé sur des convictions ‘rendues au service de la société, même s’il faut être seul à le mener !’, explique-t-il.
Evoquant la situation à la Senelec, le secrétaire général du Sutelec a mis le doigt sur la situation de survie dans laquelle se trouve englué l’outil de travail en raison du prix du baril qui ‘tutoie les 78 dollars’, alerte-t-il. ‘Il nous est arrivé d’être à une heure de fourniture d’électricité à cause du contrat scandaleux signé avec Gti, qui était à 50 Mgw au moment où la Senelec n’avait qu’un déficit de 32 Mgw’, dénonce-t-il réprouvant la boulimie d’une société toujours aux trousses de la Senelec pour des pénalités remontant à l’an 2000. N’empêche, ‘il faut tout même muscler l’ardeur combative du syndicat d’autant qu’il y a des gens dans les chaudières’, avertit Mademba Sock saluant la charte signée par les cinq syndicats de la Senelec pour la défense des travailleurs. ’Cette dynamique unitaire est indispensable, prévient-il, pour arracher à l’employeur de nouveaux acquis.’ Et cela seulement qui explique ‘la générosité’ prêtée à Samuel Sarr, ex-directeur général. ‘Il n’y a jamais de bon directeur ; il ne fait que ce que veulent les travailleurs’, précise Sock ajoutant qu’autrement ‘nous l’aurions contraint au départ !’
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