ATTENTE - Résultats du baccalauréat 2006 : Le ras-le-bol des parents et des élèves

Les candidats au Baccalauréat 2006 vivent dans l’anxiété d’un avenir hypothéqué. D’où leur appel au gouvernement et aux professeurs pour mettre fin à leur supplice en procédant rapidement à la proclamation des résultats du baccalauréat. Un cri du cœur, partagé avec des parents d’élèves, soucieux de l’avenir de leurs enfants, menacé par le spectre «d’un baccalauréat non valable sur le plan international».

Les nerfs risquent de lâcher à force d’attendre des résultats qui tardent à être proclamés. Et pour montrer qu’ils en ont «ras-le-bol d’attendre», les candidats au Baccalauréat 2006 menacent de descendre dans la rue pour laisser éclater leur colère. Du Collège Notre Dame au lycée Lamine Guéye, ce sont des élèves déçus de l’attitude du gouvernement et des professeurs qui affirment avoir perdu le sommeil depuis longtemps.

Il est 10 heures passées de quelques minutes. Dans la cour du lycée Lamine Guèye, aucune agitation. Rien de l’effervescence qui caractérise la proclamation des résultats. Bien au contraire, l’ambiance paraît morose. Les rares élèves qu’on y trouve forment de petits groupes par-ci, par-là d’autres sont assis sur les bancs tandis que certains restent debout, devisant en toute tranquillité sous l’ombre fraîche des arbres de la cour. Les mines grises, les regards tristes, reflètent une certaine anxiété qui ne cesse d’augmenter à force d’attendre des «hypothétiques résultats» du Baccalauréat.

Les potaches expriment toute leur peine, leur colère contre le gouvernement, mais surtout contre le ministère de l’Eudcation et contre les professeurs. Pour Yoro Ndiaye, élève au Collège Jean de la Fontaine, il n’est pas admissible de cautionner l’attitude des professeurs, qui ont décidé de boycotter les examens. Selon, lui, «les professeurs devraient aller en grève dès la rentrée des classes et non attendre les examens pour le faire». Cela est «indigne» à son avis car martèle-t-il, «on dirait qu’ils n’ont pas été élèves pour savoir l’anxiété qui pèse sur nous».

Maguette Fall, n’est pas de cet avis. «Le seul responsable est le gouvernement, qui n’a pas voulu satisfaire les revendications des professeurs», croit-elle. Car «si le gouvernement avait très tôt ouvert des négociations sérieuses avec les enseignants, on n’en serait pas là», poursuit Maguette Fall selon qui, «les autorités ne mesurent pas la peine qui nous anime, les sacrifices que nous avons endurés durant neuf mois». D’un ton amer, elle constate : «Notre avenir soit ainsi hypothéqué à cause d’une grève qui pouvait être épargné.»

Ndack Diagne approuve de la tête et ajoute «qu’il faut plutôt comprendre les professeurs, qui n’ont d’autres moyens de pression que le Baccalauréat». Cependant, si l’on a noté des différences dans leur façon de situer les responsabilités de cette situation délétère dans laquelle l’école sénégalaise se trouve, ils sont tous d’accord qu’il n’est pas question de parler de «Baccalauréat valable ou pas». Pour eux, «un Baccalauréat est un Baccalauréat, reconnu par l’Etat et c’est tout». Alors «si jamais on s’entête à dire qu’il n’est pas valable, on est prêt à descendre dans la rue», avertissent-ils.

Un cri du cœur entendu du côté des parents d’élèves, comme chez celle-là, rencontrée hier devant le portail du lycée Lamine Guèye, venue aux nouvelles pour sa fille. «Il faudrait que le gouvernement fasse reprendre toutes les corrections du Baccalauréat sur l’ensemble du territoire.» Elle est convaincue que «les mauvais résultats risquent de porter préjudice à nos enfants qui veulent aller étudier à l’extérieur car le Baccalauréat risque de ne pas être reconnu au niveau international». Selon cette dame, il faut que le gouvernement arrête cette grève qui a fini d’installer une anarchie dans l’école.

Cependant, tout en comprenant les revendications des professeurs, elle s’inscrit contre leur démarche qui selon elle, «n’est qu’une prise d’otage sur nos enfants et sur nous». Ainsi, elle conseille plutôt à ces derniers de «différer leur grève, et d’attendre la rentrée» car ajoute-t-elle, «cela aura plus d’impact». <13>[email protected]