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Barreau de Paris : Abdou Diouf, parrain de la promotion 2008-2009

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Barreau de Paris : Abdou Diouf, parrain de la promotion 2008-2009
Après Simone Veil, ancien ministre français, Christine Lagarde, actuel ministre de l’Economie et des Finances et Pierre Mazeaud, ancien président du Conseil constitutionnel français, c’est autour de l’ancien président sénégalais, Abdou Diouf d’être choisi comme parrain de la promotion des élèves-avocats de l’école de formation du Barreau de Paris. Ces futurs avocats sont au nombre de 1 417. Abdou Diouf a profité de la rentrée solennelle d’hier pour décliner les raisons qui l’ont poussé à accepter ce parrainage, lui qui se dit opposé au culte de la personnalité.

(Correspondant permanent à Paris) - La promotion 2008-2009 composée de 1 417 élèves avocats de l’Ecole de formation du Barreau de Paris a comme parrain l’ancien président du Sénégal et actuel secrétaire général de la Francophonie, Abdou Diouf. La rentrée solennelle a eu lieu hier au Palais des Congrès de Paris situé à Porte Maillot devant un parterre de personnalités dont Vincent Lamanda, Premier président de la Cour de Cassation française, Laurent Le Mesle, procureur général près de la Cour d’Appel de Pars et de Bruno Martin Laprade, président de la Cour administrative d’Appel de Paris. C’était, naturellement, en présence du directeur de l’Ecole de formation du Barreau de Paris et du bâtonnier de l’Ordre des Avocats de Paris.

Il revenait à l’ancien conseiller juridique du président Abdou Diouf, Yann Aiguila, de prononcer un discours d’hommage au président Abdou Diouf. Le conseiller juridique du Président Diouf (1995-2000), Yann Aigila a dit aux futurs avocats la chance qu’ils ont d’avoir un si ‘illustre parrain’. Un parrain qui est un ‘homme d’écoute et de respect’. Pour lui, être de la promotion Abdou Diouf, c’est faire partie de ‘la promotion d’un homme de dialogue, de paix, d’humanisme et de tolérance. En un mot, un citoyen du monde’. Yann Aiguila a demandé aux élèves-avocats de mériter toutes ses qualités. Yann Aiguila a tenu à magnifier la concorde religieuse qui est une des qualités du Sénégal. Il a pris non seulement l’exemple du président Senghor, chrétien, qui fut à la tête d’un pays composé à 90 % de musulmans, mais il a aussi cité le cas d’Abdou Diouf dont une partie de la famille est musulmane et l’autre chrétienne et même juive en faisant référence à sa belle fille. Mais Yann soulignera que ces exemples sont le reflet de ce qui passe au Sénégal d’autant plus que plusieurs familles sont ainsi composées. S’adressant alors aux élèves avocats qui forment la promotion Abdou Diouf, il dira : ‘Nous avons tort, nous, Occidentaux, de faire la leçon aux autres, mais dans ce domaine religieux, nous avons beaucoup à recevoir du Sénégal’. Sur le plan politique, l’ancien conseiller juridique du président Diouf rappellera que c’est son patron qui a instauré le multipartisme au Sénégal, approfondissant ainsi la démocratie sénégalaise.

Après deux minutes de standing ovation, le Président Abdou Diouf, apparemment ému, a tout de suite fait remarquer qu’il n’a jamais voulu ni aimé ‘le culte de la personnalité ou faire de la propagande’ autour de sa personne. Il reviendra sur les raisons de son acceptation de ce parrainage. D’abord à cause du nombre d’élèves : ‘la première raison vient de ce que vous représentez 1 417 jeunes gens et jeunes filles déjà bardés de diplômes et appelés à accomplir certaines des tâches les plus nobles et plus nécessaires dans ce monde d’injustice et compliqué, défendre ceux qui s’estiment victimes d’une injustice, conseiller ceux qui ont besoin d’être éclairés et aidés’, lance-t-il à ses filleuls.

Le secrétaire général de l’Organisation internationale de la francophonie ajoute qu’il y a une deuxième raison qui fait qu’il a accepté ce parrainage. ‘Une seconde raison pour laquelle je suis heureux d’avoir été choisi afin d’être votre parrain, c’est que j’y vois une forme de reconnaissance à l’égard de mon pays, le Sénégal, dont la tradition juridique est solidement établie tant en ce qui concerne la qualité de ses professionnels du droit qu’en ce qui concerne la vitalité de sa pratique démocratique’, explique l’ancien Chef de l’Etat du Sénégal. Pour lui, ‘en choisissant comme parrain un Sénégalais, un Africain, un citoyen de la francophonie et finalement un citoyen du monde, vous prenez en compte la réalité de la mondialisation, mais vous marquez aussi votre intérêt pour un monde de la diversité des origines et des cultures’. Abdou Diouf croit que le choix porté sur lui est un ‘signe de l’ouverture croissante’ de l’école de formation du Barreau de Paris sur le monde international. Abdou Diouf fait allusion à la dizaine d’élèves avocats étrangers dont trois Sénégalais.

La troisième raison concerne la Francophonie. Son secrétaire général soulignera que les futurs avocats seront les défenseurs et les promoteurs de la langue française. ‘J’espère que vous serez, dans l’exercice de votre métier, des avocats éloquents et convaincants de notre langue. Mais la francophonie, ce n’est pas seulement la défense de la langue française, c’est aussi le combat pour faire progresser certaines valeurs : la paix, la démocratie, la solidarité entre les peuples, les droits de l’homme, l’Etat de droit, toutes causes dont vous devez être des ardents défenseurs dans un monde secoué par l’injustice et la violence, dans un monde qui manque de repère’.

Avant que le président Abdou Diouf ne prenne la parole, un film, sur lui, a retracé son parcours à la fois politique et administratif. D’ailleurs il dira durant son allocution qu’il a failli devenir avocat sur le conseil de son professeur de travaux pratiques, Alain Crespin. Il avait même pris l’habitude d’aller écouter les plaidoiries tous les jeudis à Dakar. Mais voilà qu’il est tombé dans le droit public et orienté à l’Enfom avant de devenir Premier ministre et Chef d’Etat après avoir failli être ‘nommé auditeur à la Cour suprême’. Mais il lance aux futurs avocats : ‘Rassurez-vous, je ne confonds pas pour autant le pouvoir exécutif et le pouvoir judiciaire’. Faisant sienne cette phrase de Montesquieu, il dira que le philosophe français avait raison d’écrire dans ‘L’esprit des lois’: ‘Pour qu’on ne puisse abuser du pouvoir, il faut que par la disposition des choses, le pouvoir arrête le pouvoir’. Et de poursuivre : ‘Il a raison de dire que les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire doivent être séparés et indépendants les uns des autres. Cette indépendance, je me suis efforcé de la respecter et de la faire respecter tout au long de ma vie politique et dans mes fonctions de chef de l’Etat. Je vous invite, là où vous serez, et même si cela est difficile, à la revendiquer cette indépendance sans faiblesse dans l’exercice de votre profession car il en va de démocratie’.



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