De sources dignes de foi, « Thierno n’y sera pas seul. En effet, cette convocation qui serait relative à la publication dans L’As d’un article intitulé : « Traité par le ministre de la Justice de discourtois, Ousmane Diagne, patron du Sytjust réplique : « Madické Niang symbolise l’insolence », verra M.Ousmane Diagne, également, déférer à la Dic ». Nous avons tenté de joindre Thierno Talla, le patron de L’As, mais en vain. Avant de revenir sur l’évènement dans nos prochaines éditions, nous vous rafraîchissons la mémoire avec l’article de Daouda Thiam et paru dans les colonnes du journal de Sacré-Cœur Pyrotechnie, hier et par lequel est arrivée cette convocation de Talla à la Dic.
« « Traité par le ministre de la Justice de discourtois, Ousmane Diagne, patron du Sytjust réplique : « Madické Niang symbolise l’insolence »
Pour s’être attaqué frontalement au Syndicat des travailleurs de la Justice, Madické Niang en a eu pour son grade. Le secrétaire général du syndicat, Ousmane Diagne, estime que Me Madické Niang est très mal placé pour traiter les greffiers grévistes de discourtois, car lui-même symbolise l’insolence. Très remonté contre le successeur de Cheikh Tidiane Sy qui a “trahi tous les espoirs placés en lui”, Ousmane Diagne, qui déclare que les gendarmes sont à l’origine des dossiers où il y a eu de rares fuites, demande au ministre de la Justice d’arrêter son cirque et de prendre à bras le corps les revendications du Sytjust. Avant de faire dans la menace : “si notre plateforme revendicative n’est pas satisfaite, nous paralyserons le système judiciaire”.
Comment avez-vous apprécié la sortie de Me Madické Niang qui a dit que vous n’avez pas été courtois ?
Le Syndicat des travailleurs de la justice a été plus que courtois envers le ministre de la Justice. Au contraire, c’est le Garde des Sceaux, Me Madické Niang, qui a fait preuve d’une discourtoisie inquiétante, car, en dépit de nos doléances, il n’a reçu notre Syndicat qu’une seule fois. Le ministre de la Justice devrait raconter la vérité des faits aux Sénégalais, parce qu’il a attendu la veille de notre grève d’avertissement, pour nous envoyer une correspondance, dans laquelle il manifestait sa volonté de nous recevoir. Mais, mal lui en avait pris, car nous avions déjà demandé à nos militants de respecter le mot d’ordre d’aller en mouvement. Donc c’est lui-même qui a été discourtois et insolent, car, ce n’est que lorsqu’il a su que le Sytjust ne pouvait plus surseoir à sa grève, qu’il nous a adressé une correspondance, dans laquelle il nous signifiait l’annulation de l’audience qu’il devait nous accorder. Mais nous tenons à lui faire savoir que nous ne sommes pas un Groupement d’intérêt économique, mais plutôt un Syndicat porté sur les fonts baptismaux pour défendre les intérêts des travailleurs. Il est en train de mettre une touche politicienne dans son approche de gérer le différend qui oppose son département à notre structure. Mais nous lui demandons de changer de fusil d’épaule, parce que cela ne marchera pas avec nous.
Que comptez-vous faire maintenant ?
Nous avons pris acte de sa démarche et nous prenons l’opinion à témoin. En tout cas, nous allons informer la base du manque de volonté de la tutelle, qui au lieu de favoriser les conditions d’une issue heureuse du mouvement, tente de divertir le Sytjust. Tant que les autorités continuent de jouer au dilatoire, nous paralyserons l’appareil judiciaire, car nous avons les moyens et la détermination de le faire. Et nous allons montrer aux plus sceptiques la preuve par neuf que nous sommes capables de jeter du sable dans le fonctionnement normal du système judicaire. Et tant pis pour les dossiers très importants qui devront être jugés dans les prochains jours. Je dois à la vérité de préciser que Me Madické Niang nous a déçus, car nous placions beaucoup d’espoir en lui, surtout qu’il fait partie de la famille judiciaire. Même si nous avions souvent des malentendus avec son prédécesseur Cheikh Tidiane Sy, il n’en demeure pas moins que quelques fois, nous parvenions à arrondir les angles.
Qu’attendez-vous de Madické Niang ?
D’abord, il faut que la question relative à la gestion du personnel soit résolue. Nous nous souvenons encore des déclarations d’intentions du ministre, dont le credo était de tout mettre en œuvre pour arriver à la transparence et la rapidité dans le traitement des dossiers. Mais cela ne pourra jamais se faire si le personnel n’est pas géré avec plus d’objectivité et de manière proportionnelle au volume de travail. Ensuite, nous exigeons la transparence dans la gestion des fonds communs. Ce qui interpelle l’institution judiciaire dans son ensemble, afin que la justice soit beaucoup plus crédible. Aussi, la présence des gendarmes, c’est-à-dire des corps militaires et paramilitaires ne milite pas pour une indépendance de la justice. D’autant que les rares fois où il y a eu des fuites, les dossiers étaient entre les mains des gendarmes. Et l’on comprend aisément ces fuites parce que ces gendarmes sont des agents assermentés. Enfin, le Sytjust exige la généralisation du régime indemnitaire. Certes, nous bénéficions d’une indemnité de participation à la judicature, mais les secrétaires, les commis et les plantons manipulent des dossiers qui relèvent souvent du top secret. Donc, nous réclamons que ces derniers aient des primes de judicature afin d’éviter de tomber dans la corruption.
Quel est le prochain round de votre combat ?
Aujourd’hui (Ndlr : hier) notre bureau s’est réuni pour évaluer la grève d’avertissement déroulée mardi dernier. Il a constaté avec satisfaction que le mouvement a été suivi à 99 % par les camarades. Nous allons rendre compte à la base et lui signifier le manque de volonté de la tutelle, qui, au lieu de travailler au règlement de la crise, par la satisfaction de nos revendications, préfère verser dans la politique politicienne. Après quoi dans les jours à venir, nous allons dérouler la seconde phase de notre plan d’actions et celle-ci sera féroce, parce que nous ne lésinerons pas sur les moyens, pour démontrer notre force de frappe. Quels que soient les dégâts collatéraux qu’engendrera la suite du combat » ». Daouda Thiam
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