Encore une affaire de milliard qui risque de faire du bruit en haut lieu. C'est la subvention de 1,3 milliard de francs que le chef de l'Etat, Me Abdoulaye Wade, a mis dans le programme de recasement des marchands ambulants déguerpis des rues de la capitale. La révélation a été faite, hier, par les dirigeants de la Fédération des associations des marchands tabliers du Sénégal (Famats) qui décèlent dans cette affaire des «manoeuvres nébuleuses et bizarres» sur fond de discrimination.
La subvention de 1,3 milliard que le président de la République, Me Abdoulaye Wade, a commencé à injecter dans la mise en oeuvre du projet de recasement des marchands ambulants ira-t-elle aux bénéficiaires ? La question mérite d'être posée suite à la sortie médiatique d'hier des intéressés. Craignant ce qu'il appelle «l'interruption du processus démarré depuis des années avec l'instauration d'un système de magouille dans l'attribution des cantines en vue», le président de la Fédération des associations des marchands tabliers du Sénégal (Famats), Assane Thiam, redoute «une tentative de récupération du projet». M. Thiam dit ne pas comprendre, à quatre jours de la date qui avait été fixée pour l'attribution des cantines, que le ministère du Commerce leur demande d'informatiser eux-mêmes les listes de recensement des marchands ambulants ficelées sous l'ère de Pape Diop à la mairie de Dakar.
La tutelle donne des clés Usb aux ambulants pour informatiser leurs fichiers
Indiquant que les opérations de distribution et d'attribution des cantines doivent normalement démarrer demain, les responsables de la Famats qui compte plus de 8500 membres ont eu la surprise de leur vie lorsqu'ils ont été convoqués lundi passé au ministère du Commerce pour recevoir des clés Usb destinées à la reprise des fichiers de leurs adhérents sous format numérique. «Comment peut-on demander aux marchands ambulants dont plus de la moitié ne sont pas instruits d’effectuer un travail aussi technique sur un délai de quatre jours seulement ?», se demandent-ils. Sans citer de nom, les conférenciers qui ont fait allusion à la création de nouvelles associations de marchands ambulants par «des magouilleurs» préviennent que «ces manoeuvres nébuleuses ne passeront pas». D'ailleurs, le bureau de la Famats est formel : «les clés Usb seront restituées aux autorités du ministère du Commerce ce vendredi. Parce que les marchands ambulants n'ont ni les moyens, ni les compétences pour faire un tel travail».
El Hadj Malick Guèye émet l'idée d'une commission d'enquête parlementaire
Le député libéral de Latmingué, El Hadj Malick Guèye, était l'attraction, hier, de la conférence de presse initiée par la Famats. Fidèle à son franc-parler, le président de la fédération départementale du Parti démocratique sénégalais (Pds) de Kaolack n'y est pas allé par quatre chemins pour cracher ses vérités. Il invite le ministre du Commerce, Amadou Niang, à prêter une oreille attentive aux jérémiades de Assane Thiam et ses camarades afin que le problème que posent ces derniers soit résolu le plus rapidement possible et qu'ils puissent bénéficier des cantines promises et financer en partie par le président de la République, Me Abdoulaye Wade. Au cas où Amadou Niang traînerait les pieds, El Hadj Malick Guèye promet de saisir qui de droit pour la résolution définitive de ce problème. «Si le ministre fait la sourde oreille, je saisirais le président de la République en personne et je demanderais la mise en place d'une commission d'enquête parlementaire pour faire toute la lumière sur les accusations étalées devant la presse par les marchands ambulants», avertit le député libéral.
0 Commentaires
Participer à la Discussion