CÉLÉBRATION DE LA FÊTE DE PÂQUES : L’archevêque de Dakar prêche le dialogue au Sénégal

Le cardinal Théodore Adrien Sarr a encore lancé, à l’occasion de la fête pascale, un appel au dialogue en vue de trouver des solutions aux différentes crises que traverse le Sénégal. Mgr Sarr a également évoqué pour la première fois les scandales de pédophilie qui secouent l’Eglise catholique ces derniers jours.

Lavée à grande eau, la cathédrale Notre Dame des Victoires de Dakar a été rayonnante le dimanche de Pâques. Elle a été envahie dès les premières heures de la matinée par des fidèles venus en masse louer le seigneur Jésus qui, trois jours après sa mise au tombeau, a vaincu la mort. C’est dans une ambiance de beaux chants de chorales annonçant la résurrection du Christ que l’archevêque de Dakar, le cardinal Théodore Adrien Sarr, a été accueilli.

Prenant la parole de l’autre côté de l’autel, le cardinal Sarr a annoncé aux fidèles que « le Seigneur est ressuscité (Luc 24,34) ». Après cette annonce, il a formulé des prières de paix pour l’Eglise et pour le Sénégal qui fêtait le même jour les 50 ans de son accession à la souveraineté nationale. Une heureuse coïncidence qui est une occasion d’inviter les Sénégalais à un dialogue interpersonnel, social et politique, dans la vérité et le respect mutuel, a déclaré l’archevêque de Dakar. Ce dialogue facilitera la recherche de solutions durables pour le mieux vivre des populations, notamment le développement du pays mais aussi la recherche de la paix en Casamance.

Faisant le point sur les 50 ans du Sénégal, le cardinal Théodore Adrien Sarr a noté des acquis réels dans divers domaines. Par contre, la démocratie, la paix sociale et l’ordre économique ont subi des atteintes, estime-t-il. Mgr Sarr a cité en exemple le chômage et la paix en Casamance. « Personne ne peut nier que la paix en Casamance a été crucifiée », dit-il. En plus, poursuit le cardinal, « nous crucifions souvent la vérité, la justice qui sont garantes de la paix sociale ». La seule solution pour régler ces manquements, sources de conflits, est de se retrouver autour d’une table et discuter, estime-t-il.

Au début de son homélie, il a invité les fidèles à méditer sur trois vertus théologales : la foi, la charité, et l’espérance. Selon l’archevêque de Dakar, le message de Pâques invite tous les catholiques à avoir la foi en Dieu et en l’Eglise qui annonce à temps et à contre temps la « Bonne Nouvelle du Ressuscité », depuis plus de 2000 ans.Pédophilie : accompagner les victimesMais cette année, se désole le cardinal Sarr, l’Eglise catholique a célébré la fête de Pâques dans un climat de suspicion et de tristesse suite aux affaires de pédophilie relatées par la presse. « Quand de telles affaires touchent certains membres de l’Eglise, nul ne saurait s’étonner du scandale produit chez beaucoup de nos contemporains, ni du malaise ressenti par les fidèles catholiques eux-mêmes » a-t-il déclaré. « Notre première pensée de cette affaire va vers les victimes qui ont droit à la compassion, à l’accompagnement et à la réparation », poursuit l’archevêque de Dakar. Ce qu’il assimile à une campagne organisée pour attaquer l’Eglise et salir également la figure du Pape, a regretté Mgr Théodore A Sarr.

Il a invité, les catholiques à continuer d’aimer l’Eglise « qui, sur terre, n’est pas composée que des saints mais des pêcheurs appelés à la sainteté ». L’Eglise, qui sait reconnaître ses erreurs passées, mettra sans doute des mesures pour prévenir de tels actes, a souligné le prélat qui a salué les prêtres vivant leur engagement dans la fidélité en acceptant de donner leurs vies à Dieu et aux hommes, espère l’archevêque de Dakar. La deuxième réflexion du cardinal a porté sur la charité, conformément au message de Pâques qui invite à l’amour. En aidant une personne à sortir de la misère et de la déchéance, on célèbre tout simplement la résurrection du Christ, a-t-il dit.

La troisième et dernière réflexion de l’homélie a porté sur l’espérance, « le seul bien de ceux qui n’en ont plus ». Il a prié pour les malades en leur faisant comprendre que les souffrances dont ils endurent ne sauraient être une fin. Il leur a demandé de croire en Jésus-Christ qui s’est montré victorieux du mal, de la souffrance et de la mort.