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Cancers génitaux des femmes : Deux femmes sur 10 risquent de développer un cancer durant leur vie

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Cancers génitaux des femmes : Deux femmes sur 10 risquent de développer un cancer durant leur vie

Vingt pour cent des femmes risquent de contracter soit un cancer du sein ou un cancer du col de l’utérus. C’est ce tableau noir qui inquiète les acteurs de santé, particulièrement les sages-femmes d’Etat qui ont décidé de mener la croisade contre les cancers génitaux chez les femmes.

Tout au long d’une vie, deux femmes sur 10 présentent le risque de développer un cancer. Un taux de 20 % chez les femmes qui risquent de contracter soit un cancer du sein ou un cancer du col de l’utérus. Ce tableau noir inquiète les acteurs de santé, particulièrement les sages-femmes d’Etat qui ont décidé de mener la croisade contre les cancers génitaux chez les femmes. C’est ainsi que l’Association des sages-femmes d’Etat du Sénégal (Ansfefs) a initié une Journée de lancement du projet de lutte contre les cancers génitaux. La cérémonie s’est déroulée samedi dernier dans l’enceinte de l’Ecole nationale de développement sanitaire et sociale (Endss).

Les cancers génitaux chez les femmes constituent un problème de santé publique. Malheureusement, ‘75 % de ces cas sont souvent dépistés trop tard. Conséquence : le traitement administré ne peut qu’accompagner le malade ou déboucher à une mutilation’, regrette Marième Fall, présidente de l’Ansfefs. Selon elle, cette situation découle de l’ignorance chez les femmes. A cela s’ajoutent l’analphabétisme, le multipartenariat, la multiparité… La lutte contre ces maladies mortelles et très mutilantes passe par la lutte contre la pauvreté, souligne Marième Fall qui invite toutes les sages-femmes du Sénégal à s’impliquer dans la croisade contre les cancers génitaux chez les femmes.

Ainsi, une cession de formation à l’endroit des sages-femmes en Ivn et Iva est organisée pour leur permettre de sensibiliser les femmes et de les aider dans les séances de dépistage afin de détecter une quelconque tumeur. Il s’agit de les initier aux stratégies de dépistage précoce, notamment la mammographie pour le cancer du sein et du frottis cervico-vaginal pour le cancer du col. A défaut d’accéder à ces techniques coûteuses, les sages-femmes sont invitées à sensibiliser les femmes à tâter régulièrement leurs seins.

En tant que cheville ouvrière du système de santé, les sages-femmes envisagent dans ce projet de mener une étude opérationnelle en milieu urbain, semi-urbain et rural. A travers cette étude, les facteurs issus du milieu et qui peuvent engendrer un cancer chez la femme sont ainsi déterminés.

Pendant longtemps, les cancers ont été toujours considérés comme des maladies des pays du Nord. Chaque année, 10 millions de nouveaux cas sont recensés dans le monde. Parmi ces cas, six millions sont recensés dans les pays en voie de développement. Mais le problème est que ces chiffres cachent des disparités. ‘Ces six millions de cas déclarés ne représentent que la partie visible de l’iceberg, beaucoup existent et ne sont pas pour autant déclarés’, a rappelé le Professeur Abdou Aziz Kassé, invité à prendre part à cette Journée de lancement du projet de lutte contre les cancers génitaux. C’est pourquoi, il insiste sur la formation. Aujourd’hui, dit-il, on n’a pas le droit de laisser sortir une sage-femme sans pour autant l’initier aux techniques de dépistage des cancers génitaux chez la femme.

Le Professeur Cheikh Tidiane Cissé de la Clinique gynéco-obstétricale de l’Institut d’hygiène sociale (ex-Polyclinique) a invité les sages-femmes à faire le dépistage et l’examen du col lors des consultations prénatales et à prendre les mesures de prévention adéquates. Selon lui, il est important de mettre la femme sous contraception dès qu’une lésion cancéreuse est détectée au niveau du col. Ces cancers génitaux interviennent entre 30 et 45 ans, c'est-à-dire à l’âge de la fécondité.

Pour le directeur des établissements publics de santé, le Docteur Balla Mbacké Mboup, représentant du ministre de la Santé, les cancers se singularisent par l’absence de structures de dépistage systématique et de prise en charge. Or, le dépistage par frottis cervico-vaginaux permet le diagnostic et le traitement des lésions tumorales peu avancées. Il contribue à une diminution de la mortalité de l’ordre de 50 %.

L’Unops et la Coopération italienne ont tenu à accompagner les sages-femmes dans cette Journée de lancement du projet de lutte contre les cancers génitaux chez les femmes.

Cancer : Quatrième cause de décès dans les hôpitaux de Dakar

Les cancers constituent la quatrième cause de mortalité dans les hôpitaux de Dakar. La révélation est du Professeur Abdou Aziz Kassé qui s’exprimait lors de la Journée de lancement du projet de lutte contre les cancers génitaux, initiée par l’Association des sages-femmes d’Etat du Sénégal (Ansfefs). Et cette mortalité, poursuit le cancérologue, ne frappe que la population active en âge de production, c'est-à-dire 40 ans et plus. Pour les femmes, hormis le cancer du foie, la charge la plus fréquente constitue les cancers du col et du sein. Or, déplore le Pr Kassé, ‘dans 78 % des cas de cancer, les femmes arrivent à un stade où le médecin ne peut qu’accompagner le malade sans grands espoirs de le guérir et où ne s’impose que la mutilation’. C’est pourquoi, une stratégie de dépistage précoce est préconisée. Ainsi, préconise-t-il, les femmes doivent être informées et sensibilisées sur les signes précurseurs de l’existence d’une tumeur et sur la détection des lésions cancéreuses.

Certes, reconnaît le Pr Kassé, un vaccin contre le cancer du col de l’utérus, pour une femme atteinte, est en ce moment commercialisé au Sénégal. Toutefois, il prévient qu’un tel vaccin coûte très cher, à savoir 328 000 F Cfa pour les trois injections. Mais, soutient-il, ‘avant d’en arriver à ce stade où il faut acheter ce médicament qui n’est pas à la portée de toutes les bourses, il est préférable de faire le dépistage (frottis cervico-vaginal) qui nécessite un suivi. S’il est positif, il faut procéder aux examens y afférents’. 



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