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CEM DE YOFF - L’établissement bloqué par une polémique autour de 17 millions : La Principale crie à la manipulation

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CEM DE YOFF - L’établissement bloqué par une polémique autour de 17 millions : La Principale crie à la manipulation

Le bras de fer qui oppose la Principale du Cem de Yoff et le collectif des enseignants commence à léser les élèves, qui observent un mouvement de grève, depuis plusieurs jours, pour exiger la remise de leurs bulletins de notes retenus par leurs professeurs. Ces derniers, pour leur part, veulent être édifiés sur «l’effectif réel» des élèves régulièrement inscrits dans cet établissement.

Par petits groupes, garçons et filles -ces dernières sont vêtues de blouse bleue- devisent allégrement dans la cour du Collège enseignement moyen de Yoff, niché à la Cité Adama Diop. Il est 9 h 50 mn. C’est la récréation. Certains élèves, massés devant la boutique située à l’entrée de l’établissement et tenue par le gardien du Cem, cherchent de quoi se mettre sous la dent. D’autres, par contre -particulièrement les garçons- prennent d’assaut la salle de jeux qui est à quelques mètres dudit établissement. 25 minutes après, le surveillant général Abdoulaye Sarr pouvait siffler pour la reprise des cours. Mais tous les potaches ne vont pas rejoindre les classes, car certains d’entre eux ont décidé d’engager un mouvement de grève pour exiger «la remise des bulletins de notes» retenus par leurs professeurs et aussi «le départ de la Principale». Pour se faire entendre, ces potaches adoptent l’intifada pour interrompre le déroulement normal des cours. En effet, peu après la récréation, des élèves se sont livrés à des jets de pierres qui pleuvaient comme des lances sur le toit des classes. Effrayés, les élèves seront obligés de sortir des salles de classe avant qu’ils ne soient libérés sur décision de la Principale, «pour des raisons de sécurité».

Et il en est ainsi, depuis plus d’une semaine au Cem de Yoff. Les élèves ne parviennent pas à faire cours correctement du fait du conflit qui oppose la Principale dudit établissement, Aïssatou Fall Dabo, et le collectif des enseignants pour une histoire d’argent. (Voir Le Quotidien n° 1586 du 22 avril 2008 ).

Ce qui est plus bizarre est qu’aucune disposition sécuritaire n’a été prise pour empêcher ses jets de pierres de «cette bande d’élèves» identifiée. Henriette Aminata Diatta, présidente du Foyer scolaire, par ailleurs élève en Troisième explique : «Nous voulons recevoir nos bulletins. On a fini les compositions du premier semestre depuis longtemps et nous n’arrivons pas à connaître nos notes. Alors qu’on s’achemine vers le second semestre.» Mais, pour une autre jeune fille trouvée devant le bureau du surveillant, la rétention des bulletins de notes par les professeurs ne saurait justifier les agissements des élèves grévistes. «Ils ne veulent pas étudier et veulent nous empêcher d’étudier», dit-elle en s’adressant à ses camarades de classe restés toujours à l’école, malgré l’arrêt des cours.

Une situation qui préoccupe, au premier chef, les parents d’élèves qui ne cessent d’appeler la Principale pour s’enquérir de la situation. Au moment où d’autres préfèrent se présenter à l’école personnellement.

NEBULEUSE AUTOUR DU NOMBRE D’ELEVES INSCRITS

En effet, le collectif des enseignants explique la rétention des notes par «le refus» de la Principale de publier la liste officielle des élèves régulièrement inscrits dans cette école. Mamadou Seck, membre dudit collectif, révèle : «Ce sont 1 409 élèves qui se sont inscrits officiellement et vérifiables à partir des souches d’inscription. Mais, lors des compositions du premier semestre, nous avons dénombré 1 700. Nous voulons que la lumière soit faite sur un gap de 300 élèves.» Surtout que, indique ce professeur d’Histoire et Géographie, «chaque élève débourse 13 000 francs Cfa, dont les 3 000 sont destinés à l’achat de blouses».

Des propos que confirme Ibrahima Dièye, professeur des Sciences de la vie et de la terre (Svt), qui ne demande que «l’application des textes». «Il n’y a pas de concordance entre les chiffres officiels et les chiffres réels sur lesquels nous pouvons nous baser pour reporters les notes. Rien ne nous prouve que les effectifs sont réels.»

Interpellée sur la question, la Principale du Cem de Yoff que nous avons finalement rencontrée, reconnaît qu’il y a eu «plus d’élèves que prévus» lors des compositions. Sans pour autant être en mesure de nous donner le nombre exact. «Nous avons misé sur 1 500 élèves à la rentrée pour qui nous avons payé l’assurance», indique Mme Dabo, qui dit avoir proposé aux enseignants, pour décanter la situation, «de remplir, d’abord, les bulletins des élèves qui sont officiellement sur la liste. Et de voir, ensuite, le cas des autres élèves», objets de controverse. Ce que les enseignants n’ont pas accepté. D’ailleurs, elle pense que «les élèves sont montés» pour la déstabiliser.

Sur les accusations de détournement formulées à son encontre, Mme Dabo nie en bloc et précise. «Cela fait la quatrième inspection sans qu’ils (les professeurs) soient satisfaits (des conclusions du rapport fait par les Inspections de vie scolaire). Ils ont demandé une cinquième inspection.» Une inspection qui devait, en principe, avoir lieu lundi 21 avril 2008 et qui devait réunir une délégation de l’Inspection des affaires administratives et financières (Iaaf), le collectif des enseignants et la Principale. Mais, cette rencontre ne s’est, finalement, pas tenue, à cause de l’absence de cette dernière, «retenue à l’hôpital par un malade».

PRECISIONS SUR LE SUPPOSE DETOURNEMENT

Toutefois, elle a tenu à donner sa version des faits sur le montant de «17 millions dépensés sans justification». Selon elle, cet argent a servi à l’achat du matériel didactique (photocopieuse, chaises, craie, etc) de 11 ordinateurs pour la salle informatique. Puisque, «à mon arrivée, j’ai trouvé une salle complètement dévêtue pour un agent de l’Etat qui est toujours là», soutient-elle sans vouloir donner de nom. Ce pactole a aussi servi, poursuit toujours la Principale, à la réparation des portes, des fenêtres, des robinets de l’école, aux travaux effectués -puis interrompus sous la pression des enseignants- dans les locaux qu’elle devait occuper.

Réagissant sur les pratiques de népotisme, Mme Dabo précise qu’elle n’a recruté que son cousin qui est son secrétaire et à la fois informaticien. Avant de lâcher en wolof : «Si vous venez dans un endroit où les gens vous sont hostiles, il faut recruter vos hommes de confiance.»

Quid de l’aval du Conseil de gestion (Cdg) ? Elle soutient qu’elle ne pouvait pas le consulter, puisque ceux qui le constituent (l’Association des parents d’élèves (Ape), le Conseil des enseignants) «refusaient de se réunir» depuis le troisième Cdg. Comme pour voler à son secours, le surveillant général d’ajouter : «Il y a des dépenses qui ne peuvent pas attendre.»

Pour l’heure, la controverse entre la Principale et le collectif des enseignants demeure. Au détriment des potaches pris en otage «dans ce problème qui ne les regarde pas». Malgré les missions de bons offices menés par le sous-préfet de Yoff qui a convoqué, le 28 avril dernier, les acteurs concernés.  



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