L’école des enfants handicapés physiques et moteurs Talibou Dabo de Grand-Yoff fait face à plusieurs maux dans sa mission de prise en charge de l’éducation et de la santé de ses élèves. La construction d’un internat, l’opération des enfants handicapés pour donner une autonomie figurent dans le projet d’établissement.
L’école des enfants handicapés moteurs avec ou sans troubles dit Centre d’éducation et de rééducation des enfants handicapés physiques, (Cerehp) Talibou Dabo est un établissement spécifique dans la carte scolaire du Sénégal. Il accueille des enfants âgés 3 à 16 ans soufrant, entre autres, des séquelles de la poliomyélite, de l’infirmité motrice d’origine cérébrale, de la malformation génétique, de myopathie, d’encéphalopathie, de traumatisme crânien. De plus, il reçoit les enfants atteints de déficiences cognitives liées à la dyspraxie, aux troubles de l’organisation du regard, à la somnolence diurne et aux troubles de mémoire. Elle sert à réparer une iniquité scolaire. Car aujourd’hui, plusieurs enfants souffrant de handicap physique n’ont pas accès à l’école. Il leur faut alors un enseignement spécifique dispensé uniquement par cet établissement sur toute l’étendue du territoire.
L’école est aujourd’hui confrontée à des problèmes de vétusté, d’exiguïté des salles de classe. Conçues, à l’époque, pour des enfants atteints de poliomyélite, elles se révèlent à l’heure actuelle inadaptées pour les élèves souffrant de graves problèmes respiratoires et de crises d’épilepsie. Le bâtiment est trop confiné et les fenêtres laissent peu passer d’air. Il faut des fenêtres en aluminium coulissantes. Car, a dit le directeur du Centre, Cheikh Guindo, l’architecture des salles de classe n’est pas adaptée pour les enfants handicapés.
Plusieurs problèmes
L’établissement a également besoin de rééducateurs de la dextérité et de la motricité fine, d’orthophonistes pour la rééducation du langage et de la parole, de psychologues cognitiviste pour la rééducation en troubles de mémoire et de masseurs kinésithérapeutes pour la rééducation de la fonctionnalité. ên effet, l’équipe pédagogique est tenue de susciter les besoins d’apprendre chez chaque enfant et d’éveiller son potentiel, d’entretenir, voire améliorer ses capacités physiques. Cela exige des enseignants, une amélioration de leur savoir faire par le biais des stages en Europe comme à l’Institut national supérieur pour les handicaps et les enseignants adaptés (l’Inshea) où les pays comme le Maroc, l’Algérie, et la Tunisie envoient ses stagiaires.
Or, le personnel enseignant est insuffisant. C’est pour cette raison que 4 auxiliaires de vie sont payés par le centre. Le ratio enseignant/élève est en-deçà des normes. « Nous dispensons un enseignement spécifique. Il nous faut des stages dans les instituts européens », avait plaidé, le représentant des enseignants, Mamadou Mbengue.
Dans ce centre, les élèves sont issus aussi bien des familles aisées que modestes. Mais, tous sont confrontés au problème de mobilité urbaine. Ce qui n’est pas sans conséquence sur leur santé et leur scolarisation. « Compte tenu des embouteillages, de la fatigabilité, des aléas techniques des cars (panne, crevaisons, chocs) et des heures de réveil difficiles pour les enfants et leurs parents (certains se réveillent à 5 heures du matin, font de longues distances, l’enfant handicapé sur le dos avant de rallier l’arrêt du car. Il faut envisager aujourd’hui la mise en place d’un internat avec un service médical de garde », lit-on dans le document du projet d’établissement.
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